
m I N m A- L À S C IE N C E D E S M E D A IL L E S . C k k t . V .
« ■ B B S L Terte-, I f s , & le .Labourage ou le Tra-
• P 0™ - L)n rfeprefentà le premier fous la Figure d'un homme à tête
l'ayonnfiee, avec Un fouetà là main, ou de quelqu’autré manièfe qui ré-
pondOit a itdeê cju'on en avtoit> & quon en vouloir donner : c’étoit celles
-d un Gouverneur qui animoit, & qui régloit toutes choies : le nom d'Olïris
expnmoit-cette idee, puifqu’il fignifie un Gouverneur-. Q u an ta IJîs, ou la
i erre, on la reprefentoit fous la forme dune femme multimammêe, c’eft-
4 -dire , qui avoir grand nombre de mammelles, comme mère & nourrice des
hommes & des animaux. Si on la montrait fous quelqu’autre forme, c’é-
toit tOujoursd une manière qui répondait à cette double idée, Horus c’eft-à-
dire, le T ravail, étoit repréfenté entre les brasdTfis, Ou dans une autre pofi-
tion, quelquefois petit & quelquefois grand, tantôt dans Une attitude &
tantôt dans une autre : on varioit auffi fouvent fos attributs que fa forme •
mais o n je mettoit toujours de façon propre à annoncer le Labourage ou
■ quelque chofe qui lui étoit relatif, foit en commençant, foit dans fon plus
fo r t, foit a fa fin, & enfin félon les facilités ou lès obftacles que les hommes
po.uvoient rencontrer dans cette louable & effentielle occupation,
y D e ces trois Divinités, OJîris, IJîs & Horus font venus routes lès au-
tres, tous des noms differens, félon les Pays où on les introduifit, & félon les
nabiüemens & les attributs qu’on leur donna. Chaque Pays où on les ado-
roît, fe difputoit la gloire de lêur avoir donné la naiffance, Chacun préten-
-dmt avoir e u Ofiris pour R o i, pour Héros, pour Fondateur & pour Pro-
tedteur : chacun prodigua les grands noms & les beaux titres en faveur de ces
iJivimtes ; chacun enfin s’étudia à trouver une V ie , une Hiftoire, de beaux
Faits, des Guerres & des Conquêtes à fon Gouverneur, à fon Souverain à
ion Dieu. ■ ’
Apollon eut part, comme les autres, a cette bonne fortune. C e n’étoit
'dfoord qu un Horus repréfentéavec des flèches, & tuant le Serpent appelle
fy thien. Sons cette forme il ne fignifioit que le commencement des travaux
quil annonçoit aux Egyptiens, aufli-bien que le triomphe qu’on rem-
portoit, en quelque forte fur le N il , à la fin du débordement. C ’étoit le
Serpent Pythien qui etoit le Symbole du débordement du Fleuve. Quand
on eut oublie la lignification des Figures de Horus & du Serpent, on prit le
premier pour le Soleil qui defféche les eaux ; plufieurs en firent un Héros &
un Roi qui avoit delivre le Pays desmonftres les plus terribles, en les tuantà
coups de flécha, qui en elles-mêmes, riétoient que le figne du Sagittaire,
t t eS- ? UX § 5 2 ? * ° ï lu) donna en & fur-tout dans
Mlle de Délos, le nom.d Apollon, denve du verbe Apolluo, difperdo, def'~
tirU%j ' j flBî vaflator, difperdens, deflruclor , &c. un deftrudeur. J
Voila donc Apollon trouvé avec fes flécha ; c’étoit un Signe, un Symbole
quon expofoit dans certains temps, par exemple /fous le figne du Sagittai-
e , avec des flécha, pour figmfier ce que nous venons de rapporter.^bans
d autres mois on le reprefentoit d’une autre façon, toujours fous la forme d’un
Horus ; mais avec de nouveaux attributs ou inflrumens , pour annoncer au-
-tteehofe que le travail, & former par-là un Symbole diffèrent.
■ JNôus le trouverons encore avec l a Mufes ; pour lorsûl aura une Lyre ou
une Gmtarre, & c e fera un Danfeur, unMuficien, fansceffer detreunDieu
S i v enS I ma" ' an£Ôt, T DieU defouaeur , tantôt un Sauteur & un
Danfeur. Voyons a prefenc 1 Apollon de l’Hiftoire & de la Fable.
