
r©5 ÏN T R . A L A S C IE N C E D E S M É D A IL L E S . C hap. V .
la tète un Oifeau, tomme figne d’un Vent qui va dominer, & deux feuilles
de Perféa : enfin deux autres du Lotus font placées au-deflus de l’Oifeau :
ces plantes, comme on fa déjà dit, étoient les fymboles de la fertilité &
de l’abondance.. L e haut de la Figure eft terminé par un cerclç, au milieu
duquel il y a une Figure qui n’eft pas bien connue : le cercle eft le fymbole
de D ie u , qui eft au-deflus de tout, comme il eft la réglé de tout mouvement
dans: le Ciel & les Aftres, & la fource de tous biens fur la Terre. Ce
'cercle ou Cire a donné occafion à la Fable de la fameufe Circé.
N ° . i . Autre Figure d’Ifis : elle porte une tête de Cicogne : ne feroit-ce
pas pour annoncer quelques exercices de piété, quelques Sacrifices, quelques
Fêtes ou aidions de grâces envers l’Être fuprême , repréfenté comme fource
de toute abondance & de toute fertilité, par la fleur du Lotus, qui eft fut
la tête de la Figure ? La Cicogne e ft, comme on le fait, le fymbole de la piété;
il eft vrai que c’eft de la piété des enfans envers leurs Parens ; mais les deux
noms font prefque fynonymes. Le L io n , qui eft fous le fiège de la Figure,
pourroit marquer que ces Sacrifices fe faifoient fous le Signe du Lion. Cett*
figure pourroit auffi annoncer quelques folemnités qui demandoient une
certaine piété , & de la reconnoiflance envers les Parens.
N°. 3. Ofiris à tête de Loup. L ’on prétend que cette Figure annonçait
la fuite des douze mois de l’annee,‘ & cela parce que l’on comparait ces mois
à des Loups, qui, pour pafler une rivière vont à la file l’un de l’autre, de
façon qu’üs fe fuivent alternativement en mordant chacun la queue de celui
qui précédé.
N°*. 4. & y. Sceptres d’Ofiris. N “s. 6. 7. & 8. Autres Sceptres d’Ofiris,
le premier furmonté d’un oeil, le fécond d’un Serpent & d’un bonnet royal *
le troifième d’un Serpent & d’un Trône. N°. 9. Efpèce d’Aviron ou T rident,
fymbole de la navigation. N “ . 10. & i n Autres Avirons ou C ro cs , fymboles
du trépas ou du paflage de la Barque à Charon. N os. i z . 13. 14. & 1 y.
Ces Figures repréfentent, fous différentes formes, un bâton paftoral, marque
d’un Gouvernement plein de douceur. N°5. 16. 17. & 18. Trois fortes de
fouets que 1 on voit fouvent à la main d’Ofiris, fur les Monumens antiques.
N “ . 19. 10. z i . Diverfes clefs d’Ofiris. N°. z z . Équerre ou première lettre
de l’Écriture courante, pour marquer les premiers mois de l’année. N°\ 13.
14 . z y . z 6. & z 7. Différentes fortes de mefures de la profondeur des eaux
du N i l , dans l’inondation.'N°*. z8. & Z9. Mefures abrégées. N°. 30. Caducée
avec les Serpens, lignes de la fanté & de la vie. N oî. 31. & 3 z. Girouettes
pour annoncer les Vents. N os. 34. & 3 y. C e font les modèles des
deux coins gravés pour former les deux faces de la Monnoie & des Médailles.
N° .3 7 Machine inventée en France, en i6 8 y , pour marquer les pièces de
Monnoie d’une légende, ou de quelqu’autre chofe fur la tranche. N°. 38.
Machine appellée le balancier, dont on fe fort pour comprimer le flan'd’or,
d argent ou de bronze entre les deux coins gravés, afin de lui en faire recevoir
les impreflions.
N°. 3 3. Figure dont on fe fervoit pour annoncer le temps d’une nayifation
prochaine, ou le départ, ou l’arrivée des vivres néceflaires à la Colonie
-ycienne, par le moyen de plufieurs barques dont la principale avoir à peu
près la même figure que celle-ci : on en a fait la Fable de Bellérophon
monté fur le cheval Pegafe, pour aller combattre la Chimère, & celle de
Perfée pour aller au fecours d’Andromède.
