
Des trois Parties du Monde connues par les Anciens.
Trois Globes raflfcmblés 8i réunis en triangle, fur une Médaille de b
famille Cocceia, que nous donnons à la planche X X I V e. n°. 13. repré-
fententl’A f ie , l’Europe Si l’Afrique : on y voit cette légende A J i. Eur. Afr. •
ce font les noms latins de ces trois Parties. C ’étoient les feuls qui fuffent
connues dans ces temps éloignés 3 car l’Amérique, qui eft la quatrième Partie
.n’a été découverte qu'en 1491. par Chriftophe Colomb. L ’aflemblage dé
ces trois Globes , au revers de cette Médaille qui porte la tête d’Augufte J
la face, donne à entendre que du temps de cet Empereur l’A fie , l'Europe
St l ’Afrique écoient réunies fous l’Empire Romain.
S e c t i o n I L L
D e FAchaie.■
Je n’entreprendrai pas de décrire les différentes Provinces des trois Parties
de la Terre ; ce deflTein nous meneroit trop loin : d’ailleurs ce n’eft pas id
un ouvrage de Géographie. Nous nous contenterons de rapporter, par ordre
alphabétique, celles dont il eft mention fur les Médailles, pour lesi faire
connoître par leurs fymboles & leurs propriétés diftin&ives fur ces Monu-
mens. Commençons par l’Achaïe.
L ’Achaïe, fur un revers de l’Empereur Hadrien, eft repréfentée fous la figuré
d’une femme qui a un genou en terre devant ce Prince qui lui tend la main,
comme pour la relever. Elle paroît lui rendre hommage, le féliciter fur fou
arrivée dans cette Province de la Grèce Péloponoife 3 Si lui rendre de juftes
aérions de grâces pour tous les bienfaits dont il l’a comblée. Aulfi lui donne-
t-elle dans la légende le titre glorieux de Reftaurateur de l’Achaïe , Rejii-
tutori Achaioe.
Entre la figure de l’Empereur Si celle de la femme, il y a un vafe duquel
il fort une plante à feuilles longues Si pointues, Si dont la tige porte
une fleur aflez femblable a celle d un Lis fermé. Sans doute que cette plante,
dont les Auteurs ne nous apprennent pas le nom, étoit propre au Pays , &
qu’elle étoit précieufe Si rare, puifque la Médaille fuppofb que l'Achaïe h
prefente a 1 Empereur comme une chofe digne de lui. Cette fleur, fi onia
connoifloit, pourroit palfer pour le fymbole de la Province qui la produit,
& qui la préfente. Voyez-là au n°. 14. de la planche X X IV e.
S e c t i o n IV.
D e l ’Afrique. '
Une femme tantôt droite, tantôt aflife, ouâ demi couchée, mais-toujours
coëffée d’une tête d’Élephant armée de fa trompe, repréfente l’Afrique. Ses
fymboles font un Cheval avec deux ailes, ou un Scorpion auprès d un Cheval,
quelquefois au-deffus du même animal, Si prêt à franchir un foffé 3 alors
le Cheval eft fans ailes. O n apperçoit aifement 1 analogie de ces attributs avec
D E S G L O B E S C É L E S T E E T T E R R E S T R E . m
! Afrique , qu’on fait être très-fertile en bons Élephans 8i en Scorpions.
Comme les Lions quelle nourrit dans fon fein font plus forts que dans
toute autre partie du Monde, on la défigne aufli fouvent par un de ces
animaux placé à côté d’elle. Enfin la fertilité de plufieurs de fes Contrées
lui a fait donner encore pour fymboles des paniers & des bouquets d’épis.
Nous nous bornerons à trois Médailles, nos, 1 y. 16. Si 17. de la planche
X X IV e-, pour la faire connoître.
S e c t i o n V .
D e F Allemagne.
L ’A llemagne, une des grande partie de l ’Europe, eft repréfentée fur les
Médailles fous la forme d’une femme debout, qui tient une pique de la main
droite, Si qui appuie la gauche fur un boucher. Subjuguée par les Romains,
elle eft repréfentée affife à terre, trifte Si pleurante au pied d’un trophée
militaire, ou bien à genoux aux pieds du Vainqueur, avec un boucher de
forme: oblongue & quarrée, mais plus large au milieu qu’aux deux extrémités.
Cette efpëce de bouclier femble être fon fymbole ordinaire. Soit que l’A llemagne
paroilfe fous la figure d’une femme, ou fous celle d’un homme ,
dans l’attitude des Peuples vaincus Si des Prifonniers de guerre, on la trouve
prefque toujours avec ce bouclier oblong, 8i l’on diftingue parfaitement fa
forme parmi les dépouilles militaires Germaniques, dont on a compofé des
trophées après les Viétoires remportées fur les Germains. Nous en donnons
trois reprefentations aux nos. 18. 19. Sc zo . de la planche X X IV e.
; S E C T I O N V I. V,
D'Alexandrie d’Egypte.
On fait qu’il y a eu plufieurs Villes qui ont porté le nom d’Alexandrie.
Celle dont il s’agit ici fut bâtie par Alexandre, à l’une des embouchures du
N i l , près de la mer Méditerranée : c’eft celle-ci qu’on voit repréfentée fur
les.Médailles, no -feulementfous la figure d’une tête de femme couronnée dé
tours, ou portant une couronne murale, comme toutes les autres Villes qu’on
a,fait graver fur ces Monumens, mais encore avec des careétères diftindrifs ,
qui marquent fa pofirion dans l’Égypte, & la fertilité de fes terres tant en
grains qu’en vins, fur-tout à caufe de ce vin fameux appellé vinum mareo-
licum, que l’on recueilloit dans fon voifinage , près de la fontaine Marea.
Aufli a-t-on repréfenté cette Alexandrie & fon territoire, tantôt fous la figure
d’une femme qui porte d’une main le Siftre, l’un des fymboles de 1 Egypte,
& de l’autre une petite barque , pour montrer fa fîtuation près d’un fleuve
navigable, tantôt fous celle d’une femme à demi couchée, qui a dans fes
mains Sc devant elle des bouquets d’épis : cette femme s’accoude fur un
vafe d’où il fort une vigne Si du raifin, ou porte fur le bras gauche une
corne d’Amalthée remplie de fruits de la terre.
Nous la donnons de trois façons aux nos. z i . z z . Si 13- de la planche
X X IV e. Nous y ajoutons encore, au n°. Z4., un revers où Alexandrie fé
trouve fous la figure d’un palmier chargé de fruits, à caufe de la quantité
d?arbres de cette efpèce qui croît en Égypte.
T t ij