
Le Porc 8Z le Sanglier.
O n a o-ravé furies Médailles jufqùau Sanglier; ceft le Porcfauvage. Les
Empereurs faifoient représenter quelquefois des Forêts & des Chafles, dans
le grand Cirque , afin de donner plus de plaifîr au Peuple Romain. Dans
ces forêts figurées on lâchoit toutes fortes d’animaux, qu’on y çhafloit dans
toutes les règles ! on y tu o it, fur-tout entre autres 1 des Sangliers. On
voir ces Chafles repréfentées fur un revers de la famille Hojidia, lur un
autre d’Augufte , avec le nom du Monnétaire M . Durmius, &c fur une
Médaille de Néron, où le Sanglier paraît percé d’un dard ou dune pique.
L a Laie avec fes petits fe trouve aufli fur quelques revers des Médaillés
de Vefpafien \ de Tire & d’Hadrien : elles forent frappées par mépris & en
haine des Juifs. O n en trouvera trois revers, aux nos. 14. %5- & i6 . de
la planche X X V I I e. ; le premier repréfente une Laie ; le fécond, un
Porc ; le troifième, un Sanglier. . , ,
Il y a beaucoup d’autres animaux domeftiques & fauvages reprelentes
fur les Médailles, que l’on ne donne point ic i, parce qu’ils ne nous font
pas encore affez connus pour en parler avec quelque certitude. O n pourra
dans la fuite les voir & les connoître dans la defcription de toutes les Médaillés,
dont on fe propofe dé donner un Catalogue général & hiftonque:
on y entrera dans un détail plus particulier des raifons qui ont engage les
Anciens à y repréfenter ces animaux. _ . '
Paffons à des animaux qui n’eurent jamais- de réalité : ils doivent leur
origine à la Mythologie des Païens qui en ont adoré quelques-uns^, fait
fervir d’autres à différens ufages aufli imaginaires que les animaux memes,
& attribué à tous certaines propriétés, certaines vertus relatives a leurs
nature , forme, figure, deftination, & propriétés diétées parle caprice & par
l’imagination.
S e c t i o n X X X V .
D es Animaux Monftrueux SC Fabuleux, que l'on a représentés fu r 1«
Médailles.
Ces animaux font, le Capricorne, les Sphinx, les Sirènes, les Néréides,
les Tritons, les Chevaux-marins, les Stimphalides, les Harpies, la Scylla,
la Chimère, le Chien Cerbère, l’H yd re , le Cheval Pégafe, les Griffons,
le Centaure, le Minotaure, &c. ; nous allons en parler plus en détail.
D u Capricorne.
Le Capricorne étoit le Dieu Pan, félon les Mythologues. Ils fuppofent
que ce Dieu craignant le Géant Typ hon, fe transforma en un Bouc que
Jupiter plaça au nombre des douze Signes du Zodiaque. O n le repréfente
par-tout fous la figure d’un animal moitié Chèvre & moitié Poiffon, qu’on
nomme Ægypan : l’on y ajoute quelquefois, fur les Médailles, un Globe
avec un Gouvernail, & d’autres fois une corne d’abondance. C ’eft ainfi
qu’on le voit fur celles d’Augufte. Ce Prince n é , fuivant les uns, & conçu,
fuivant les autres, fous Cë Signe, fe fit un plaifir de prendte le Capricorne
pbur fytnbole, comme un Signé d’heureux augure. Le Globe accompagné
dil Gouvernail défigrtoit foii pouvoir fàiiverain fur le Monde entier, & là
cdrne d’Abondance, lé bônlleür dont les Peuples dévoient jouir fous fori
Empire. Quelques Poètes placent la Chèvre Amaltliee au Signe du Capricorne,
& prétendent que Jupiter en fit une Conftellation , pour la ré-
compenfer du bon office quelle lui avoit tendu ëii lé nourriflant de fon lait.
Un double Capricorne eft deftirié à prifagér le borihéur de plufieurs Princes,
comme dans les Médaillés de Vefpafien & de fes ènfàns. ; Enfin c’eft un
fymbole qui n’annonce rien qüe d’heureux pour lés Villes 3 les Provinces
& l’Empire. O n en donne deux à la planche X X V I I e. nos. 17 . & z8.
Des Sphinx.
Le Pliirtx 3 ou là Sphinge 3 n’a pôiht été Oublie fur les Médailles. Ce
Motiftre fabuleux, que les Pôëtës oiit feint avoir été erigendré par Typhon,
& qUé JutlOh fit naître pâtir fé vehger dës Thébaitts, avoit la tête de Femme,
dés ailes d’O lfëâü, des griffes de Lion 3 & le refte du corps en forme dé
Chien. Sans entrer dans lé détail de tout eé qüe ƒ Antiquité a débité fur
ci Moüftfë 3 je me fêftfaindrài à obfefver dUë là figure des Sphinx fervoit
beaucoup aux Palais dès Rois d’Egypte j ôi qu elle êrttre encore fbüveiit dans
les ornemens de natte architecture. On en trouvera lih au n°. 19. de la
planche X X V I I e.
Des Sitedet.
Homère hé recorttiolt que deux SirèheS 3 qu’il fait filles de l ’Ocëan &
d’Àmphitrite. Quelques Aut-eUts en éomptenf trois, Parthértope, Ligéê
St-Letiéofiâj & lè§ fëftt filles du fleuvë ÀcliéloüS: Enfin d’autres en font
monter le nombre jiifqùa cinq. La Fàble en à fait des Monftres marins à
vifage de femme, & à queue de poiflon. Elle leur donne quelquefois des
ailes & des pieds d’oifeaux, avec un plumage varié des plus belles & des
plus tendres couleurs ; elle leur prête aufli une voix des plus melodieufe.
On place leur habitation fur les bords dé la Me r , près des bancs de fable
& des écueils : elles y font pouf attifer lés Vaifleaux par le charme de leur
voix, & des inftrumens dont on prétend qu’elles touchoient par excellence ;
voilà, félon la Fable , la fource de tant de fameux naufrages. C e n’eft qu en
fe bouchant les oreilles qu’Ulyffe fe garantit de leurs enchantemens. Orphée
& les Mufes feules pouvoient le difputer à ces Monftres féduifans : on les a
quelques fois confondus avec les Nereides.
Y y ij