N°. 3 6. Figure dont on fe fervoit pour annoncer le temps des tranfports d,*
D E S T Y P É S D E S M E D A I L L E S . t&p
bled & de vin ; ce temps étoit depuis rentrée du Soleil au L ion , jufqu’à
fon entrée au Signe du Capricorne ; auffi la Figure eft-elle Ltn compôfé de
celles de ces deux Signes : on en forma, dans la fuite, la Fable de la Chimère.
Les N os. 34- 3y- 37. & 38. tepféfontênt les inftrumens propres à fabriquer
la Monnoie, dont on a parlé ailleurs.
S e c t i o n I.
D u Dieu Anubis de l’Ecriture Hiéroglyfiquei
Nôus avons v u , dans ’Aos Réflexions Préliminaires, que c’eft l’Écriture
Hi éroglyfique, félon lè fyftême de M. Pluche, qui a donné naiflance à cette
Divinité particulière à l’Égypte. Cette Écriture, inventee par les Egyptiens,
eonfiftoit en Figures d’hommes.ou d’animaux, &t. d’autres objets qii’on tra-
çoit, ou que l’on gravoit fur le bois, fur la piettè, ou fur d’autres matières,
pour les expofer dans les Aflemblées, afin d’apprendre & d’annoncer au Peuple,
par des fignes parlans àfes yeux, les événemens les plus importans, & la corn
duite publique qu’il devoit obferver. Ces Figures étoient telles, par elles-
mêmes, ou par lés attributs, par les fymboles, te par les différons objets
dont elles étoient accompagnées & ornées, qu’elles avoient un rapport comme
naturel avec les chofes que l’on défiroit d’enfeigner Ou d’annoncer âU Public.
Les noms qu’on leur donnoit, dans la Langue du Pays, étoient, outre cela,
propres à exprimer ce quon vouloir leur faire fignifier, & determinoient
l ’intelligence & le fons de ces lettres figurées ; ainfi ils ânnoncoient facilement
la deftination, l’office, la fin, le but de la repréfentation faite par les Figures
qui compofoient l’Écriture facrée.
Par exemple, la Figure d’Anubis, qui étoit une lettre de Cette Écriture,
repréfentoit le corps d’un homme furmonté de la tête d’un Chien. L ’homme,
par lui-même , eft capable de donner des avertiffomens : le Chien eft encore
un animal dont le propre eft d’avertir en aboyant. Cette Figure d’un Homme-
Chien , annonçoit donc un donneur d’avis, & le nom d Anubis, qu elle
portoit, fignifie d’ailleurs en Langue Égyptienne, un Moniteur, un Aboyeur.
Dès que cette Figure étoit expofee, le Peuple en prenôit 1 idée générale d une
exhortation â recevoir un avis falutaire. Mais quel etoit cet avis ? Le temps
où l’on expofoit la Figure , & les fymbolés qu’on lui mettoit en main, en
déterminoient l’efpèce & la fin. O n expofoit Anubis a 1 entrée de la Canicule
, Étoile qui emprunte fon nom de celui d’un petit C h ien , Çanitulùs j
alors le Peuple concevoit que les Prêtres, en lui montrant ce Signe , 1 aver-
tiffoient que le débordement du Nil étoit prochain, qu’il falloir par-conie-
quent relever & mettre en état les chauffées qui étoient deftinées a garantir
les maifons des eaux de l’inondation , & qu’il devoir préparer les chofes
néceflaires à la vie pendant les mois où les campagnes dévoient etré Couvertes
d’eaux. O n verra dans la fuite à combien d’autres ufages on fit fetvir cette
Figure, & avec quels attributs on la deftina à d’autres fins.
Les avantages que l’on droit de cet important avis, firentprendre lë change,
O n oublia que le Moniteur n’étoit qu’une Figure fymbolique , & qu une
lettre de l’Écriture facrée : on fe laifla aller aux infpiradons & aux moüvemens
d’une reconnoiflance aveugle : on attribua la connpiffance de 1 avenir a Anubis;
& comme cette fcience n’appartient qu’à D ie u , on mit Anubis a la place du
ai Dieu , dans les Aflemblées, dans les Temples, dans les tableaux, dans
O ij