
legende e f t , Propago Imperii. Enfin la Fécondité dans fes fruits, ou dans
les Princes qu elle donnoit a 1 Empire, eft repréfentée, fur un revers de Fauf.
tine femme deMarc-Aurele, fous le nom & comme la caufe de la félicité des
temps, temporum félicitas, par une femme, qui eft peut-être TImpéràtrice
meme, avec fix enfàns, tant fur fes bras quà lès côtes. O n les trouvera de
la forte en quatre revers de Médaillés que l’on donne, favoir trois aux nos,
j8 . & 4°. -de la planche X I Ie. & une au n°. i . de la planche X IIIe.
eft inutile d en reprefenter davantage pour faire connoître cette Divinité.
■ Se c t i o n X .
D e la Félicité.'
L a Félicité en elle-menie, abftraélion faite de tout ce qui peut en faire
le fujet ou la caufe, ne pouvoir être, au fens de ceux qui en ont fait une
Div inité, qu un Bien-Etre generique occafionné par quelqu’autre bien, par
quelqu avantage ou par quelqu’événement heureux’. C ’eft pourquoi elle n’a
point eu d image ou de reprefentation qui lui ait été particulière & fixe.
Comme on la rrouvoit en tout ce qui étoit agréable dans l’Abondance, dans
les Victoires , dans la Paix, dans les Alliances, dans les Mariages, dans la
lo fteq te ou la Fécondité, dans la Concorde & dans la bonne intelligence
des Princes, des Familles, & c ., on lui a donné les figures & les fymboles
propres a marquer ce qui en faifoit le fujet & la- caiife', quand on a voulu
perpétuer par les Monumens , & fingulièrement par les Médailles, la mémoire
& la reconnoiflance de celle dont on jouiffoit, lorfqu’on les a fait
frapper. T *
- C e f t ainfi que, pour fairefentir du temps de TEmpereur Sévère, qu’il
avoir rendu l’Empfte heureux par la grande abondance de grains & de vivres
qu il avoit procurée à fes Sujets, on employa pour emblème un bel épie qui
s eleve entre deux corqes d’abondance remplies de toutes fortes de fruits. Si
avec 1 Abondance on avoir la Paix, une femme debout tenant un rameau
d olivier &' une corne d’abondance faifoit le Symbole de cet heureux état:
ou bien c etoit: une autre femme qui avec la corne d’abondance avoir un Ca-
ucee. our e igner une Félicité que 1 on commençoit feulement à goûter,
k figure etoit debout; mais fi elle avoir déjà duré quelque temps, ou fi on
efperoit queHe ferait durable, la figure étoit aifife, ou elle s’appuyoit fur une
colonne. Quand avec l’Abondance & la Paix on avoit conferyé ou recouvré
a lante deux Serpens, Symboles de la Santé, ' terminoient le Caducée par
le haut, borique 1 Empire étoit bien gouverné, comme fpus l’Empereur PTa-
drien un VailTeau avec le Vent en pouppe, monté par l ’Empereur qui en
tient le gouvernad, reprefentoit la Félicité du Prince & des Sujets. Si c’etoif
une Victoire qui avoit rendu ou rétabli la Félicité,'foit réellement, foit en
idee, la reconnoilfance ou la flatterie faifoit paraître l’Empqreur Victorieux
a Terre, ou fur un VailTeau, avec la Vi&oire fur la main ou fur la prâue du
VailTeau. La bonne intelligence de l’Empereur Sévère avec fes deux fils
Caracafla & G e ta , & celle qu’il avoit recommandée à : ces deux Princes de
aire régner entre eux, fut marquée du nom de Félicité du fiècle, .Félicitas
Joeculi, fur une Médaillé qui montre la tête du Père avec une couronne de
uner, ce es es deux Princes fans couronne.. Deux enfans fortant d’un
, ou eux autres fortant chacun dune corne d’abondance, défignoient
également
O n ne finirait pas fi on vouloir faire voir combien on a varie les Types
de la Félicité, félon les différentes circonftances où 1 on a cru la trouver.
Les titres de Félicité Augufte, ou de l’A ugufte, Félicitas Augufti, ou A u -
aa jg félicité Publique , de Félicité des Provinces , de Félicité du Siècle,
de Félicité des Temp s , de Félicité de la République , &c. FélicitasPublica,
Provinciarum, Sceculi, Temporum , Reipublicæ , &c. furent du nombre de
ceux qu’on lui donna, & qu’on trouve dans les légendes des Médailles que
nous préfentons à la planche XIIIe. nos. z. 3. 4- S- 7- 9- & I0, ^
fur plufieurs autres aifees à reconnoître, parce qu elles portent prefque toutes
quelques-unes de ces légendes, ou quelqu’autres analogues.
S e c t i o n X I .
D e la F o i
La Foi eft une autre Divinité de la fécondé daffe, qui, confidérée en elle-
même, n’a que très-peu de Types particuliers : comme c’eft la même chofe
que la fidélité promife ou gardée, on ne Ta envifagée le plus fouvent que relativement
à la qualité, ou à la condition de ceux de qui on l’exigeoit, ou
dans qui on la rencontrait. Ainfi on Ta repréfentée fous des formes differentes,
& par des fymboles & des attributs qui varioient félon l’etat des
perfonnes, & fuivant les circonftances des événemens pour lefquels on la
demandoit ; car fous le nom de Foi, on doit entendre non-feulement la fidélité
, mais encore le ferment de fidélité, ou les èngagemens contractes fous
fon fceau. x x _ . . . , c ,,
Lorfqu’on lui a donné une figure particulière, comme a une Divinité femelle,
c étoit fous la forme d’une femme, tantôt aflïfe, & tantôt debout. O n y ajourait
des fymboles relatifs à ce qu’on vouloit lui faire lignifier, bur quelques
revers deVefpafien, Gonfidérée comme un Déefle, elle tient une I atere: la
corne d’Abondance quelle porte fur le bras , peutauflï marquer que, dans
beaucoup d’occafions, elle a procuré l'abondance. Sur un autre revers de
Domitien, elle tient deux épies de la main gauche , & fur la main droice ,
un panier plein de fruit, qu’on avoit coutume d’offrir dans fon Temple. Alors
on l’appelloit, la Foi publique ; Fides publica. ... . a 1
Ailleurs, la Foi a le feeptre , avec une Enfeigne militaire, ou meme deux
Enfeignes fans feeptre : fouvent elle porte une Corneille , ou une o om e.
Symbole de la fidelité, fur la main droite, avec une Enfeigne a , a gauc e ; 1
y en a une autre devant elle à fa droite : alors on la nommoit r o i , ou 1 e îte
d’une Armée ou des Soldats; Fides exercitus, Fides militum.
Une Foi d’alliance entre deux Princes qui avoient été, ou que Ion e pe
roit devoir être fidèles à leur Traité , étoit marquée par un Symbole fort
naturel ; c’étoient deux mains qui Te ferroient mutuellement, avec la egen e,
Fides mutua ; deux autres mains qui tenoient enfembk un caducée & deux
épies, fervoient d’emblème pour apprendre a la pofterite que a on ance
la félicité avoient été les heureux fruits de la Foi que s etoient gar e mutue -
lement l’Empereur Tite ,& fes Sujets. . . .
Quant à la Foi confidérée comme Foi promile, comme ferment de fidélité
, elle eft repréfentée par un Empereur qui tient la main d un o a t ,