
Eûtes & les Jeux. Auffi le revers du n°. 9. de la planche X X X I e. a pour
îégehde, Fruges accepta, avec, Ludos Jceculares fecit.
Sur une autre Médaillé, le même Empereur fe préfente devant un Temple
; le Peuple eft à genoux , couvert d’un voile, & porte la main droite fur
la tête, pour faire connaître au Prince, & l’alfurer que l’expiation eft faite :
cette Médaille a encore la même légende, Ludos fceculares fecit. Voyez le
n°. 1 o. de la même planche.
Après tous ces actes préliminaires de Religion, qui fe. faifoient avant les
Fetes, venoient les cérémonies religieufes : elles confiftoient en Sacrifices
en Voeux , gn Prières & en Louanges mêlées de chants & accompagnées
d’inftrumens. Le Peuple , fuivant Te goût des différentes Divinités, fe
tranfportoit ou le matin ou le foir dans leurs Temples, ■ avec les Victimes
qui pouvoient leur être plus agréables, fuivant l’ufage; car un Dieu vouloit
un Boeuf ; un autre fe contentoit d’un Mouton ou d’un Agneau : à telle
Divinité il falloit des épis ou des fruits : Flore aimoit particulièrement les
fleurs. L’Empereur, comme Souverain Pontife, fe mettoit à la tête du Peuple,
& fe faifoit accompagner des Princes fes fils jufqu’au Temple, où, revêtu
des habits Pontificaux, il offroit, en préfence des Prêtres & des Viétimaires,
le Sacrifice, au fondes trompettes & d’autres inftrumens: c’eft ce que l’on
voit fur deux revers de 1 Empereur Sévère, qui ont pour légende, Sçecularia
Sacra ; fur l’un cet Empereur n’a que fes deux fils avec lui ; fur l’autre on
voit deux Joueurs d’inftrumens. Dans une Médaille de Domitien, paroît
un Boeuf avec le Victimaire la maffe levée prêt à affommer la Viéfcime.
Voyez ces trois revers n0!. 11. iz . & 13. de la même planche X X X I e.
Ces Sacrifices étoient toujours fuivis de repas, dans lefquels régnoient
fouvent la débauche & la diffolution ; mais les Médailles ne nous fourniffent
aucunes inftruétions fur cet Article. En parlant des Divinités, nous avons
vu que ces repas fe faifoient auffi fur les tombeaux des Monts , avec ce
qui fe pratiquoit dans ces fortes de cérémonies.
Les Jeux & les Spectacles, dont nous parlerons dans la Seétion fuivante,
etoient encore les fuites de ces Sacrifices. Quoiqu’ils accompagnaffent les
Fetes de Religion & qu’ils fiffènt une partie de leur folemnite , nous les
envifagerons moins comme des chofes effentielles au culte des Dieux , que
comme des exercices corporels qui méritent un détail particulier.
La célébration decesFetes étoit regardée comme un objet trop important,
pour ne pas en perpétuer la mémoire, par quelques Monumens: Qn faifoit
donc eiiger des cippes ou des petites colonnes, fur lefquelles on gravoit l'époque
de cette célébration, fur-tout dans les Fêtes féculaires & millénaires.
Nous en donnons le modèle à la même planche X X X I e. a “ . 14. & iy.
