
J u Zodiaque , &' en même temps l'origine des noms de fes douze Sicrnes
Voyons à préfent l’üfage qu’on en a fait dans la Numifmatique , ce
•lignifie, &■ comment il eft reprefencé fur les Médailles»
Nous trouvons le Zodiaque reprefenté de différentes façons fur les Mon-
-moies antiques» Il y paraît en partie fut un Médaillon d’Antonin-Pie ^
tout entier fur un Médaillon d’Alexandre-Sévère, fur une Médaille d‘E]a_
■ gabale , & fur un Médaillon de Tranquilline , femme de Gordien-Pie ■ ]e
■ Médaillon d'Antonin-Pie , qui fe trouve à la planche X V I I I e. Au.MufeUm
■ Pifanum , ne montre qu’une partie du Zodiaque ; mais il repréfente le
-Soleil perfonnifié & de bout fur un -char à quatre chevaux , qu’il anirrie
-& qu’il conduit fur les nues >en parcourant tous les Signes. U n Cupidon
le précède., ayant fon arc bandé & prêt à décocher la flèche : au-bas, la Paix
-a demi couchée -tient quelques épis d’une main, & une corne d’abondance
de 1 autre. Cette pièce fut frappée pour faire honneur à la bonté & à la
;générofité d’Antonin, qui, dans une famine, employa les tréfors qu’il avoit
-amaflés pendant la paix pour procurer l’abondance à fes fujets. C ’ell
-pourquoi on le conipare ici au So le il, q u i, en paffant fous les Signes- du
Printemps & de l’Eté , fertilife la terre , & lui fait produire des moiffons &
des récoltes abondantes.
Sur la Médaille d’Élagabale., frappée par la Colonie de Ptolémaïs, le
Zodiaque eft repréfenté dans fon entier , avëc Diane la Chafferefle au
•centre ; ce qui lignine, félon M. V aillan t, dans fa fécondé Partie des
Médailles de Celonies , page i Z 4 , que ceux de Ptolémaïde adoraient particulièrement
cette D é e lfe , & qu’ils étoient fort adonnés à l’Aftronomie,
-dont le Zodiaque eft ici le Symbole.
Dans le Médaillon d’Alexandre-Sévère, on voit le Zodiaque tout entier;
St Jupiter -aflis au milieu : il pofe la main droite fur une Aigle qui eft à
côté de lu i, & tient un long fceptre de la gauche ; Je char du Soleil &
celui de la Lune font au-defliis de fa tête : à fes pieds font deux figures
couchées , fymboles de la Terre & de l’Eau. Cette pièce, frappée par les
Périnthiens, comme la légende grecque le fait voir , a été fabriquée pour
flatter cet Empereur , à ce que croit Ozelius, & pour honorer la fageffe
avec laquelle il régloit l’Empire, comme le Soleil, ou Jupiter règle le cours
des Aftres & des Conftellations.
Le Médaillon de Tranquilline repréfente auflï le Zodiaque en entier;
mais Jupiter eft foui au milieu, aflis fur une chaife , tenant le fceptre ou
une pique de la gauche , & foutenant une petite Vi&oire de la droite.
M. Vaillant , dans le Selecliora Numifmata è Mufeo D . D . de Camps j
pag. 9P-. , prétend que Jupiter eft ici comme principale Divinité des Sar-
diniens•(de -ceux de Sardes), qui ont fait frapper ce Médaillon qu’on le
montre dans le milieu du Zodiaque habité par les Dieux , dont il paf-
foit pour le premier , le plus grand & le plus puiffant ; qu’enfin on lui
a mis une figure de la Viétoire fur la main , pour montrer qu’il la donnoit
oujpromettoit à Gordien, mari de Tranquilline.
Il y a une Médaille où le Zodiaque eft double, avec les têtes d’Ifis &
d Ofiris au milieu : cette pièce eft rangée au nombre des Grecques d’Antonin-
Pie , dans le Cabinet de la Reine Chriftine. Nous donnons trois de ces revers
à la planche X X IV e. nos.. 3. 4. & ; fa voir, ceux d’Antonin-Pie , d’Élaga-
bale & d’Alexandre-Sévère.
