
métal moins connu; il eft formé par l'alliage du cuivre, du plomb , du laiton
& de l’étain., avec un peu d’argent.
8“. Les Médailles d’o r , foit Grecques, foit Latines, Confulaires ou
Impériales ont toujours été frappées fur l’or fin : il n’y a guère que pour les
Gothiques qu’on ait employé de l’or de bas aloi ; ainfi il faut fe défier de
toutes les autres Médailles que l’on prefente à vendre, quand elles font d’un
or altéré.
9°. L ’argent dont on fe fervoit à Rome pour frapper des Monnoies du
temps de la République, & même fous les Empereurs, jufqu’a Didius-Julianus,
fut aufli très-fin & de bon aloi. C ’eft cet Empereur qui le premier en altéra
le titre, pour remplir, par cet expédient dangereux, le trèfor qu’il avoit
épuifé pour acheter l’Empire, après la mort de Pertinax. Cette alteration ne
fit qu’augmenter fous les règnes fuivans, fingulierement fous celui de Septime-
Sévère , d’Alexandre, des Gordiens, des Philippes, de Gallien & autres',
jufqu’à Claude le Gotique.
i o°. Depuis Claude le Gotique jufqu a Dioclétien , on ne donna pour
argent que des pièces de cuivre faucées dans l’étain, ou couvertes d’une feuille
d étain que l’on battoit enfemble ; les Antiquaires appellent ces pièces Nummi
tin cli. Il faut pourtant obferver que cette réglé générale fouffre quelque
exception, par l’exiftence de quelques pièces ouMonnoie d’argent fin, frappéés
depuis Didius-Julianus jufqu’à Dioclétien ; mais elles font extrêmement rares,
& méritent l’examen le plus fcrupuleux, avant d’en faire l’acquifîtion.
i i °. Dioclétien rétablit les chofes dans leur premier état, quant à la
Monnoie d’argent, qu’il fit frapper fur le fin ; mais cela n’empêche pas que
fous fon règne, & celui de fes Succeffeurs, on ne rencontre encore en.
grand nombre des Monnoies faucées.
i i ° . M. le Marquis de la Baftie, dans fes Réflexions fu r la Sàence des
Médailles du P . Jobert, affure que M. l’Abbé de Rothelin avoit amafléune
fuite confiderable de pièces de potin ; fon exemple a ete fuivi par plufieurs
Amateurs, qui en ont pouffé le nombre beaucoup plus loin. O n en avoit
frappé fous l’Empereur Augufte, & on en trouve parmi les Médaillés Grecques
de ce Prince. Il y en a de ce métal qui pourraient paffer pour de petits
Médaillons.
1 3°. Quant aux Médailles qu’on prétend être de cuivre de Corinthe, M.
de la Baftie foutient qu’il n’en a jamais exifté. Cette compofition, que le
hazard forma par la fonte de plufieurs métaux dans l’incendie de Corinthe,
fervit à la magnificence des Romains qui en firent faire des ftatues & des
vafes; mais jamais, à ce qu’on croit, on ne l’employa dans la fabrique des
Monnoies.
14 0. Les Monnoies ou Médailles faites de cuivre, de quelque qualité ou
couleur qu’il puiffe être , s’appellent toujours Monnoies & Médailles de
bronze chez les Antiquaires. C e métal a été communément & conftamment
employé par les" Grecs & les Romains, dès les premiers temps de la fabrique,
& l’ufage s’en eft perpétué jufqu’aujourd’hui.
C H A P IT R E
C H A P I T R E I I I .
D e la. Forme, du M odule, <3C des Noms différens dfs Monnaies
SC M édailles.
( _ j E Chapitre fera divifé en deux articles ; dans le premier on traitera de la
forme & du module des Monnoies &c des Médailles ; dans le fécond on
donnera les différens noms quelles ont tirés ou de leurs métaux, ou de leurs
modules, ou de quelques autres caufes.
A r t i c l e I.
D e la Forme SC du Module des Monnoies oü Médailles.
Il y a des Monnoies & des Médailles de plufieurs formes & de différens
modules. Quant à la forme, on en voit qui font d’un quarré parfait, d’autres
d ’un quarré oblong, & qui font comme des lofanges ; telles font entre autres
plufieurs Monnoies obfidionales. O n en trouve aufli qui font ovales ; mais
pour l’ordinaire elles font parfaitement arrondies ; telles font les Confulaires,
les Impériales,-celles des Colonies, celles des Villes, & prefquetoutes les"
Monnoies ou Médailles antiques Grecques & Latines,
Les Monnoies & Médailles font aufli de différens modules : cette différence
fe tire de leur grandeur ou de leur épaiffeur. ■ 1
Les plus grandes font celles que nous appelions Médaillons : il y en a de
plus grands &c de plus épais les uns que les autres. O n verra a la fuite de ce
chapitre les réfléxions de M. Mahudel, fur le çaraétere & fur 1 ufage des
Médaillons. "
Après les Médaillons, les Médailles fe divifent, par rapport a leur module,
en grand, moyen, & petit bronze, _ _
L e module des. Monnoies ou des Médailles antiques d or & d argent eft
ordinairement affez femblableà celui du petit bronze, dans le haut Empile .
celles qui font fenfiblement plus grandes ou plus épaiffes s appellent M édaillons,
celles au contraire qui font plus petites & moins épaiffes s appellent Quinaires.
Comme cette divifion par moitié, a également lieu dans les Médaillés d o r ,
elles empruntent la même dénomination des Médailles d argent,, quoiqu elle
paroiffe convenir particuliérement à ces dernières, a caufe de la différence e
valeur du Quinaire au denier; ,
Outre les Quinaires, il y a une efpèce de Médaillés quon appelle fl>rac'
teates, dont on donnera à la fin de ce Chapitre 1 idee & la defcription d apres
M. Schæfplin.
A R t . 1 c l E IL
D es Noms différens que l’on donne aux Monnoies SC aux M édaillés.
Les Médailles doivent être confidérées fous différens rapports, qui leur font
prendre autant de différens noms. Il faut les regarder i°. par rapport a eur
â g e , ou au temps de leur fabrique ; z °. a leur matière j j-°» a Rut ormepi