
culte o u Capedunculi, Urnulce ligneoe ÔC fictiles , étoient de différens ufages
dans les Sacrifices. Voyez leurs formes aux ncs. 5. 6. 7 . 8. 9. 10. & 11.
40. Les Patères , Paterce ou Patelloe, étoient des inftrumens ronds & un peu
creux, avec un manche ou des anfes ; on s’en fervoit pour recevoir le fang
des Victimes, & poùr verfer du vin ou des liqueurs fur l’Autel : elles etoient
de terre, ou d’airain, ou d’argent, &c. ; les unes etoient fimples, & les autres
chargées d’ornemens. O n en trouve grand nombre de différentes formes dans
la première partie du fécond Volume de Dom Montfaucon : nous en avons
donné trois aux n0s. 7. 8. & 10. de la planche X V I I e. On en trouvera encore
deux plus petites aux nos. 1 1 . & 13. de la planche X V I I I e.
y°. Le vafe appelle Aquiminarium ou Amula , fervoit à mettre l'eau luf-
trale : on le plaçoit à l’entrée des Temples, comme nous plaçons nos bénitiers
a la porte de nos Eglifes, afin que ceux qui entroient puffent en prendre &
s’en arrofer. O n en voit un au n°. r 4.
6°. L e Difque, Dijcus , étoit fait comme une affiette ou un plat : on y
ïnettoit les entrailles des Viétimes, quelquefois du fang.ou de la farine, ou
de la chair rôtie. N os. 15. & 16.
7 0. Le Maillet, Malleus, étoit pour affommer les grandes Viétimes.
N°. 17.
8°. La Hache, Securis, fervoit quelquefois a affommer les Viétimes, &
toujcursàles démembrer. O n enverra cinq aux nos. 18. 19. zo. z i . & z z .
90. Le long Couteau appelle Sæva ou Secejpita, fervoit à égorger les
mêmes Victimes, comme le Taureau, le Bélier, le Pourceau. Ces Couteaux
avoient ordinairement le manche d’ivoire 3 ils étoient auffi ornés de clous Ôc
de viroles d’or & d’argent. N os. Z3. & Z4.
1 o°. Il y avoit d’autres Couteaux, appelles Dolabra, dont on voit la
forme aux n0?. zy . ôc z 6. & d’autres qu’on nommoit Cultri ou CuLtelli, que
l’on trouve aux nos. Z7. z8. ôc Z9. Ceux-là fervoient à difféquer les grandes
Victimes, & ceux-ci les petites.
i l 6. Sur la Table nommée Enclabris , on mettoitla V ictime pour con-
fidérer les entrailles & tirer les Augures. Dom Monfaucon remarque qu’il y
avoit divers utenfiles des Sacrifices qui s'appelaient du terme général d'En-
clabria ou d’Anclabria, du mot Anculare, c’eft-à-dire Minijtràre jd ’ouvient
Ancilïa. O n en voit la forme au n°. 3 o.
1 z°. L ’Afperfoir, appellé Aperforium, ou Afpergillum, ou Luftrica, étoit
pour s’arrofer foi-meme de l’eau lu lirai e , & pour en jetter fur les Victimes.
Voyez le n°. 3 1.
1 30. L 'Acerra, ou le Thurarium, éto it, comme nos navettes , un petit
vafe ou un coffret propre à mettre l’encens. Voyez les.nos. 3 z. & 33.
140. L ’Encenfoir, Thuribulum, fervoit à brûler de l’encens pendant les
Sacrifices. O n en voit la forme au n°. 3 4.
iy ° . Le Chandelier, Candelabrum, fervoit à éclairer les Sacrifices : il y
en avoit de plufieurs façons ôc grandeurs : on- en a donné un au n°. 3 y.
1 6°. 'L’O lla , étoit le pot plus ou moins grand, dans lequel les Prêtres
faifoient cuire la portion de viande qu’ils avoient eue de la Victime. Voyez
les nos. 3 6. ôc 37.
1 7 0. La Trompette ou le C o r , ouïe Clairon, Tuba, dont on fonnoit
aux Cérémonies des Hécatombes, fe trouve au n°. 38.
