
» bouclier, quand il falloir annoncer une levée ou des recrues. O n le nom
" aIors Harits > c ’eft-à-dire , le Fort, le Redoutable. Les Syriens-adou'
» cifloient ce mot, & prononçoient Hazis : d’autres le prononçoient fan'
aspiration, & difoient Arès ; d autres avec une afpiration très-rude, .& pr(.
» nonçoient Warets. Cette figure d’Horusen guerrier devint le Dieu des 1 “ mbats. Il eft évidemment l’Afis des habitans d’Edeffe, l’Hézus des Gau.
” lois 1 Ares des Grecs , le Warts ou le Mars des Sabins & des Latins; Les
» 1 euples les plus belliqueux, fur-tout les Thraces, en firent leur Divinité
” aavonte ’ & lls prirent de la meilleure foi du monde ce prétendu G uet
» ner pour un ancien Preux de leur contrée, q u i, depuis fon-apothéofe'
” étant charge du gouvernement des batailles, ne pouvoir manquer d’en ufer
” bonnerement avec fes compatriotes , & de mettre en pièces, tous deurs
” ennemis. « Voila donc comment le nombre des faux Dieux a été-augmenté
de celui de Mars.^ Il y en avoir pour tous les befoins ; il falloir bien qu’0n
en trouvât quelqu un pour ceux de la Guerre.
Le Dieu Mars , félon Miijloire SC la Fable.
11 Y a Peu de Divinités dont l’Hiftoire foit auffi fabuleufe que celle de
Mars. Si I on en croit les Mythologues , il dut fa nailTance àJunon qui le
conçut de 1 odeur ou de l’influence d’une fleur, fur laquelle elle s’étoit affile
par le confeil de Flora, lorfqu’elle cherchoit à fe venger de ce que Jupiter
avait mis au monde Pallas fans fa participation. Le concours des deux
1 ianetes. Mars ôc Venus, a fait encore naître à des Auteurs fabuleux l’idée
d un adultéré entre ces deux faull'es Divinités, aux dépens de Vulcain, épour
de Venus.Mars accufe dans le confeil des D ieu x , d’avoir tué Hallirothius,
fils de Neptune, fiit abfout. Il ne lui arriva même qu’un bien de ce crime-
car il lin acquit la réputation d’un Héros plein de valeur ; & cette réputation né
fit que s accroître. Tous les Peuples, & toutes les Nations qui fe trouvèrent
dans J obligation de faire la guerre, voulurent avoir un Mars à leur tête On
en ht chez les Aflynens , les Babyloniens , les Grecs & les Latins : chacun
chercha a donner la plus haute idée du fien ; en forte qu’on imagina, pour
noftenfer perfonne par la multiplicité des Dieux d’un même nom de
n en faire qu un de tous, & de l’élever à la Divinité. O n lui attribua ! par
une fuite necefTaire, tous les exploits des autres, & il devint à leurs dépens
le grand Dieu de a Guerre & des Armées, le Héros auquel les Empereurs
Païens & meme plufieurs Princes & plufieurs Généraux Chrétiens n’ont point
rougi de fe voir comparer. r
Mars fu r les Médailles.
La Numifmatique a emprunté de la Fable les idées de Mars ; & elle l’a
grave & perpétue fur les Métaux, avec fes figures, fes attitudes, fes habille-
mens fes ornemens fes attributs & fes titres : elle lui a confervé tous
ces titres fur les Médailles , foit à la face, foit au revers ils répondent
k>us a hdee au on a dun Guerrier plein de valeur, propre à défendre les
Etats a combattre & a vaincre leurs ennemis, à conferverles Souverains &
leurs Sujets, a ménager, a donner & à maintenir la paix, même entre les
“ apPf fa“ Ie“ rs Suerelles i en conciliant leurs intérêts, en
terminant leurs procès. D auffi grands biens procurés aux Royaumes & aux
Empires ont mérité à ce Dieu les titres de Père & de Protecteur. T elles furent
les idées chimériques qui firent donner à ce Héros Fabuleux ceux qu’on trouve
dans les légendes des Monnoies antiques ; Mars Çonfervator, Propugnator,
Pacifer, Pacificus, Pacator, Statpr, Victor, Ultor,, Pater, &c.
