
I fur ^ v r e q u e f u r l’or & l’argent; c’eft enfin parce qu’il eft alTez rare
» que la meme faute fort fouvent répétée par des Ouvriers, qui n’ont d’autres
- conducteurs que le hazard. C e n’eft pas , ajoutât-il, que les Médailles qui
« ont ete frappées par ordre du Prince, & fous les yeux des Magiftrats
” (olenc toujours exemptes de fautes : il s’en trouve dont la légende n’eft pas
- correcte ; tantôt quelques lettres font omifesg tantôt il y en aile fuperflues •
” ° n f vof ° “ Ies lectres font tranfpofées, & d’autres od le Monnétaire I
» la place des> lettres véritables, en a fubftitué qui ne fignifient rien, ou dont
“ Ie/ ensi ie s^ccorde nullement.avec le type ; fur quelques-unes la tête du
» meme Pnnce eft gravee en relief des deux côtés g fouvent avec des Infcrip-
» tions qui portent des dates différentes ; fur quelques autres, que nous
" nommons incufes la meme tête eft d’un côte/ en relief, & de l’autre en
» creux ; quelquefois le revers d’un Empereur eft joint à la tête d’une Im-
» peramce, ou le revers grave pour une Impératrice eft uni à la tête d’un
” Empereur; enfin il eft certaines Médailles qui ont été frappées plus d'une
” tols’ & cel™ n,ous prefentent fouvent l’affemblage monftrueux de
» mots compofes de deux legendes différentes : quelquefois même les lettres
.. y font difpofees avec une fymmétrie fi régulière, qu’on a peine à croire
» que ce puifie etre feulement l’ouvrage du hazard.
” TA T Cabinet de M ’ rAbbé de Rothelin, on lit fur
» une Médaillé dOthon Puac orbis rarum, au lieu de F a x orbis terrarum ;
« fur une Médaillé de Macrin, Mecrinus, au lieu de Macrinus ; fur une
” f Fre ,?AGaLIlen >Grermacus> f i de Germanicus ; fur une Médaille de
Julien 1 Apoftat Ulianus, au lieu dz Julianus. O n voit des lettres de trop
« dans les Médaillés fuivantes ; fur une Médaille d’Augufte IIIVIR
" ? A r r ' G T ? " UnC Médaille de Saluftia Barbia GEbunT,"Concordiâ
” r Z A ; 1 V M er n c î e T Petit bronze du Jeune Conftantin,
» C o n fia n te s . IM V N . C O S . I I ., les lettres font tranfpofées ; & de plus
” i / T a dal™ tee.sd“ s celle-ci d argent qui paraît avoir été frappée pour
a ens, D . N. A ^ L E N A V S . P. A V G ; & dans celle aufli d’argent de
" Pefcenmus FR. FR. F R V G . , le type, qui repréfente la Déeffe Cérès
*’ tenant de la main droite des épis, & de la gauche s’appuyant fur un flam-
« beau donne heu de traire que le deffein du Monnétaire étoit de graver
» en abrégé llnfcnption Cereri frugiferoe, Infcription commune & o rd i- *
» naire dans les Médaillés de ce temps-là. O n peut encore citer fur les Mé-
»> d ailles du meme Pefcenmus, fortunes reduci avec le type de la Félicité
»> une femme debout tenant de la droite un caducée, & de la gauche une
» corne dabondance Salua A V G . avec le type de l’Équité, tenant d’une
» main une balance , & de l’autre une corne d’abondance.
\ A r T d nT Pièce bl> n Plus fingulière ; c’eft une Médaille d’argent
I , u •'“ n ’ .ou de deux iégendes a enfanté cette Infcription
»» barbare PuÆmvzÆ. A V G . La plus ancienne de ces deux légendes P ro-
” vldentlaM JG . ou Provid. Deorum avoir été frappée pour Elambala avec
” Ie type ordinaire, qu’on ne diftingue plus ; la fécondé Pudicitia A V G . .
tre?“commune dans E trufc ille , fut imprimée fur cette même
»» Médaillé avec le type non confus & très-apparent de la pudicité débout.