18°. L ’E tu i, Fagina, que le Sacrificateur pendoit à fa ceinture, pour
y mettre les différens couteaux propres aux Sacrifices, eft au n°. 39.
190. Le bâton Augurai, Lituus, étoit une efpète de croffe que portoieftt les
Augures, avec laquelle ils décrivoient & marquoient les efpaces de l’Air pour
l’Augure des oifeaux. Voyez le n°. 40. Il y en avoit de plufieurs autres formes.
2,0°. La Cage pullaire fervoit aux Augures : c’étùit-là que l’on jettoic
la nourriture aux Poulets, pour examiner s’ils la prenoient avec avidité ou
non, afin d’en tirer bon Augure dans le premier ca s , & mauvais dans le
fécond. Voyez à la planche X V I I e. len°. y.
. 2.1°. U Apex & l’Albogalerus étoient des efpècés de Bonnets, de Mitres ou
déTiaresdont lesPrêtres, & fingulièrement le Souverain Pontife, fe fervoient
dans les Cérémonies attachées a leurs dignités. On en voit deux différens,
à la planche X IX e. : ils font placés entre les deux vignettes qui repréfentent
deux Sacrifices, & font marqués des nos. z. & 3.
S e c t i o n V.
D e là Dignité, des Fonctions, des Droits ÔG des Privilèges dit Souverain
Pontife.
La première ôc la principale des Dignités facrées, chez les Romains, étoit
celle du Souverain Pontife. Elle eft exprimée, dans les légendes des Médailles ,
ou par ces lettres initiales P. M ., ou par ces mots commencés, P o n t . M a x . ,
ou par ces deux mots dans leur entier, P o n t i î e x M a x ïm u s . Elle eft dé-
lignée, fur les Typ es , par les attributs & les ornemens de la Dignité 3 c’eft-
à-dire, par l’A p ex , un V a fe , un Plat, l’Afperfoir, la Hache, leSimpule,
& quelquefois par un A u te l, un T répied , une V iétime, ou par une tête qui
la défigne. C ’étoit-là ce qui fervoit non feulement aux Pontifes, mais encore
aux Prêtres des Idoles , à l’exception de l’A p e x , Bonnet en forme de Mitre
qui femble avoir été plus particulièrement affeifté au Souverain Pontife,
qu’aux Prêtres : les feuls Saliens avoient droit de le porter. Nous donnons
encore ces inftrumens aux nos. y. 6. 7. & autres fuivans de la planche X V I I I e. :
l’Apex eft à la planche fuivante nos. z. & 3. Qn aura pu les remarquer déjà
plus d’une fois fur les Médailles qui ont du rapport avec le culte des Dieux.
Le Souverain Pontife avoit chez les Anciens une JurifdiéHon fort étendue.
i°. Il préfidoit & commandoit non-feulement aux Collèges des autres Pontifes,
quelque fut leur nombre, mais encore à tous ceux des Prêtres & Prê-
treffes, & enfin à toutes les perfonnes qui, par Charge, Dignité, Fonction
ou Intendance, tenoient aux chofts facrées 3 z°. il faifoît, rédigeoit & ré-
formoit les Loix & les Cérémonies qui regardoient la Religion 3 3 °. il decidoit
fouverainemeut toutes les caufes & les queftions religieufes 3 40. 1 examen,
la réception , l’inauguration, le jugement & la punition des Pontifes, des
Prêtres , & de tous ceux qui entraient dans les Fonctions facrees, lui appar-
tenoient de droit 3 y°. c’étoit à lui à convoquer les affemblées du Peuple
appellées les Comices ( Comitia ) , dans certains cas néanmoins, & pour
certaines caufes.
A u rapport de Cicéron, on déférait au Souverain Pontife tout ce qu il
y avoit de'confidérable dans la République. Lts Dignités, le Salut, la V ie ,
la Liberté j les Temples , les Autels, les D ieux , les Pénates, les Maifons,
les Biens, la Fortune des Citoyens & des Peuples lui étoient confies. Sur
les chofes les plus importantes, on s’en rapportoic a fa fageffe, a fa prudence
& à fa décifion.