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D E S T Y P D E S M É D A I L
Apollon de l ’Hiftoire SC de la Fable. ,
Cicéron Compte jufqu’à quatre Apollons qui, félon lui, ont ete des Per-
fonnaoes réels & véritables. O n prétend que des quatre il y en avoit trois
Grecs, & un Égyptien ; qüe celui-ci fut le plus ancien, & qu’il fut le modèle
fur lequel on forma les autres. Il fut, dit-on, Filsd’Ofiris (Bacchus) & d’Ifis,
autres Divinités ou Perfonnages, dont on parlera dans la fuite. Son premier
nom fut Orüs, félon quelques Auteurs ; mais, félon d’autres, So l, O ru s ,
Apollon furent trois Perfonnages fort différens , qui régnèrent en Égypte
dans des temps affez éloignés les uns desautres. Sa mère Ifis, a ce qu on fuppofe,
lui ■ avoit appris la Médecine ; ce qui le fit regarder, apres fa mort, comme
l’Inventeur & le Dieu d,e cet Art. Les Grecs reçurent ce Dieu des Égyptiens;
mais bientôt ils lui en fubffcituèrent trois autres nés parmi eux, & un fur-tout .
dont ils chargèrent l’Hiftoire de toutes les a étions ou aventures des deux autres.
Celui-ci, félon eux, étoit Fils de Jupiter, troifième du nom, qui fut Roi de
Crète. Il fut le fruit d’un adultère de ce Jupiter avec Latone, qui en accoucha
dans l’Ifle de Délos. Les Poëtes , pour embellir l’Hiftoire de fa naiffance &
de fa vie , ont eu recours aux fiétions & aux merveilles. Parce que F Ifle.de
Délos ( nom qui fignifie la manifeftation ) avoit été inconnue jufqu a la
retraite qu’y fit Latone, pour y accoucher d’Appollon& de D iane, ils ont dit
que cette Ifle avoit paru tout-à-coup fur la mer pour favorifer fes couches.;
Latone ne s’y étoit retirée que pour fe dérober aux pourfuites de Typhon ,
Capitaine d’une troupe de bandits, qui étoit chargé, de la part de la Reine
Junon, de la pourfuivre & de lui immoler cette1 rivale. Les memes.Poëtes
ont fait de ce Typhon un monftre à plufieurs têtes ; & cela parce que le
nom de Typhon fignifie un Serpent. Le jeune Prince Apollon excella dans
la Poéfie & dans l’Eloquence ; c’eft pour cela que les Grecs en ont fait, par
une hyperbole de leur go û t, l’Inventeur de l’une & l’autre. Parce qu un
autre Apollon , que Cicéron appelle Nomien, fut chaflè dé 1 Arcadie, ou
il régnoit, & obligé de fe retirer chez Admète, Ro i de Theffalie, qui lui
donna généreufement la Souveraineté du Pays qui étoit fur les bords du Fleuve
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roupeaux aü am e te ; ce it amn que
l’Hiftoire d’un feul ou de plufieurs Apollons ; & comme les Egyptiens n a-
voient fait de trois de leurs Rois, favoir, le Soleil, Ofiris & Apollon, qu uri
feul Perfonnage, un feul Ro i & un feul Héros, qu ils adorèrent fous ces trois
noms , les Grecs, & enfuite les Romains les imitèrent, en l’adorant fous
plufieurs noms & épithétes : fes principaux noms, titres &c- epithetes foi e ut
tirés des fondrions & des inventions qu’on lui attribua, des formes qu on lui
donna, & des lieux où il fut adoré.
Les noms de fondrions font ceux de Phoebus, Soleil ; d ou lui font venus
les titres de Soleil Orient, Invincible, Infatigable, Perpétuel, de SoleilGom?
pagnon, dt Soleil Confervateur, Défenfeur 8c autres, quon lui trouve fur
les anciens Monumens, & en particulier fur les Médailles. Les noms & titres
qu’il reçut par rapport aux différentes formes & aux inventions qu q-n lui prêta,
font ceux d'Apollon Mujagéte & Citarædus, âOpifer, à. Acejieni dA le -
xiaque, parce qu’on le fuppofa Inventeur de la Ly re, de la Mufique & de la
Médecine : ce fut en la meme qualité qu il eut celui de Salutaire ; enfin on
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