Il faut remarquer que fur. 1 o r, 1 argent &c le .bronze on ne fe contentoit
pas den graver fépoque ; mais qu’on y repréfentoit les Jeux mêmes., & que
la petiteffe du Volume n empecnoit pas qu on ne pût en reconnoître l’efpèce3
c’eft ce que nous verrons dans les SeCtions fuivantes. Nous terminerons
celle-ci par les témoignages publics de reconnoiflanee qu’on a cru devoir
aux Inftitutéurs des Fetes & des Jeux , témoignages eonfignés dans les
Monumens les plus durables. Nous connoiffons trois Médailles de cette
efpece. Sur la première, on a voulu perpétuer la mémoire de l’inftitution
des Jeux du Cirque, que C. Memmius ut le premier célébrer, pendant fon
Édifice, en 1 honneur de Céres. On a fait le même honneur, fur la féconde,
a llnftituteur des Jeux de Flqre. Sur le revers de la troifième on a marqué
D E S J E U X , D E S S P E C T A C L E S , &c. 381
la gratitude du Peuple à l’égard de Néron, pour l’établiffement des Jeux ou
des Combats quinquennaux fondes fous fon régné. Nous donnons ces trois
revers a la meme planche X X X I e. nos. 1G. 1 ~j. & 18* Entrons a préfenc
dans le détail des Jeux les plus célèbres & les plus connus.
S e c t i o n II.
D e s Jeux ou Exercices appellés Gymniques, en général.
Les Jeux Gymniques furent ainfi nommés d’un mot grec qui veut dire
nu. Quelquefois on les célébrait dans les campagnes, ou dans des Cirques
particuliers ; mais ils fe donnoient dans le grand Cirque, comme beaucoup
d’autres, quand ils étoient pour le Public : alors on les appelloit, grands
Jeux, parce que la pompe en étoit plus magnifique & la depenfe beaucoup
plus confidérable. Ces Jeux confiftoient en certains Exercices très-propres
a entretenir la vigueur & l’agilité du corps. Les Combats à coups de poings,
la Lutte, la Courfe & la Danfe faifoient partie de ces Exercices, où les
AéJeurs étoient prefque nus. L’énumération de chaque efpèce nous conduira
naturellement à en donner quelques-uns, que l’on a repréfentés fur les Médailles.
S e c t i o n I I I .
D u Pugilat, de la Lutte , du D ifq u e , de la Danfe SC de la Courfe.
Il y avoir une forte d’Âthlètes nommés Pugiles ( a Pugno ) , pree qu’ils
fe battoient a coups de poings. Quelquefois c’etoit à poings nus feulement j
fouvent auffi les poings étoient armés d’une pierre, d’une balle de plomb,
ou de quelqu’autre inftrument encore plus meurtrier 3 alors le Speétacle ne
pouvoit durer long-temps , parce qu’avec de pareilles armes l’un ou l'autre
des Athlètes étoit bientôt mis hors de combat. Cet Exercice n’eft pas re-
préfenté fur les Médailles connues jufqu’à préfent ; mais il l’eft fur plufieurs
autres Monumens : d’ailleurs il eft aifê de s’en former une idée.
La Lutte étoit un autre Exercice auffi ordinaire chez les Grecs que chez les
Romains. Il avoit fes maîtres & fes loix. D ’abord les Lutteurs furent habillés 3
mais bientôt après ils fepréfentèrent nus au Combat, & fe firent oindre
depuis la tête jufqu’aux pieds. Peu de Médailles nous montrent des Athlètes
aux prifes dans cette efpèce d’Exercice. Nous en donnons une des Laodi-
céens, n°. 19. de la planche X X X I e.
Le Jeu de Difque étoit une efpèce de Jeu de palet. La forme du Difque
étoit ronde & plate ; la matière en étoit de pierre de fer, ou de plomb.
Les Athlètes s’exercoient à le jetter ou plus haut, ou plus loin. Nous n’en
trouvons aucun veftige fur les Médailles.
11 n’en paroît pas davantage du Jeu de la Danfe ou du Saut, qui étoit
un des cinq Jeux Gymniques. Le prix étoit dû à celui qui fautoit le plus
lob , en plein champ, ou d’un heu bas à un lieu élevé, ou d’un endroit
élevé à un bas. On affure qu’un certain Phayllus fauta cinquante fix pieds ;
ce qui femble incroyable. Nous donnerons à la Seétion V e. ce qui regarde
la Courfe, après que nous aurons parlé des Combats d’Homme à Homme,
PU dHommes contre des Animaux.