D E S G L O B E S C É L E S T E E T T ER RE S TRE »
S e c t i o n I I I .
JJu Soleil, de la Lune , des Etoiles , SC, par oCcafion, du Dieù appelle
Lunus.
Nous avons fuffifamment parlé du Soleil, dans la Seétiôn X L V e. du Chapitre
V. Ainfi nous nous contenterons de traiter ici de la Lune , & , à fon
occafion, du petit Dieu Lunus & des Etoiles.
La Lune fut adorée par les Grecs , les Romains & plufieurs autres
Peuples. Le culte qu’on lui rendit peut bien avoir eu fon origine, comme
celui de plufieurs autres Divinités , dans les figures de l’Écriture Hiéro-
glyfique, & dans ces Enfoignes où Tableaux que l’on montrait aux Peuples,
dans les premiers temps , pour leur apprendre ce qu’ils avoientà célébrer,
à faire, a craindre ou a efperer. O n préfentoit fur ces Enfoignes la Lune!
dans fes différentes'phafos, pour diftinguer les Fêtes que l’on devoit célébrer
en l’honneur du vrai Dieu. L ’utilité de ces images réalifa bientôt ce qu’elles
repréfontoient, & plaça la Lune au rang des Divinités. - Les Peuples de.'
Carres, par une idée bizarre , en firent une Divinité mâle & femelle»-
Celle-ci fut adoree , chez les Latins , fous le nom de Lune , & chez les
Grecs fous Celui .de Selene : on donna le nom de Lunus à, la Divinité;
mâle. Ces Peuples croyoient que tous ceux qui adoraient la Lune comme;?
une Divinité femelle , etoient affujettis à leurs femmes & maîtrifés par
elles ; mais que le contraire arrivoit à ceux qui la rêveraient comme mâle.
La Lune fut donc perfonnifie fous la figure d’un homme , qui porte un
bonnet Phrygien , c’eft-a-dire, termine en pointe & recourbé par-devant ,
& fous celle tl’une femme qui a un croiflant fur la tête. C e Dieu & cette .
Déeffe, ainfi que les Etoiles, paroiffent fur plufieurs Médaillés. Lunus y e ft,
comme on vient de les dire, avec le bonnet Phrygien, tantôt à cheval, comme
dans une Médaille delà Colonie Olba , donnée par M. Vaillant, Partie IIe.
de fes Colonies, page 210., & frappee en l’honneur de Gordien-Pie ; tantôt
de bout & tenant une pique , comme dans un Médaillon d’Antonin-Pie,
que l’on trouve fous le n°. 3. de la planche L X X X I . de D om Montfaucon,
au premier Volume de fon Supplément de l ’Antiquité expliquée. Sur ce
Médaillon , la Lune eft repréfentée fous la figure de Diane Chafferefle,
avec l’arc en main. La Lune paraît encore de plufieurs autres façons fur
les Monnoies antiques ; quelquefois fous la forme d’ùn croiflant, comme dans
plufieurs Médailles de Confécrations ; & pour lors elle a ou cinq ou fept
Etoiles avec elle ; quelquefois fous la forme de Diane Porte-lumière, montée
fur un char à deux chevaux, avec le croiflant en tête, & le titre de Luna~
Lucifera, ou debout & marchant un flambeau allumé dans les deux mains,
fous le titre de Diana Lucifera ; d’autres fois c’eft une tête avec le croiflant,
qu’une femme, repréfentant l’Éternité, tient fur fa main gauche vis-à-vis
celle du Soleil, quelle a fur fa main droite ; c’eft ainfi qu’on la voit fur
le revers d’une Médaillé d’Hadrien.
Comme toutes ces variations font aifées à reconnoître fur les Médaillés ,
fingulièrement la Lune fous la forme d’un croiflant, & les Étoiles fous leur
forme ordinaire , nous ne donnons que quatre revers de Médailles, qui les
repréfentent ; favoir , une du Dieu Lunus à cheval, dont nous venons de
parler ; une de la Lune fur un char à. deux chevaux ; une de la même Lune