" î f j etCres V 1 eft vrai font fi égales entre elles, fi exactement efpacées
ans un a ignement fi parfait, qu’on aurait peine à découvrir la véritable
» caufe de cette erreur, fi le côté de la tête, de cette Médaille ne dévoiloit
» tout lemyftere ; car quoique la tête d’Etrufcille y foit feule & clairement
repréfentée
„ repréfentée, quoique la légende de cette Princeffe s’y life en entier, on
» voit cependant diftinétement ces deux mots reftés de l’ancienne legende
» IMP. À N T .
» On connoît en argent Augufla au revers d’Antonin-Pie, revers deftiné
»> pour fa femme, dans une Médaille de grand bronze du Cabinet de M.
-»» de Surbeck. O n lit Juno Régna au revers de Didius Julianus ; & ce revers
»» inconnu dans cet Empereur eft le feul que les Médailles nous prefentent
„ avec la tête deManlia Scantilla, femme de Didius Julianus. C ’eft ainfi que
« dans d’autres Médailles de grand bronze, le revers'PrïmiDécennales, cos.
» IÏI. a paffé de Marc-Auréle à Fauftine, & ceux de Vénus & de Veneri
» Genitrici, de Fauftine à Marc-Auréle.
»> M. l’Abbé Geinoz termine fes obfervations fur les Médailles q u i, quoi-
» que véritablement Antiques-, ne méritent cependant aucune foi hiftorique,
» par la defeription d’un Quinaire, qui repréfente d’un côté la tête d’Augufte,
» & de l’autre celle de Marc-Antoine ; Quinaire d’autant plus remarquable,
« qu’il eft frappé fur un morceau d’argent, ou fur un flan , pour fe fervir du
« terme ufité aujourd’hui dans nos Monnoies, qui eft du poids & de la gran-
» deur du denier. O r fur ce Quinaire on découvre deux fautes dans les
»» légendes. L a première, neft que dans la ponétuation ; c’eft du côté qui
»» repréfente la tête de Marc-Antoine : on y lit M. Anton. lmp. V I. R. R.
v P. C . A V G . La lettre R . , la troifième du mot V IR , eft féparée des deux
» premières par un point très-vifible ; cependant elle frit partie du meme
»> mot, comme une infinité d’autres Médailles du même Marc-Antoine ne
»» permettent pas d’en douter. La fécondé faute fe trouve dans l’Infcription
»> qu’on lit autour de la tête d’Augufte, Cæfar. IMP. P O N T . III. V IR . R . C . :
» il eft vifible qu’il frlloit R . P. C . , qu’on explique ordinairement Reipu-,
» blicce conftitucndoe. Cependant fi la Médaille etoit reliée avec cette imper-
» fcction, il fe ferait fans doute rencontré des Antiquaires qui n auraient
« pas manqué de raifons pour nous prouver que cqtte fuppreftion étoit faite
■ » a deffein. En tout cas, le Monnétaire a leve la difficulté, en ajoutant apres
»> coup le P. dans l’interligne, comme nous avons coutume de faire, lorfque
»» noui voulons fuppléer une. lettre omife en écrivant. C e P. eft d une plus
» petite forme que les autres lettres de la légende ; il eft aufli plus eleve,
>» n’ayant pu trouver place entre l’R . & le C . qui fe touchent.
»> M. l’Abbé Geinoz traite enfuite de 1 explication des Médaillés ,
»> article naturellement lié avec le précédent ; car fi les Médaillés ne font
» point corredbes, ou f i , malgré leur correction, elles font mal lues, il en
» naîtra infailliblement des explications bizarres qui porteront 1 erreur & la
» confufion par-tout. Il faut donc dans l’interprétation des Médaillés, beau-
» coup de fagefle, de retenue, &c d’expérience.
» Tout eft plein d’abréviations dans les marbres & dans les inferiptions
» antiques. Il a fallu, à plus forte raifon , s’en fervir dans les legendes des
» Médailles, qui , fouvent fur un très-petit efpace , expriment un grand
» nombre de chofes. Les Curieux n’ont pas été long-temps a découvrir le
» véritable fens des mots les plus communs de ces légendes, dont iis ont fa it,
»> pour ainfi-dire, un Alphabet.
» Il ne faut pas cependant fe perfuader, que les Antiquaires qui nous ont
» précédé aient également bien réuffi dans toutes l e u r s conjectures. Quel-
» ques-uns, par exemple, ont cru devoir t o u j o u r s lire fur certaines Médaillés
>> deDomitien, Cenfor Perpetuus, parce qu on y voit, Cenf. P . 8i cependant