y 3 4 ÏN T R . A L A S C IE N C E D E S M É D A IL L E S . C hae. X V I I .
peut dire de ces titres, ce que nous avons déjà dit de plufieurs autres : la
juftice & la reconnoiflance les donnèrent aux uns j la crainte & la flatterie
nux autres.
S e c t i o n X I X .
Des Titres donnés aux Fils des Empereurs ôC aux Princes du Sang, fu r
les Médailles.
Nous avons vu plus haut que le terme de Céfar fut d’abord un nom
de famille ; qu’enfuite il devint un titre de dignité pris par les Empereurs ,
& donné indiftindkement à tous leurs fils ; qu’il fut enfin pendant quelques
temps le titre de l’Ainé feul ou de l’Héritier.
Les Empereurs donnèrent non feulement à leurs enfans naturels & adoptifs
, mais encore aux Princes du fang les titres de Princes de la Jeuneffe,
Princeps , ou Principes Juventutis ; ceux de Nobles & de très-Nobles Cé -
fars, Nobilis Coefar , ou Nobilijftmi Coefares ; celui même d’Augufte :
au relie , on ne peut pas dire que ces titres aient conllamment appartenu
au même rang & aux mêmes perfonnes , puifque dans certains temps ils
furent le partage de l’Empereur, de l’Héritier préfomptif 8c de fes Collègues
, à l’exclufion des autres Princes du fang , & que dans la fuite on dés
communiqua à tous ces Princes , comme on le voit par un grand nombre
de Médailles. Celles des Tyriens nous apprennent que l’Empereur Hadrien
donna à L. Verus le titre de Ferijfimus Ccefar.
S e c t i o n X X .
Des Titres donnés aux Impératrices, aux Reines SC a d’autres Prince fe s »
fu r les Médailles.
Les Impératrices , les Reines & les autres Princelfes ne montrèrent pas
moins d’ambition que les Princes quelles avoient époufes : elles n’eurent
d’abord qu’un nom, auquel elles ajoutèrent bientôt un prénom & un fur-
nom , avec des titres aufli vains que faftueux. Perfuadées qu’elles reflem-
bloient autant aux DéefTes que les Princes aux Dieux , elles voulurent tenir
le même rang dans les Divinités , & fe firent repréfenter fous la forme
de celles qu’elles honoroient d’un culte plus particulier : elles en prirent
même les noms j les titres, les attributs & les fyrnboles , fur leurs Médailles.
L 'u n e s’ap p ella C é r è s 3 u n e au tre D ia n e ; c e lle - c i Ju n o n ; c e lle - là L u n a -
L u c ife r a j mais p eu con ten te s d ’a v o ir en le v é à ces DéefTes leurs titres &
leu rs qualités , elles v o u lu r en t s’ér ig e r e lle s -m êm e s en D i v in i t é s , c om m e
i l p a ro ît par les L é g en d e s ; Dea , Divina o u Diva ; Matri Deûm ;
Matri Càftrorum ; Matri Senatûs ; Augufta ; Regina ; Regina Regurn ;
Salutaris ; Salus Reipublicce ; Gemtrix Or bis ; Pia ; Félix ; Cereri F rugi
fer ce ; Diana Augufla ; Juno Regina , 8cc. C e s titres o n t été donnés
aux unes p en d a n t le u r v i e , & au x autres après le u r m o r t : il y en a c ep en d
a n t plu fieurs q u i en o n t é té d écorées dans l ’un & l ’au tre temps.
S e c t i o n X X I .
D u Titre de Fondateur, fu r les Médailles.
Il y a deux remarques à faire fur les Légendes de quelques Médaillés
grecques ; la première que l’on y trouve les noms des Fondateurs de certaines
Villes , avec le titre même de Fondateur, en grec ktieths , fouvent
en abrégé , & quelquefois fous entendu ; la fécondé , que plufieurs- de ces
Médailles portent les noms de deux V ille s , ou donnent deux noms a une
feule V ille ,, dans les mêmes Légendes •, lu n au nominatif & le fécond
au g én itif, comme apoe ïiatpeiih , qui fignifie Aroe de Patras : alors le
premier, ou celui qui eft au nominatif, comme Aroé , eft l’ancien nom
de la Ville & paroît tiré de celui de fon premier Fondateur : le fécond ,
ou celui qui eft au génitif, eft le nouveau nom de la même Ville , qui
vient vraifemblablement de P atras qui l’avoit rébâtie & augmentée, ou
réparée & embellie fi confidérablement qu’il en fut regardé comme le fécond
Fondateur , & qu’on joignit fon nom à celui du premier, pour n’en com-
pofer qu’un des deux, pour nommer la même Ville. Ces Médaillés ont
ordinairement la tête & le nom de la Ville d’un côté , & ceux du Fondateur
de ■ l’autre : quelquefois on y trouve la figure d’une Divinité, ou un
autre fymbole connu.