
Le Mulet êC lu Mule.
Cette efpèce d’animal, fur-tout les Mules, paroît fouvent fur les Médailles.
Deux Mulets qu’on laiffe paître librement & fans charge, marquent
tin des bienfaits dont l’Empereur Nerva combla l’Italie, en lui remettant la
Véhiculation [ forte d’impôt ) dont les Particuliers étoient chargés, & qu'il
Tejetta fur le Fifc pour foulager le Peuple ( Vehiculatione Italioe remijjâ ).
Les Mules fervent aufli de betes d’attelages, dans cette efpèce de char de
triomphe, appellé Carpentum, qu’on accordoit aux Impératrices, après leur
mort, lorfqu’on les avoit mifes au rang des Divinités. O n en voit dans les
tevers de Vefpafien, pour Domitille, & dans ceux d’Agrippine. Nous en
•donnons trois revers à la planche X X V I I e. nos. i z . 13. & 14.
La Panthère SZ l ’Hyène.
L a Panthère & l’Hyène fe relfemblent fi fo rt, fur les Médailles, quelles
paroifTent être de la même efpèce. L ’une & l’autre étoient particulièrement
confacrées à Bacchus, fous la légende Libero Patri Confervatori Augufli. La
Panthère n’étoit pas moins chère au Dieu Pan , dont on prétend quelle tire
fon nom des mots grecs qui lignifient tête de Pan. L ’Empereur Philippe
fit encore paroître ces deux fortes d’animaux dans fes Jeux Séculaires 3
nous en avons la repréfentation fur fes Médailles. Gallien, après lu i , en fit
repréfenter fur les fiennes. Il y a une Panthère au n°. iy . & une Hyène au
n° 16. de la planche X X V I I e.
Le Tigre.
L e T ig r e , félon Spanheim, a été confondu mal-à-propos avec la Panthère
& le Léopard , par la plupart des Antiquaires. Sa figure approche fort
de celle du Chat 3 mais il eft beaucoup plus grand, & ley taches de fa peau
font plus longues que celles du Léopard & de la Panthère. Le poil de ce
dernier animal eft même plus ras, comme on peut le voir en comparant
la Panthère du n°. 15. , avec la repréfentation du T ig r e , tirée d’une
Médaille de l’Empereur Hadrien, frappée en Égypte ; nous la donnons au
n°. 17. de la planche X X V I I e.
Pline nous a dure que le premier Tigre qui parut à Rom e , fut donné en
fpectacle par Augufte, à la dédicace du beau Théâtre de Marcellus, l’an 74Z.
de la fondation de cette Capitale du Monde. A l’égard du Léopard , on en
a quelquefois fait une production du Lion & de la Panthère, ou du mâle
de la Panthère & d’une Lionne 3 c’eft ce que Claudien exprime dans ce
vers :
H i maculis Patrem referunt SC robore Matrem.
Plufieurs enfin regardent le Léopard comme le mâle de la Panthère 3
mais les plus Savans Naturaliftes loutiennent avec raifon que ce font des
animaux de différentes efpèces.
Le
DES G L O B E S C É L E S T E E T T E R R E S T R E .
Le Boeuf ôC la. Vaeke.
Le Boeuf eft repréfenté, fur les Médailles, quelquefois comme une
Divinité , d autres fois comme une Viètime qu’on immoloit aux autres
Dieux. O n le prend auffipour fymbole de la Guerre, de la Paix, de l’A bondance,
des Colonies,,&c. Le Boeuf, le Veau, la Vache & le Taureau
étant de la même efpèce, on ne fait aucune diftin&ion entre eux.
Perfonne n’ignore la célébrité du culte qu’on rendoit en Égypte au
Dieu Apis , comme on l’a dit ailleurs. Le Boeuf deftiné aux Sacrifices fe voit
orné de bandelettes, près d’un A u te l, dans certains revers de Jules-Céfar.
Sur les Médailles des Colonies, le Boeuf ou le Taureau & la Vache font
attelés à une charrue, fous la conduite d’un Prêtre qui trace, par un fillon,
l’enceinte d’une Ville deftinée à devenir la Capitale de la Colonie qu’on fe
propofe de fonder. Le mâle deTefpèce eft alors attelé en dehors, & la
femelle en dedans de l’enceinte , pour marquer que le mari dans chaque
famille doit être plus particulièrement voué aux affaires du dehors, & la
femme au-contraire a celles du dedans. Quand le Taureau paroît bondir
& frapper du pied, c’eft la guerre qu’il annonce ; lorfqu’au contraire il
paroît paifible & tranquille, c’eft la paix qu’il promet. O n donne cet animal
des deux façons à la planche X X V I I e. nos. 18. & 19. : on trouvera au n°„
zo. le Taureau & la Vache des Colonies.
Le Cheval.
Le Cheval paroît auffi fur les Médailles. des V ille s , des Peuples‘ & des
Empereurs. Sur celles de Carthage, une tête de Cheval doit rappeller la
mémoire de celle qui fe trouva dans les fondemens de fes murs , lorfqu’on
les creufa pour la fonder. Plufieurs autres Médailles de Carthage, d’Afrique
& de Macédoine repréfentent un Cheval entier, comme fymbole de ces
pays, parce qu’ils en fourniffent grand nombre & d’excellente race. Le
meme animal fut particulièrement confacré au Soleil : c’eft pourquoi, fur
quelques revers d’Émpereurs, le char de cet Aftre eft.attelé de plufieurs
Chevaux. Enfin il a fervi & de monture & d’attelage à ces Princes dans les
courfes folemnelles, & aux Jeux du Cirque. O n donne trois revers qui
repréfentent le Cheval, à la planche X X V I I e. nos. z i . i z . & 13.
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