Sa tête, fur les Médaillés, le repréfente ordinairement jeune, & à la force
de l’âge : elle y eft couverte d’un cafque : elle varie fouvent de forme : elle
eft quelquefois ornée d’une couronne de laurier, comme fur- lés Médailles
delà famille Volteia. Ses. figures & fes ftatues nous en donnent la même idée.
Il eft ordinairement debout, même lôrfqu’il paroît comme victorieux & avec
un trophée, fur un char de triomphe, attele de quatre Chevaux, comme fur
des Médailles de la famille Aburia. Quelquefois on le trouve.habillé en M ilitaire
, d’autres fois nud ou prefquè nud , fuivant la différence des, expreffiobs
qu’on, a voulu rendre dans ces Types, Comme Propugnateur, il eft en habit
Militaire , dans l’attitude d’un combattant, le bouclier au bras gauche, & la
pique tranfverfale à la main droite c’eft ainfi qu’on le. voit fur un revers de
l’Empereur Hoftilien. En qualité de Pacifique, de Pacificateur, &c. il tient
un rameau d’olivier , un bouclier, une pique, ou ùn fceptre. Il eft encore
xepréfenté de plufieurs autres façons ; mais il a toujours en cette qualité le
fymbole de la paix ,1 la branche d’olivier : nous en trouvons des exemples dans
les Médailles d’Emilien. Il y en a d’autres fur lefquelles il fe préfente debout,
ou dans l’attitude de marcher, avec un trophée fur l’epaule : pour lors on
lui donne le titre de Mars le Vengeur, Mars Ultor, ou celui de Mars le
Confervateur , Mars Çonfervator : là il va à l’Ennemi ; ici il s’arrête après
fa victoire, la pique renverfée & ,1e bouclier pofé à terre. Par-tout ou
l’onpuiffe rencontrerle Dieu de la Guerre, particulièrement fur les Médailles,
. il eft aifé à reconnoître, parce qu’on ne le trouve jamais fans quelqu’une de
ces marques diftinCtives, mdépendemment de fes titrés & de fon nom. On
le donne, à la planche IX e. de cinq façons ,n ° . 1 j . 1 6 .1 7 . 1 8- Se 19.
S e c t ï o n X X X I .
D u Dieu Mercure de FEcriture Hiéroglyfque.
Nous fommes dans la néceffité de rappeller ordinairement le même principe
à la tête de chacune de nos SeCtions, au fujet des faufTes Divinités ;
mais le LeCteur fendra combien cette répédtion eft indifpenfable.
Mercure, comme les autres faux D ieu x , ne fut dans fon origine qu un
Signe , un Symbole, une Figure de l’Écriture Hiéroglyfique préfente aux
Peuples, en certains temps, & pour quelque raifon ; mais en quoi confiftoit
ce Symbole ? Quelle étoit cette Figure ? Q u e fe propofoit-on en l’expo-
fant aux yeux du Public ?
Mercure Symbole ne fut autre chofe, dans les premiers temps, que la
Canicule repréfentée fous la forme d’Anubis. C e n’étoit pas Amplement celui
qui, portant une tête de Chien, fignifioit un Aboyeur, & qui averdffoit de
l’inondation prochaine , & du débordement des eaux du Nil. Anubis-Mercure
avoit non-feulement le corps, mais la tête d’homme, avec des habillemens
& une parure propres â annoncer une grande abondance, & tous les avantages
qui en étoient les fuites. Son habit etoit court & tel quil le faut pour
marcher leftement : fon chapeau, appellé le Pétafe, étoit orné de deux ailes :
il en avoit encore une à chaque talon : on lui mettoit une bourfe, dans une
Aa ij