
l’appella Propugnateur, parce qu’on fuppofa qu’il avoit le premier fait des
arcs S i des flèches, & Monnétaire, en lui attribuant l’Invention de tous les
outils propres à frapper la Monnoie. Il fut nommé Pythien, parce qu’il avoit
tué le Serpent Python ; Daphnien ■ ( Daphnæus ) parce qu’il rendoit des Oracles
près de la fontaine Daphnée ; Naval parce qu’Augufte lui attribua fa
viéfoire près d’A&ium ; Acliaque ( Adtiaricus ) ; Capitolien ( Capitolinus ) ;
Clochéen ( Clochæus ) ; Clarien ( Clarius ) ; Délien , ou de Délos ( Delius ) ;
Delphique ( Delphicus ; Dydimeen ( Dydimæus ) ; Héliopolitain ( Héliopo-
lioanus j , S ic . a caufe des lieux ou il fut plus particuliérement adoré.
A p o llo n fu r les M éd a illes>
Les Médailles repréfentent Apollon fous différentes formes & figures, S i
avec differens habilîemens , attributs & fymboles qui ont rapport aux titres
qu’on lui donne dans les légendes. Comme Inventeur de la Mufique, G tara
dus , ou de la Médecine , Acefius ou ALéxiaque, on l’a repréfenté ou nud
& danfant, ou habillé de long ; il tient quelquefois une Guitarre, dont le
bas eft appuyé fur un autel, ou fur un rocher , ou fur fon bras , ou fur quel-
qu’autre ebofe ; il porte l ’autre main fur fa tête, & tient une branche de
laurier ou d’olivier : quelquefois il a une Patère S i d’autrefois le Plectre ,
Infiniment dont on fe fort pour faire réformer la Lyre & la Guitarre. Si au
lieu, de la branche d’olivier ou de laurier il tient de l ’herbe , ou le rameau
de quelque arbrifleau , alors ceft un Médecin , un Botanifte qu’on a voulu
reprefenter dans ce Dieu j aufli eft-ce fur les Médailles qui ont de pareils
Types qu’il eft appellé Confervateur, Salutaire, Apollini Confervaton , Aa-
lutari. Sous les dénominations de Phoebus, de Soleil Compagnon, Confina-
teur, S ic . ce D ie u , prêtant fecours aux Empereurs dans leurs batailles , dans
leurs gùerres, eft repréfenté, fur les Médailles de Gallien, ou fous la figure
d un Griffon, animal confacré au Soleil, ou avec le corps d’un Lion qui a
une tete d Oifcau S i deux ailes, ou fous la figure d un Centaure, tenant un
arc, & tout prêt à en décocher la flèche ; vrai fymbole du Sagittaire. Tantô t,
au lieu de la Guitarre, ceft un gouvernail qu’il tient d’une mâin , tandis
qu’il a un globe fur l’autre : ici il paraît fous la figure d’un homme nud ,
couronné de rayons, quelquefois en courfe , d’autrefois conduifant un char
a quatre chevaux, dont il tient les rênes d’une main, & un fouet, ou un globe
de 1 autre q la il fe montre fous la forme d un cheval, comme un autre Pé-
gafe. C e n eft pas feulement fur les Médaillés de Gallien, mais encore fur
celles de Probus, de Conftantin, d’A urelien, de Crifpus S i de plufieurs
autres Empereurs que 1 on trouve Apollon repréfenté de la forte, avec les
legendes, Soit Comiti, Soli inviclo Connu, Soh Confirvatori Augufii.
