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C H A P I T R E V I I .
D es Globes Célefte SC Terrefire , fu r les Médailles.
O N ne remarque prefque rien dans les deux Globes qui naic fery}
d’objec au culte des Idolâtres, ou d’emblème pour marquer les diffê-
rens évsnemens qui ont illuftré le règne des Empereurs : c’eft ainfl que tout
ce qui a rapport au Globe Célefte, comme le Soleil, la L u n e , les Etoiles,
les Signas du Zodiaque, le Temps, les Saifons , le Jour, la N u it , &c. fut
changé en Divinités & en Symboles, ou du moins fut employé pour lignifier
quelque choie de grand & digne d’attention.
Il en fut de même de ce qui appartient au Globe Terreftre. L a Terre,
le- E aux, le Feu, les Plantes, les Herbes, & c ., devinrent les objets de la
vénération des aveugles Mortels, le fujet de leur divertiiTement , de leur
admiration, ou l’image & le ligne de quelques faits dignes de palfer à la
Poftérité : il n’eft donc pas étonnant que l’on rencontre toutes ces choies
gravées fur les Médailles. Apprenons à connoître, par ces refpectables Mo-
numens, l’ufage & les abus qu’en a fait l’Antiquité. Nous commencerons
par le Globe Célefte ; nous parlerons enfuite du Terreftre: c’eft ce qui fera la
matière des deux Articles de ce Chapitre , dont le premier fera divifé en
cinq, & le fécond en quarante-fept Sections.
A r t i c l e P r e m i e r .
D u Globe Célefie , Ai de tout ce qui lui appartient, fu r les Médailles
antiques.
T ■ E Globe Célefte eft aujourd’hui lî connu qu’il ne paraît pas nécelfaire
d’entrer dans le détail de toutes fes parties ; ainfî, pour nous renfermer dans
les véritables bornes d’un ouvrage Numifmatique , nous n’en parlerons
qu’autant qu’il appartient à la Science des Médailles. Les objets que ces
Monumens préfentent fe réduifent au Globe, au Zodiaque , au Soleil, a la
L u n e , aux Etoiles, aux Temps, aux Saifons & à quelques Oifeaux :
voilà ce dont nous allons traiter ici.
S e c t i o n I.
D u Globe Célefte , tel qùil eft repréfenté fu r les Médailles.
Nous trouvons peu de Médailles ou l’on ait repréfenté le Globe Célefte ;
encore ne l’a-t-on fait que fort imparfaitement, & par occafion. Deux des
principales font des revers de Domitien & de fa femme. L ’on y voit Domi-
tius-Céfar, fils de cet Empereur, qui mourut fort jeune, aflïs fut la Sphere
Célefte, environné de fept étoiles, ayant les bras étendus & les mains levées
au C ie l, ou il paraît aller prendre place parmi les Dieux. La légende porte,
Divus Cafar Imperatoris Domitiani fi.li.us. Cette pièce, cjui montre à la
face la tête de Domitia, fut frappée-, à l’occafion de l’Apothéofe de ce jeune
Prince. . .. Nous
Nous trouvons également le Globe Célefte fur le revers d’un beau Médaillon
de l’Empereur Commode, ou une femme couchée fous un arbre
s’appuie du bras gauche.fur un vafe avec une double corne d’Abondance,
& pofe la main, droite fur le Globe Celefte, qui ne paraît qu’à demi, mais
orné d’étoiles. Quatre jeunes filles marchant à côte du G lo b e , viennent
apporter à la femme couchée, qui eft le fymbole de la Terre, quelque chofe
qui convient a celle des, quatre Saifons que chacune repréfente , l ’une des
fleurs, une autre des fruits, la troifième d’autres productions de la Te r re ,
& la quatrième certains animaux : par ces dons on a voulu marquer que c’eft
par l’influence du C ie l , que la T erre produit & nourrit tous les Etres qu’elle
renferme. La légende eft Tellus Stabilis, ou Stabilita, ou Temporum Félicitas
, &c. Cet emblème fait aufll fentirque , par la Paix que Commode
avoit donnée à fi Empire, le Laboureur fe trouvoit dans l’heureufe fituation
de pouvoir cultiver fes champs, . d’attendre que les, bénignes influences du
Ciel en fiffent fruétifier les femences, pour en recueillir dans chaque faifon
les différentes productions.
Des deux revers qui reprefentent ce Globe, nous avons donné au n°. 4.
de la planche X I e- celui de l’Empereur Commode. O n trouvera celui de
Domitien au n°. 1. de la planche X X IV e. ; ce qui fuffira pour faire connoître
ceux que l’on pourrait rencontrer avec les mêmes Typ es , ou d’autres
qui leur feraient analogues.
S e e t i o n I I .
; . D u Zodiaque SC de fe s Signes.
Nous avons plufieurs objets dans ce qui regarde le Zodiaque & fes Signes.'
Il en faut d’abord montrer l’invention & l’origine, enfuite l’ufage qu’on en a
fait, enfin comment on fia repréfenté fur .les Médailles. Q u an t à l’invention
du Zodiaque , nous la donnerons mot à mot d’après M. Pluche,. Hiftoire
du C ie l, Tome I. page 17. & fuivantes.
» Un des plus favans hommes de l’Antiquité ( Macrobe, Satürnal,
» L ib .I . Cap. 1 / . ) , en nous faifant appercevoir les raifons naturelles qui
» ont fait donner aux Conftellations de l’Écreviffe & du Capricorne les
»> noms qu’elles portent, nous a dévoilé, fans y penfer , les vraies raifons
« qui ont réglé le choix des noms qu’on a donnés aux autres.
« V o ic i, dit-il , les motifs qui ont fait donner aux deux Signes, que
» nous appelions les portes ou lés barrières de la courfe du Soleil, les noms
» d’Écreviffe & de Chèvre fauvage. L ’Écreviffe eft un animal qui marche
» à reculons ôC obliquement : de même le Soleil parvenu dans ce Signe,
» commence a. rétrograder SC a defcendre obliquement. Quant a la Çhevre,
» fa méthode de paître eft de monter toujours , SC de gagner les hauteurs
» tout en broutant : de même le Soleil arrivé au Capricorne , commence a
» quitter le point le plus bas dé fa courfe , pour revenir au plus élevé.
•> Si les deux Conftellations fous lefquelles le Soleil fe trouve aux deux
Solftices, n’ont reçu ces noms que pour défigner , par un mot ou par un
" rapport de reffemblance , ce qui fe paffe alors dans la Nature , on eft,
« raifonnaJolement porté à croire que les | autres Signes du Zodiaque ont
» reçu des noms également propres à caraftérifer de mois.én mois ce qui
» arrive fur la terre, dans les divers.dépfacemens du Soleil, lelongde lannee.
?>. Commençons par ceux du Printemps.
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