
premiers avoient franchi les murs d’une Ville alfiégée. La Navale , qu’on
appelloit Roflrata , parce quelle étoit ornée de proues de Vaifleaux , étoit
accordée à ce lu i,.q u i, dans un Combat naval, fautoit le premier dans un
Vaiffeau Ennemi. La Couronne Obfidionale ou Graminée écoit pour ceux
cjui avoient délivré les Citoyens de quelque Siège : elle fe formoit de la
première herbe qui fe trouvoit fur le lieu ou s etoit paffe 1 adtion. Enfin la
Couronne Vallaire ou-Callrale, Vallans ou Cafirenfis , etoit dor aulfi bien
que la Murale : elle étoit le partage de ceux qui avoient les premiers forcé
le Camp des Ennemis : aulfi paroît-elle hérilTée de paliffades , comme un
Camp.
L a troifième forte de Couronnes étoit pour ceux qui remportoient le
prix dans les Jeux publics. O n en donnoit une d Apium , ceft-a-dire, de
Perfil ou d’A ch e , à ceux qui avoient vaincu dans les Jeux Néméens ; une
d’O liv ie r , à ceux qui avoient eu le même avantage dans les Jeux Olympiques
3 une de rameaux de P in , aux Vainqueurs des Jeux Ifthmiques.
O n a peu de Médailles frappées à l’occafion des Prix remportes dans ces
Jeux : on ne voit pas d’ailleurs de Couronnes fur leurs Types , & quand
même il y en aurait , il ferait difficile de diftinguer la matière dont elles
ont été formées, par le peu de relief de la gravure. O n compte encore
plufieurs autres efpèçes de Couronnes pour les Jeux , les Arts , les Feftins,
les Fêtes, &c. ; mais on n’en trouve aucune fur les Médailles. A u relie, elles
étoient compofées de fleurs, d’herbages, de branches d’arbrilfeaux, de laine,
ou d’o r , & leur forme n’avoit rien de particulier : ainfi nous n’en parlerons
point dans cet Ouvrage.
Les bornes que nous nous fommes prefcrites ne nous permettant pas de
rendre dans nos planches toutes les différences des Couronnes , nous nous
contenterons d’en faire voir les principales : nous donnons d abord celles des
Rois, enfuite celles des Empereurs, & enfin celles qui étoient le prix de la
Valeur. Voici l’ordre des Médaillés fur lefquelles on voit ces Couronnes.
A la planche X X X I I e. on trouvera au n°. 38. une Couronne des Rois
de Syrie , & aux nos. 39. & 40. deux des Rois Parthes.
A la planche X X X I I I e. on trouve la Couronne de Laurier, n°. 1. ; la
Radiale , n°. z . 3 le Diadème de différente forme, nos. 3 .4 . & 5. 3 quel-
qu’autres Couronnes d’Empereurs, nos.-6. 7 . & 8. & 9. 3 la Civique, n°.
1 o. 3 la Murale, n°. 1 1 . 3 la Roftrale ou Na va le, n°. 1 z. 3 une autre
compofée des deux précédentes, c'eft-à-dire Murale & Roftrale tout en-
femble, n°. 1 3 . 3 k Vallaire n°. 14. 3 & l’Obfidionale ou Graminée, n°.
i j . : à l’égard de celle de Myrte, nous l’ayons donnée plufieurs fois, &
fingulièrement à la planche X I e. , où l’on a repréfenté Vénus avec cette Couronne
qui lui eft particulièrement affectée : voila ce qu’on peut remarquer
de plus effentiel dans la Numifmatique au fujet des Couronnes ou Orne-
mensde Tête des Hommes 3 on a fans doute déjà trouvé quelques traits fur
cet objet, dans plufieurs endroits de cet Ouvrage, fur-tout dans ceux ou il
a été queftion des différentes Parties du Monde. O n peut encore voir a la
planche X X IV e. quelques-uns de ces Ornemens de Tête.
D E S O R N E M E N S D E T Ê T E , S U R L E S M É D . 4 c y
S e c t i o n I I I .
Des Ornemens de Tête-des. Impératrices SC PrinceJJes, fu r les Médailles.
Les Femmes, à l’imitation des Hommes, fe font d abord fait peindre ,
graver & repréfenter fous la forme des Divinités :. elles en ont emprunte
enfuite les Attributs , les Symboles , les Ornemens & jufquaux homs.^ A
ces premiers Ornemens de Tête elles en ont ajoute de Dign ité , de G o û t ,
de Choix & de Mode. Mais il eft plus aifé de repréfenter ces derniers, que
de les définir & de les expliquer. Ainfi nous nous, contentons de faire voir| à
la planche X X X I I I e. , depuis le n°. 1É jufqu’au 31 inclufivement, les principaux
de ces Ornemens fur les Têtes mêmes des Princeffes. O n peut raP"
porter tous les autres à ceux’ que nous donnons ic i, par leur reffemblance,
même celle de Cléopâtre, Reine d’Égypte : quelques variés qu’ils foient, on
y remarque prefque toujours une efpèce de Diadème. D e ce que nous venons
de dire on peut conclure qu’il faut compter au nombre des Ornemens de
Tête une bonne partie de ceux des D'eeffes que l’on voit aux planches
V I Ie. , V I IIe- , IX « , X e. , X I e- , X I I e- , XIIIe- , X IV e- , X V e. &
X V I e- ' ces Princelfes les ayant prefque tous adoptes.
S e c t i o n I V .
D e plufieurs autres Ornemens qui fe trouvent fu r les Médailles des Empereurs,
SC quelle peut en être la fignifiçadon.
On voit affez ordinairement, foit à la face , foit au revers des Médailles,
un Globe fimple , quelquefois furmonté de la Vi&o ire, entre les mains des
H itnres &t fouvent près de leurs Têtes ou de leurs. B u l le s o n y remarque
aulfi une .Férule, un Sceptre..ou un Javelot :• fur d’autres on trouve un
Rouleau, que plufieurs Antiquaires ont pris pour une efpece de Serviette ,
l’Acacia , le Labarum ou une Croix : le détail de tous ces objets ne peut
être indifférent 3 aulfi allons-nous le donner dans cette Sedion. ■
Le Globe à la main d’un Empereur lignifie la Puiflance Souveraine ,
que Dieu lui a confiée pour gouverner l’Empire & les Etats qui lui font
fournis. Quand ce Globu eft furmonté d’une petite Vlétoire, il marque
les Exploits militaires du Prince; qui ont tourné a 1 avantage de 1 Empire ,
dont le Globe eft aulfi très-fouvent le Symbole. .
Le Sceptre furmonté dune Aigle pofée fur un- Globe peut avoir une
double fignification , fuivant qùelques Auteurs qui croient y reconno re
non-feulement la Souveraine Puiffance des Princes auxquels on le donne
mais encore le Gouvernement de leurs Etats par eux-memes. ILfemble qui!
vaut mieux reftreindre ces idées à la première lignification. n voit ou
vent cette efpèce de Sceptre entre les mains des ^Empereurs e on an
tinople , qui font repréfentés en bulle fur les Médaillés.
Le Javelot , que les Empereurs tiennent fur 1 épaule quan 1 s on
repréfentés armés de toutes pièces, a fans doute la meme figm cation que
ceUe du Glaive , & marque la Valeur du Prince toujours arme pour la
défenfe de fes États : il fignifie encore le droit de vie & de mort fur leurs
Siiiets’ t droit dont ils doivent ufer avec prudence, lagelie & equi e