
» en voit encore trois ou -quatre ici qui nont rien ni pour la couvrir ni pour
■» borner. Ntms y voyons un carquois 3 & delà M. le Ro i prend occafion
,> q e (Jîre que ce font des Arméniens 3 mais les; Germains fe fervoient aflu-
| lément d’arcs & de flèches. C e que M. le Roi dit que ce Monument doit
À plutôt marquer les victoires du principal Perfonnage , n a aucune force
*> ic i, où il s*agit d’une viéloire préfente. Caligula encore enfant eft debout
» fur un tas d’armes , qui eft une marque ordinaire de viétoire, & fans
„ doute des- victoires que fon père venoit de remporter en Germanie. Il n y
» a donc que la forme des boucliers qui embaraflè un peu 3 on n y en voit
» qu’un ovale ; les autres font échancrés par le haut, comme une pelte 3
», mais, comme nous avons remarqué, au Tome I V ., de-grandes variétés fur
-» les armes d'es Germains, & qu apparemment les marbres ne les montrent
„ p a s toutes, il fe peut faire que celle-ci s’y trouvoit aufli, quoiqu’on n’ait
» eu occafion de la mettre que dans ce Monument. A in fi, tout bien con-
„ Itéré, j’aimerois encore mieux dire que ces Captifs font des Germains,
» que des Arméniens ou des Pirrthes, quoique je n’ofe rien* affiner. »
Voilà ce qu’il étoit néceffaire d’apprendre au fujet des funérailles, des
Apothéofes ou des Confécrations des M orts, fur-tout des Empereurs , des
Impératrices, des Héros ôc des Hommes Illuftres, chez les Grecs & les Romains.
O n pourrait ajouter que les cérémonies des funérailles, fans Confécrations
cependant , étoient renouvel-lées tous les ans- : on venoit pleurer
au Sépulchre ; on y offrait des Sacrifices, & l’on y faifok des repas funèbres.
DomMontfaucon croit que c'eft pour cela que les-gens riches faifoient dans
leurs maufolées des chambres, desfalles & des appartemens. C ’étoit-làoù
Pou i mm 0:0! t des V îcn ni es , ou 1 on verfoit d'u- vin , du lait j des liqueurs- &t
de l’eau, & où l’on faifoit quelquefois des foffes pour y recevoir ces liqueurs.
O n re°arde le n°. i . de la planche X X I I e. comme une- repréfen-tation de
la cérémonie anniverfaire des funérailles faites par une- femme qui vient en
pleurant au tombeau de fon mari, au jour anniverfaire de fa mort, accompagnée
de fes filles ou de fes proches , & peut-être de quelques affranchies,
&c.A
u refte , les Confécrations & les Apothéofes font repréfen-tjes de plufieurs
façons fur les Médailles. Tantôt c’eft un bûcher, ou un des édifices a plufieurs
étages, dont on a parlé, Sc dont on voit fortir l’ame du Prince fur un
char de triomphe : on en voit deux à la planche X X I* . n®s. 27. & 26. ;
tantôt c’eft une Aigle fur une bafe, ou fur un globe ou fur la foudre, avec
fes ailes éployées & dans l ’attitude .de s’envoler vers le Ciel avec l’image du
Prince quelle a quelquefois fur le dos ; tantôt c’eft un Paon qui fait la roue
avec le plumage de fa queue , ou qui avec fes ailes eployées porte au Ciel
l’ame d’un Empereur ou d’une Impératrice , dont il a l’image entre les
ailes ; tantôt c’eft un Phénix , fymbole de l’Immortalité ; tantôt un Autel ;
tantôt enfin, un Carpentum , efpèce de char attelé ou de chevaux ou-d’élé-
phans, qui fervent à lignifier les Confécrations, c’eft-à-dire l’entrée triomphante
des Princes & des Princeffes dans le C ie l , au nombre des Dieux ; aufli voic-
•on leurs figures für ces chars. Les légendes confiftent dans le mot, Cenfe-
cratio. O n voit ces fortes de repréfentations aux nos. 27. 18. 19. 30.31-
31. 33. 34. 35. 36. 8c 37. de la planche X X I e. D ’autres Confécrations
font représentées par un croiffant de Lune environné de fept étoiles, avec
la même légende. Quelquefois çeft une Impératriee repréfencée avec un
croiffant de Lune fur le dos & une torche à la main, comme Diane Porte-
Lumière
Lumière ( Lucifera ) , avec laquelle on la croit déjà dans le Ciel au rang des
Divinités 5. ou bien cette Princeffe montée fur un char à deux Chevaux eft
enlevée dans les nues ; alors la légende eft Sideribus recepta, parce qu’on
fuppofe quelle eft reçue dans les Gieux. Enfin les Médailles repréfentent
encore ces cérémonies fous l’emblème d’un char à quatre Chevaux, ou d’une
viétoire ■ qui emporte dans le Ciel l’ame de celui ou de celle pour qui eft
la Confécration ; ce qui eft annoncé par la légende Æternitas. Il y a un de
ces revers- qui montre Conftantin enlevé fur un char à quatre Chevaux , &
une main qui fort des nues, comme pour le recevoir dans le C ie l ; il n’y
a point de légende fur cette pièce 3 mais on voit feulement quelques lettres
qui marquent l’endroit où elle a été frappée. Voyez à la même planche les
n°s. 38. 3 9. 40. 4 1 . & 42. Il y a encore plufieurs autres façons de repré-
fenter Ces Apothéofes ou Confécrations, fur-tout avec la légende Æternitas
mais ce qu’on en dit ici eft fufififant pour reconnoître ces fortes de cérémonies
fur les Médailles.
Aux Apothéofes & aux Confécrations près, nous ne trouvons rien fur le s ,
Médailles qui regarde la fépulture, les Sépulchres, les lampes fépulchrales, &0.3
c’eft pourquoi nous n en parlons qu’en paflant, & par occafion, faits en donner
aucune repréfentation fur nos planches. Ceux qui voudront s'inftruire fur
ces fortes de ceremonies, pourront fe fatisfaire par la leéture de ce qu’en a dit
Dom Montfaucon , dans la première & la fécondé partie du Volume V e.
de ¥ Antiquité expliquée, & dans le Volume V e. du Supplément.
Ce ferait ici le lieu de dire quelque chofe des Dignités facrées des Peuples
Grecs ; mais nous renvoyons cette matière aux Chapitres X I I Ie. & X lV e.,
où nous traiterons de tout ce qui regarde les Dignités civiles chez les R o mains,
& en meme temps des Dignités facrees & civiles des Grecs. Nous
aurions remis à donner dans les mêmes Chapitres ce que nous venons de dire
fur les. Dignités facrées des Romains, fi nous n’avions pas cru qu’après avoir
parle de leurs D ieu x , il falloic montrer quels étoient & le culte qu’ils leur
rendoient, & les cérémonies qui l’accompagnoient. Paffons à ce qui a rapporc
aux deux Globes, fur les Médailles..