
” Serpent fi ordinaire dans leur Écriture & dans les cérémonies , l’Hyppcpo-
« tamê & le Crocodile, quoiquils fuflènt des Symboles odieux, & n’infpi-
15 raflent que la crainte, trouvèrent chacun à part des Adorateurs, même dès
* Cantons entiers qui leur étoient dévoués ; & fi ces animaux euifent été
” plus traitables, ils auraient fait une auffi belle fortune'que le Bélier, le
“ Yeau ^ & le Boue, Divinités naturellement fort acceflibles.
Tout ce qui eft dit ic.i de ces différens animaux, dont on a fait des Dieux ,
àufh-bien que d O firis, d Ifis & d'Horus, leur prétendu fils, quoique déjà
tort aile a entendre, recevra néanmoins un jour encore plus clair dans les Sections
foivantes.
A p h fo it de l ’Hifiolre, fo it de la Fable.
Outre les taches blanches due devôit avoir le Boeuf Apis, on vouloir encore
trouver la Figure d’une Aigle fur fon derrière , & celle d’un Efcarbot
lu r .ia langue, avec des poils doubles à la queue. Les taches blanches dévoient
avoir la forme d’un Croiffant, félon certains Auteurs ; d’autres les
demandaient qüarrees : plufieurs Mûnumens nous les montrent d’une forme
triangulaire. : enfin il y en à qui prétendent qu’Apis devoir être bigarré.
Dans quelques Médaillés de l’Empereur Hadrien, & d’Antinous, il porte
luf le naiic la tache blanche en forme de Crôiflant.
Si Ion en croit plufieurs Mythologues, ce n’étoit pas le. Taureau ou
le Boeuf que l on adorait dans Apis, mais ce qu’il renfermoit &i qu’il re-
prefentoit. Lame d Ofiris, difent quelques-uns, réfidoit dans Cet Animal
& pafloit dans ceux qui foctédoient à fa Dignité : félon d’autres, c’étoit
Apis fils de Niobe. Cet Apis, difent-ils, s’étant emparé de toute l’Egypte
la gouverna en qualité de Roi, mais avec tant de douceur que les Peuples
le regardèrent Comme un Dieu. Ils l’adorèrent fous la Figure d’un Taureau
parce que dans le temps de la défaite des Dieux par Jupiter, Apis fe cacha
ce le laiiva JLous cette forme.
Il y en a encore qui prétendent x & affez vraifemblablement, que c’étoit
le 1 atriarche Jofeph que J'on honorôit en Egypte fous cette Figure. En
effet, il ne ferait point furprenant que ces Peuples eulfent élevé ce grand
homme au rang des D ie u x , eux qui adoraient tout ce qui leur paroiffoit
extraordinaire , & merveilleux , & qui prodiguoient leurs hommages &
ku r encens a des Porreaux, a des Oignons, à des Serpens. Le Boe u f& lé
Taureau, fous la Figure defquels ils l ’euflent adoré, avoient quelque rapport
a ces Boeufs gras & maigres que Pharaon avoit vus dans des fonges diT-
ferens, & que Jofeph avoit regardés comme des Signes de la grande abondance
& de la difette extrême qui devoir lui fuccéder peu après ces fonges
& leur interprétation. A u furplus ces Peuples pouvoient avoir différentes
vues en adorant A p is , & avoir pour objet de leur culte les uns Jofeph, les
autres A p is , R o i , &■ enfin quelques-uns Ofiris ou le Taureau même.
Quand on eut choifi le Taureau Apis pour l'ériger en Divinité, on crut
devoir le faire nanre d’une Vache, qui 1 avoit conçu de la foudre de Jupi-
ter. L eleaion faite on conduifoit lé nouveau Dieu à Memphis, en pompe
f i n cerem°me i les Pretres au nombre de cent formoienr fa fuite Sc
lefeortomnt La il avoit deux Temples,, ou plutôt deux Étables que Von
appelloit Tkalamos, c eft-à-dire, Lits à coucher. On.lâchoit l’Animal vis-
a' VlS des deux entrées * & le choix qu'il faifoit de lune préférablement à
l’autre pafloit pour myftérieux i On en tirait un bon ou maudis augure,
aufli-bien que de fon appétit : quand il en avôit, on fe réjouiffoit comme
d'un préâge heureux ; c’étoit le Contraire quand il en manquoir. fe rm a -
nicus ayant un jour préfenté à manger a Ce Dieu , 1 Animal tourna la tète
de l’autre côté, en figne de refus ; ce qui fiit regarde Comme unprefage
funefte de la mort de ce Prince , que Tibère fit empoifonner peu de jours
^ Apis fu r les Médailles.
Parmi les Médailles de l’Empereur Julien , il 1 en a beaucoup dont le
revers repréfente A p is , fous la forme d’un Taureau. Il a deux étoiles au-
deflus de la tête & quelquefois une Aigle devant lu i, pofee fur une couroime
de laurier, avec une fécondé au bec. C e Taureau, forces Médaillés, peut
être ou le Taureau Mnévis confatré au So leil, ou bien Apis qui letoit
4 O b s e r v a t io n . Il ne faut pas croire que par-tout où l’on trouve un
Boeuf ou un Taureau for les Médailles, ce foit toujours ou Apis ou Mné-
vi* que l’on ait voulu repréfenter. O n voit par exemple, fa figure fur des
Médailles Confolaires, fur quelques-unes des Empereurs, for un grand
nombre de oelles des Colonies, & enfin for lës Médaillés grecques & latines
• fur la plus grande partie de ces Pièces, ceft precifement la Figure
d’un Boeuf ordinaire, que l’on a voulu montrer : ce Boeuf igmfie for les
unes & les autres des chofes bien differentes. Dans la Famille Foconia on
voiTle Boeuf repréfenté for deux Monnoies ; mais ce neft que pour faire
allufion aux deiL noms du Monnétaire' qui les a fait frapper g i
de Jules-Céfar, après fa m o rt, ou en honneur d Augufte encore ViVa^ C
Officier de la Monnoie s’appelloit Fitulus Voconms. W * l*
les de Vafpafîen, repréfenté dans une attitude tranquille & arreté lur e?
ouatres pieds, eft un fymbole de la Paix : celui qui eft for Une Médaille-
d ’or de Tite & qui paraît en furie & frappant du pied ^ annonce ou une
î e r r e ou la célébration des Jeux. Sur les Médailles des Villes & des Colon
s U fignifie le Labourage, l’Agriculture , 1 Abondance ou la Fondation
S e Colonie. Quand il eft orné de rubans, de guirlandes Ou d autres attributs
païeils il annonce un Sacrifice; quelques-uns prétendent que ce fut le
DieuPApis que le grand Prêtre Aaron préfenta aux Ifraélites pour objet de
E S L confedure paraît d’autant plus vtaifemblable que cétoit la
Ë ms* .$b2 L . A fentation du Boeuf de cinq façons, a la planche V I I , N •,•}-• 4 - S
S e c t i o n I I I -
Le Dieu Apollon de tÉcriture Hiéroglyfique.
C ’eft encore ici une de ces Divinités que l’ignorance j b g & f f e I j g J
de l’Écriture Sacrée ou Hiéroglyfique, & parmi les Sym S ^
que l’on affichoit dans les Affemblées, en Égypte , pour l inftruéhon
V i f o b r e r v m d'abord, avec M. Ï W » , Sue. >«
dbnnoit p „ les Figaro S par le. Symboles,
„ •„e-molL . Avnir. au Soleil, à la Terre & au Labourage. Le Soleil, che*