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dépens, -en faifanc porter au tréfor public l’argent qui eft le fruit de fes
viéfcoires , & des avantages 'qu’il a remportés fur les ennemis de l’Etat.
Nous donnons la repréfentation de ce dernier Cippe, à la planche XXVIIIe
n°. 31.
Quant à la Véhiculation & aux Convois, dont les Empereurs char-
geoient fouvent, & déchargeoient quelquefois leurs Sujets, on auroit pu
renvoyer ce que nous avons à en dire à la lîxième Seétion du Chapitre
onzième de; cet Ouvrage , parce qu’il ne paraît rien fur les Médailles qui
concerne la Véhiculation les Convois en eux-mêmes , mais feulement
la remife de ces fortes de charges publiques, que certains Empereurs ont
bien voulu accorder : il fembleroit donc naturel de réunir cet objet à ce
qui regarde les autres bienfaits de ces Princes :■ envers leurs Peuples : nous
obferverons cependant que la Véhiculation , avec ce qui peut y être relatif
fe trouve fi intimement lié au fujet que nous venons de traiter , que nous
croyons devoir placer ce que nous avons à en dire à la fuite des grands
Chemins. g °
On voit furies^ Médaillés plufieurs fortes de voitures attelées de Chevaux,
de Mules , ou d Élephans ; ce qui nous indique l’ufage qu’on faifoit des
grands Chemins pour la Véhiculation & les Convois auxquels les Sujets
de 1 Empire etoient tenus, foit par les Loix & les Ordonnances des Princes,
foit par la neceflite des tranfports des grains & des marchandifes néceflaires
aux Particuliers, & au Commerce de 1 État. On a déjà vu , & l’on verra
encore dans la fuite, quelques Médaillés fur lefquelles on a repréfenté la
Véhiculation. Il n eft donc plus queftion que de faire connoître ici la manière
dont on a exprimé la remife de ces fortes de charges publiques.
Les Empereurs n exigeoient ordinairement de ces Convois que pour
les ouvrages publics, ou , dans des temps de guerre , pour les tranfports des
vivres & munitions neceflàires aux Armées. Il fembloit donc naturel de les
en décharger lorfque les befoins publics venoient à ceifer, ou par la paix,
ou par la perfection des ouvrages. Mais il arrivoit quelquefois qu’avant la
fin de la guerre & des entrejarifes, les Peuples furchargés ou epuifés par
ces Convois avoient recours a la bonté des Empereurs pour en obtenir la
déchargé ; ils la leur accordoient lorfqu’ils le jugeoient à propos. L ’Empereur
Nerva, entre autres, fit cette grâce à l’Italie , qui, en reconnoilfance,
ht frapper une Médaille où l’on repréfenta deux Mules, q ui, abandonnées
a leur liberté & fans charge, paiffenc tranquillement , comme on peut
£ r a n g e r dans le revers que nous donnons au n°. 33. de la planche
XX VIIIe. La legende , Véhiculaàone Ital'ue remijfâ , exprime le bienfait,
& prefente ce Monument comme une marque de la reconnoiffance de
1 Italie envers l’Empereur , pour la décharge des Convois qu’il a bien
voulu lui accorder. *
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S ection
D E S G L O B E S C É L E S T E E T T E R R E S T R E . j f S
S e c t i o n X L I V.
D e s Thermes SC des Bains.
Les Thermes & les Bains lignifient à-peu-près la même chofe. C ’étoient
anciennement des lieux où fe trouvoient des fources d’eaux chaudes, propres
à fe laver & à prendre les Bains. Quelquefois on empruntoit le lecours
du feu , pour donner à des eaux froides par elles-mêmes le degré de chaleur
qu’on délirait. Toute la différence qu’il y avoir entre les Bains & les
Thermes anciens, c’eft que ces derniers Édifices étoient bien plus vaftes &
plus magnifiques que les premiers ; car , dans lés. Thermes, il y avoir de
grands efpaces de terrein à découvert, des Salles à. manger , d’autres à
exercer & à inftruire la jeunelfe 3 mais leur principale deftination étoit pour
les Bains. R y en avoir de particuliers & de publics. Dom Montfaucon,
au commencement de la IIe. Partie du IIIe. Volume de Y Antiquité expliquée,
a donné quelques-uns de ces fuperbes bâtimens, avec leur Defcription :
on pourra le confulter , fur-tout page 139. & fuivantes du IIIe. Volume
de fon Supplément. M r. Patin nous a donne une Médaillé, fur le revers de
laquelle il a cru voir la repréfentation d’un de ces Edifices. Elle eft au
n», 34. de la planche X X V I I I e.
S e c t i o n X L V.
Des Places ou Marchés publics , SC de ce quan appelle Forum Trajani,
fu r les Médaillés.
Il y avoit à Rome beaucoup de Places publiques ; mais nous ne trouvons
fur les Médailles que celles qui étoient diftinguees des autres , par les
fomptueux Édifices que les Empereurs ou le Sénat y firent conftruire ,
foit pour des ufages publics., comme la Place oü etoit la Boucherie de
Néron, Macellum Augujh., & celles de l'Amphithéâtre & du Cirq u e , foit
pour perpétuer le mémoire de quelques victoires. Il paraît que celle où le
Sénat fit ériger la fameufe Colonne Trajane, dont nous avons parlé à la
Seétion X L I I e. , fut ornée depuis par un vafte & fuperbe bâtiment , dont
cette Colonne fe trouva environnée. O n appella cette Place Forum- Trajani
, parce que cet Empereur la fit bâtir & orner du prix des dépouilles
qu’il avoit remportées fur les Daces & fur les Sarmates. Cet Édifice
compofé de plufieurs arcs de triomphe , & décoré d’un grand nombre de
Colonnes , de Trophées , & de Statues , avec quelques Pyramides , faifoit
un fujet d’admiration pour tous les Connoiffeurs & pour tous les Curieux.
On en a repréfenté la façade fur un revers des Médaillés de Trajan , &
tout le plan, fort en petit, fur un autre. Nous les donnons tous deux à
la plancne X X V I I I e. nos. 3 y. & 3 6.