
3 S4 IN T R . A L A SCIENCE DES MÉDAILLES. C hap. VIII.
S e c t i o n V I I .
D e la ChaJJ'e des hommes contre les animaux , SC de celle des animaux
les uns contre les autres.
Quelques Empereurs pouffèrent la magnificence jufqu’au point de fa;re
plantçr le Cirque de grands arbres, pour en former une F o rê t, dans laquelle
ils faifoient lâcher plusieurs efpèces d’animaux , afin de donner aj
Peuple le plaifir de deux fortes de Chaffes, l’une des hommes contre les
" animaux, I autre des animaux les uns contre les autres.
La première de ces Chaffes eft repréfenrée fur deux revers de Médailles
Tune de la famille Hofidia, & l’autre de Néron. Sur ce dernier, un Chaf-
Jeur, le dard à la main, près des arbres dont le Cirque fe trouve planté
attend un Sanglier coëffé par un Chien ; fur le premier revers , le Sanglier
perce d un dard, veut fuir un Chien qui l’arrête.
La fécondé forte de Chaffe d’animaux les uns contre les autres, eft
«xprimee fur un revers dA u g u fte , où l’on voit un Lion qui dévore un
S v v T ° n crouvera ces trois Médailles aux n°K zÿ. 30. & 3 1. de la planche
X X X I .
S e c t i o n V I I I .
D e quelques autres Spectacles , comme la Comédie ÔZ la Danfe.
O n fait que les Anciens mettoient la Comédie, la Tragédie, les Danfes
& autres amufemens femblables au nombre de leurs Jeux & de leurs
Spectacles 3 mais nous ne trouvons rien fur les Médailles qui ait un
rapport direct avec ces exercices, ou qui puiffe indiquer que certains Princes
en aient gratifie le Peuple. O n voit à la vérité au revers de quelques Médailles
les trois Grâces, dans des attitudes propres à la Danfe ; mais fi elles
y font ainfi reprefentées, c eft moins par rapport à la Danfe même , que
pour exprimer la grâce de leur maintien.
Quant a la Comédie & à la Tragédie , on en attribue l’invention à
deux des Mufes ; favoir, la Comédie à Euterpe , à qui les Poetes & les
Médaillés ^ mettent un mafque à la main , pour attribut diftinétif ; h
Tragédie a Thalie, que Ion repréfente avec une tête à deux faces, figne
allégorique de cette invention ; mais on ne trouve rien fur nos Monnoies
antiques qui annonce que tel Empereur ait favorifé le Peuple de ces fortes
debpecftacles , quoiqu’on ne puiffe ignorer qu’une partie des Édifices publics
qu ils firent conftruire ait été deftinée à ces fortes de repréfentarions. Nous
n avons donc point d autres Médailles à montrer à ce fu je t, que celles des
trois Grâces & des deux Mufes Euterpe & Th a lie , qu’on a vues ; favoir,
la première au n°. 3 8 ., & les deux dernières aux nos. 2 2. & 24. de la
planche IX.
A
A R T IC L E
A r t i c l e I I .
De tout ce qui appartient a l'Art Militaire , fu r les Médailles.
Dans cet Article, on traitera des habilkmens, de l’armure & des armes
des Généraux & Soldats , des allocutions des Empereurs aux troupes , de
leurs- départs & de leurs arrivées , des combats , des triomphes , des trophées
, des couronnes, des prix, des récompenfes & autres objets rélatifs
à l’Art Militaire : aulïi le diviferons-nous en dix Seétions.
S e c t i o n I.
Des différens habillemens militaires des Empereurs , des Officiers SC des
Soldats , repréfentés fu r les Médadles.
Rien n’eft plus ordinaire que de voir les Empereurs repréfentés en habit
militaire , au revers de leurs Médailles. Tantôt ils y paroiffent à pied,
comme dans leurs allocutions ou harangues aux Soldats ; tantôt c eft a
chev al, comme fur les Types où l’on a repréfenté leurs départs pour
l’armée, & leurs arrivées au camp ; tantôt enfin ils y font dans l’attitude
de combattre à cheval, & de' terraffer leurs ennemis.
Cet habillement, comme il eft aifé de le voir fur quelques-unes de ces
Médailles , donc nous donnons les revers â la planche X X X I e. & a la
fuivante , confiftoit dans une cotte-d’armes fur le Paludamentum, ou la
Clamys , efpèce de tunique qui ne leur defcendoit qu aux genoux. JLes
Généraux, les Préteurs, les Tribuns & autres Officiers avoient le meme
habillement ; mais il ne faut pas douter que celui des Empereurs, & même
des Généraux, n’ait été diftingué par la couleur , la richeffe & quelquefois
par la longueur. D ailleurs, on reconnoiffoit encore les Empereurs a la cou
ronne de laurier , ou à la forme & a la beàute du cafque. Outre ces
marques diftinétives, ils avoient à la main une çfpèce d’épée fort courte,
appelléé le Para^onium, ou bien un feeptre : enfin une pique plus longue
ouplus courte que les autres, félon le g o û t, les temps & les lieux , fervoit
aum à les faire reconnoître. %
A l'egard de l’habillement des Soldats, c’étoit une efpece de tunique
affez courte, fur laquelle ils mettoient la cuiraffe. Ces fortes dhabille-
mens varioient beaucoup, fuivant les Nations & les Pays , 11
aifé de s’en convaincre fur les Médailles. O n y diftingué auffi facilement
les Empereurs , les Généraux & les grands Officiers, du fimple Soldat.
Les Sedtions fuivantes nous en f^rniront des preuves : en ? Pj1
peut remarquer ces différences aux nos. 31. 3 3 • & 3 4. de la planche X X X
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