Comme Inventeur de l’a r c, de la flèche S i des A r ts , Appollon eft re-
prefente fur les Médailles avec une tête jeune & fans barbe, couronnée de
laurier ; le carquois rempli de flèches eft attaché à fon épaule ; il a devant
lui un Aftre qui eft le fymbole du Soleil : la légende eft alors A polio Soter,
Apollon Sauveur ; on le trouve de la forte fur une Médaille de Néron. O n
le voit quelquefois fous la figure d’un jeune homme entièrement nud, ou
bien couvert feulement par derrière d’un manteau fort court & voltigeant :
* ti “~ns } aptitude de quelqu’un qui décoche une flèche ; alors la légende
eft p Apollini Propugnatori, Apollon Propugnateur, Défenfeur, &c. ; c’eft
ainfi quon le voit fur une Médaille de Licinius-Valerianus. Sur une autre de
Commode, Ce Diéii eft jeûné, nud, accoudé ftir tin cippë, S i portant la
main droite fur fa tête ; la.légende eft, Apûllini MonetaLi, Apollon Mon-
nétaife. Enfin fut quelques Médailles d’Àntonin-Pië, Apollon tient une
patère , marque de la Divinité, & dans quelques-unes des légendes il eft
appellé Àugufte , Apollini Auguflob S i Saint, Apollini Sancloi
O n confacra le Loup, l’Épervier, la Corneille, là Cigale , & lé Côrbeàü
à. Ce D ieu , auffi bien que le Laurier & l’Oliviet ; enforte que ces àrbriffeaux
& ces animaux lui fervent de fymbole fur les Médaillés. Un Certain trépied ,
qu’on appelle le trépied d’Apôllon , le repréfente , aufli bien qu’une Guitarre
pofée fur un cippe. Augufte & Néron fe font fait reprefenter fous la figure
d’Apollon, S i avec quelqües-uns de fes attributs.
A u furplüs Apollon eft aifé à reconnoître fur cës Mônumèns, foit qu’il
y foit lui-même ou feulement fes fymboles. Quand il y paraît lui-même ,
c’eft une fimple tête couronnée de laurier , de rayons, ou d’un diadème, &
quelquefois fans couronne, avec une belle frifure, plus fouvent les cheveux
epars, & prefque toujours avec un feeptre , ou une etoile devant ou derrière
lui. Lorfqu’il fe montre fous une figure humaine, S i en ftatue, il rient un
Arc & un Carquois, ou une Guicarte , ou un Rameau, foir d’o livief, foit
de laurier, &c. Plufieurs de ces fymboles feuls le repréfentent & indépen-
dammerit de fa tête ou de fa ftatue. Enfin fi on le défigne»fous des figures
extraordinaires, comme celles du Centaure S i du Griffon , alors la légende
annonce que c’eft lu i, en donnant fon nom avec une adjeétif qui a du rapport;
au fymbole fous lequel on a voulu le repréfenter. O n le voit de fept façons, à
la planche V I Ie. numéros 7. 8. 9. 10. 11. 1 z . S c 13. C ’en eft allez pourle
reconnoître par tout ou l’on puiffe le trouver.
S e c ï i o ü I V.
Les Déeffes AJlarté, Atergatis SC Aphrodite, SC d’abord du Dieu Adonis
tirés de l ’Ecriture Hiéroglyfique.
M. Pluchê ne nous donne rien de Ce qui regarde l’origine particulière
d’A donis, en qualité de Dieu. Il nous fait feulement entendre,. qu’appa-
remment il aura été adoré fous le nom SI Adonis ou d Adonai, qui' fignifie,
Seigneur ; S i cela fous la figure ou le fymbole du Soleil, que certains Peuples
adorèrent fous le nom d'Ojiris, d’autres fous celui de Moloch ou de Melchom,
ou de Baal, qui ont tous a peu près la meme lignification.
Quant à Aftarté, voici ce que cet Auteur en penfe. Selon lui Aftârté ne
diffère d’Ifis que par le nom. Ces deux Divinités, ainfi que plufieurs autres ,
puifent leur origine dans la même fource. Ifis, qui fut appellée la Mère'commune
des Dieux & la Déeffe à mille noms, ne fut d’abord qu’une de ces
affiches & de ces figures fymboliques de l’Écriture facrée, qui , ayant pafle
par divers endroits où elle fut expofée à la vénération des Peuples, avec des
ornemens S i des attributs fort variés, donna occafion à multiplier les Divinités.
O n la montra d’abord comme Une femme repréfentative des productions
de la Terre , félon les faifons & les fêtes que ces fai fans amenoient. L o n
conçoit aifément qu’il fallut pour cet effet la décorer de plufieurs manières :
on les expliquera dans la SéCtion X X V I 8, où il fora queftion d’Ifis , &c. La
figure ne fut regardée, pendant quelque temps, que comme um fyrubole y