
d ’H adrien, de Gordien, de Decius & de Gallien , comme fur celles de
Sabine, de Lucille, desFauftines, de Crifpine, &c.
Sur le revers de ces Médailles, elle eft repréfentée fous la figure d’une femme
•ou alîife ou debout : par-tout elle a l’attitude, l’air, la coëffure, les babille-
mens & lès attributs convenables à ce quelle lignifie. O n lui voit toujours un
voile qu elle lève un peu fur certains revers, ou qu elle tient derrièreelle avec
les deux mains, dans l’attitude de s en couvrir la tete. Elle a quelquefois
des enfans auprès d’elle, pour lignifier une Pudeur, une chaftete conjugale :
lés légendes font Pudicitia, ou Pudicitia Augufla, Au.gu.Jits, ou Putuçida.
Augujlofum, &c. Nous en donnons cinq Types, à la planche X V e. n°s.
2iO. i i . i l . 1 3 . & 2-4 -
S e c t i o n X X X I I .
D e ta SageJJè.
L a Sageffe , la Providence & la Prudence font des vertus néceffaires, fur-
toüt aux Souverains. Il en revient de li grands avantages aux Sujets , quil
n’eft pas étonnant que les Anciens, 11 portes a la fuperftition, en aient fait des
Divinités, & qu’ils les aient adorées dans les Princes en qui ils ont pu les
admirer. Je ne répéterai pas ce qui a été dit de la Providence & de la Prudence
, dans les Serions X X I X . & X X X . : je m'en tiendrai à ce qui
regarde la SagelTe , mère des autres Vertus.
Si Ion navoit érigé clés Alonumens cjua la Sagefle de Conftantin & de
quelques autres Princes, après leur converlîon, on pourrait croire que 1 on
s’eft contenté de l’admirer, de la louer & delà refpeéàer en eux, fans ^adorer j
mais on trouve, parmi les Médailles de Trajan, un revers confacre a cette
Vertu. Quoiqu’il n’y ait aucune légende , la deftination d.e e eT yp e ne fouf-
frira aucune équivoque à la Vue de celui dune Médaillé de Cqnftantin entièrement
femblable, & qui a pour légende, Sapientia Prsncipis Providen-
tiffimi ; c’eft-à-dire, la Sageffe du Prince , de l'Empereur qui veut bien
pourvoir à tout dans fon Empire. Il femble qu on peut avec raifen conclure
d e là , que les Romains ont mis la Sageffe au nombre de leurs Divinités;
ce qui eft d’autant moins furprenant, qu’ils ont déifié jufqu aux vices & aux
plus mauvaifes qualités. , . ,
L a Médaille de Trajan montre, à fon revers, la fameufe colonne <érigee
en fon honneur, après fes combats & fes victoires : la Chouette, fymbole
de la Sageffe, eft pofée fur fon Chapiteau, comme pour marquer que cette
vertu a préfidé à toutes les entreprifes de ce Prince, & qu il lui eft redevable
de fes fuccès.
L e revers de Conftantin femble n’avoir été gravé que pour le féliciter fur
fes victoires : la colonne fur laquelle la Chouette eft pofee, n eft pas nue
comme celle de Trajan mais elle eft chargée d ui> bouclier, d une pique &
d’un cafquë, dépouilles ht trophées militaires pris fur des Ennemis.
O n trouvera les deux revers, dont nous venons de parler, a la planche
X V e. nos 2j . & 26. Le premier eft celui de Trajan, avec la légende, ff6'
natus Populufque Romanus : le fécond eft celui de Conftantin, avec Jê
légende, Sapientia Principis Providentijfimi.
Section
16 ƒ
S e c t i o n X X X I I I .
D e la Dêejje Salut.
Les Païens ont pris le nom de Salut en différentes manières ; ils en ont
fait en conféquence plufieurs Divinités. Us appelloient Salut tout ce qui.a
rapport à la Santé, à fa confervation ou à fon recouvrement. Ils regardoienc
auifi comme Salut tout ce qui concourait à les préferver ou à les tirer des
dangers, de la difette, de la mifèfie, des incurfions des ennemis, & de tous
les Jvénemens inféparables d une guerre malheureufe. Voila la caufe de la
multitude & de la différence des Types des Médailles qui portent, dans leurs
légendes, Je nom du D ie u , ou de la Déeffe Salut ; Salus.
La Piété des Princes Chrétiens & l’ufage qui s eft établi dans 1 Empire ,
après la réception de l’Évangile , augmentèrent encore le nombre & la variété
de ces T yp e s , parce qu’àlors les Empereurs ayant reconnu que le véritable
Salut ne pouvoit venir que du vrai Dieu & de la Religion Chrétienne ,
firent graver au revers de leurs Monnoies différens fignes du Chriftianifme ,
avec le nom de Salut, pour montrer que toute leur confiance étoit dans
l’Auteur d’une Religion qu’ils regardoient comme la fource de tout Salut.
Il ferait inutile de reprefenter tous ces Types, d’autant (jue la plupart font ■
accompagnés du nom de Salut. Mais il faut apprendre a les diftinguer les
uns des autres, & à les connoître même fans légende. Commençons par ceux
qui regardent le Salut comme Santé. f j j
Çes Types la repréfentent ou comme Déeffe en général, & abftraétion
faite de fes bons effets dans les fecours quelle prête à la Santé, ou comme
Déeffe avec les fymboles relatifs à la Santé, ou feulement par ces mêmes
fymboles.
■ Les Types de la Déeffe Salut ou Santé, en qualité de Deeffe, abftraction
faite des voeux qu’on lui faifoit, ou des fecours qu on pretendoit en recevoir
pour la Santé, la repréfentent par une tête de femme avec un tour de pérles
& une couronne de laurier ; la légende e f t , Salutis ; ou bien fous la figure
d’une femme debout ou aflife , tenant une patere , quelquefois avec un
feeptre, & ayant fouvent un Autel devant elle ; les legendes font, Salus ou
Salus Augufii. v e -r-
Quand on a voulu graver des Types-à l’occafion des voeux que 1 on fàifoit
pour la confervation de la Santé de quelque Empereur,^ ou des aétions de
grâces rendues pour fon rétabliffement, alors on a donne a cette figure des
fymboles analogues à la Santé ; c’étoit un Serpent ou un Dragon entortille
autour d’un autel, qui en fortoit, ou qui étoit place de quelque autre façon,
foit fur les mains, foit entre les bras de la figure, qui eft dans 1 attitude de
lui donner à manger dans une patère. Sur certaines pièces de Marc-Aurele,
on facrifie à Efculape défigné par le Serpent, qui eft place fur un autel entre
la Victoire & une Amazone qui offre des fleurs fous un arbre, pour la confervation
de l’Empereur, à l’occafîon de quelqu'une? de fes expéditions^militaires.
Dans d’autres, l’Empereur lui-même facrifie à ce Dieu enveloppe d un
Serpent: debout devant fa figure il lui prétente, dans une patere, des parfums
qu’il a tirés d’un vafe à deux anfes pofé fur un autel. Ces deux dernieres
Médailles n’ont point de légendes ; mais les fymboles en font parlans , ainfi
que d’autres où l’on voit un Serpent qui, placé fous un arbre , s eleve vers