
un fceptre avec le globe, ou le fceptre fans globe & le globé fans fceptre, avec un
voile etendu & formant une efpèce de cercle au-delfus. Il y a auffi des T ypes qui
la repréfentent fous 1 emblème du Soleil ou de la Lune. La plupart de ces Types
fe trouvent fur les Médailles de Confécration, par lefquelles on eélébroit
Tentrée prétendue des Empereurs■ & des Impératrices dans une Eternité bien-
îieureufe ; ou fur des Médailles votives ,| par lefquelles on marquoit les voeux
■ que l’on faifoit pour lalorigue vie des Princes & Priricelfes.
O n a cru, dans l’Antiquité, que le Phénix renailfoit de fes cendres 3 ce
-qui l’a fait palfer pour une efpèce d’Oifeau Éternel, terme impropre, puif-
que quand même il n’auroit point de fin , il aurait un commencement.
C e t Oifeau fur un globe, ou fans globe fur la main d’une Princeffe, au
revers deplufieurs Médailles, marque fa confécration, & devient lefymbole
de fon-Éternité. Le Paon défigne la même choffe.
Les animaux qui vivent longtemps, même l’Éléphant, le Lie h fe autles;
entraient encore dans le nombre des attributs & des fymboles de l’Éternité
O n en atteloit au char des Princelfes divinifées après leur mort, ’eorfimè
pour les mener au Ciel. Les Chevaux, qui ont ùrte vie moins idligtie, leur
fervoient auffi quelquefois pour le même yoyagë ; peut-être étoit-ce pour
marquer un mérité & une Éternité d’un rang inférieur.
O n a encore fuppofé que la Viétoire tenant une torche allumée & 'portant
la jeune Fauftine vers le C ie l , pouvoir fervir d’emblème à l’Eternité glo-
rieufe dont on fuppofoit que cette Impératrice alloit jouir après fà mort.
Deux têtes de Princes en regard, comme celles de Gëta & de Càracâlla,
font encore des fymboles d’une forte d’Étemité, dont on congratuloitles Empereurs
, quand ils donnoient à l’Empire des Succeffieurs, dont il pouvoit
attendre une longue profpérité. O n faifoit lignifier la même chofe à aime
figure repréfentative du Soleil perfonnifié, qui avoir une main élevée & tehoit
nn fouet de l’autre. Caftor & Pollux, fous la forme de deux hommes tenant
chacun une pique fe un Cheval par la bride, ainfi qu ils fe trouvent au
revers de quelques Médailles de Maxence, femblent indiquer que les vertus
Militaires de cet Empereur l’avoient éternifé. Enfin on a érigé dès Temples
à quelques Princes & Princelfes, pour rendre leur mémoire éternelle, fe l’on
a repréfenté ces Temples fur les Médailles , comme dès fymboles de cette
efpèce d’Éternité. Pofthume "couronné par Hercule parait auffi fur lirie !dè
fes Monnoies, pour marquer par-là le long règne que les voeux fe l’ëïpérance
des Peuples lui promettoient.
O n peut voir, par ces Types & par d’autres, combien lés Anciens mulri-
plioient leur Éternité. Ses épithètes fe tiraient ordinairement des içjiialirts
des perfonnes & des chofes pour lefquelles on faifoit frapper ces Médaillés.
C ’eft pour cela que fur les légendes qui ne portent pas le feul mot Ætérnitas,
on lit Ætérnitas A u g u jli, ou Augufiæ, ou Augtiflorum , ou Flavionim,
ou Imperii, fec. ,
Nous donnons à la planche XII'. nos. z8. 19. 30. 31. 31. 33. 134.33-
36. & 37. dix Types différens de l’Éternité : ils fuffiront pour connaître les
autres, & cela d’autant plus aifément que la légende emporte preïque toujours
le nom, foit que l’Éternité foit prife proprement o u improprement
fur ces Monumens précieux.
S E C T I CV tf I X .
2?e là Déejfe Fécondité, SC , par occâ/îort, des Divinités que tes Idolâtres
croyaient ptéfider a la Génération.
La fécondité fixe adofée fous1 plufieürS noms, dans fes caufes, en elle-
même & dans fes fruits. Dans fes caufes, on en fit une Divinité des deux
fexes, apparemment à caufe de leur concours mutuel pour la Génération.
La Divinité mâle fut Jupiter Ge'nethüus : la Mère des D ie u x , autrement
Cybèle, fut regardée comme la Divinité femelle, & on 1 appella, par cette
raifon, Diva Genitalis, ou Genita, & Genetyllis chez les Grecs. Peut-être
croyoit-on alors que ces Divinités de différent fexe étoient néceffaires pour
préfider à la fécondité des hommes & des femmes. Quelques-uns ontpenfe
que le Génie, la Fortune, l’Amour,- & ïaNéceffité prélidoient auffi à là
Génération , ou à la Propagation : fi l’on en croit même certains Auteurs,
ïl y avoit encore d’autres Divinités qui y contribuoient ; mais nous n’en
parlerons pas, parce que les fables qu’on a débitées à ce fujet h Ont rien de
Commun avec la Numifmatique. . . , ' y
La Fécondité fut en quelque forte adorée dans les Impératrices, loti qu elle
donnèrent des SuccefTeurs à l’Empire. O n l’apppella alors du nom de Fécondité,
Foecunditas. , , r ■ r . n -■
La mêfrte Fécondité fut encore honorée meme daris les n u its , c elt-a-
dire dans la poftérité, & fur-tout dans les Princes qu’elle donnoit a la famille
Impériale ; alors on l’appelloit, Propago Imperii : pour s en congratuler on
gravoit fur les Médailles, Temporum, o u , Saculi Félicitas.
° Il né convient pas de rapporter tout ce que les Anciens orit adoré fous le
titre de Dieux de la Fécondité, ou de la Génération, & l’on fe croit difp'ènfê
de faire voit jufqu où a été porté l’excès dé leur aveuglement à cet egard. Il
fuffit de faire entendré à nos Lecteurs qu on ne poùrroit en parler fans
rougir ; d’ailleurs ce que l’on en dirait ne fèrOit d’aucune Utilité pour notre
Pr°Comme les Déeffes de la première clafTe chângeoient de n om , en changeant
de fymboles & d’attributs, il n’eft pas difficile de s appèreevoir que
Junon , furnommée Luane , & Vénus la Populaire, autrement Venus Ge-
nitrix, que l’on repréfentoit ordinairement avec des enrans fur les bras , a
leurs côtés & auprès d'elles, auront donné occafion a etlger la Fécondité en
Divinité. , .
C ’eft toujours au revers des Médailles des femmes que 1 otl édit cette
Déeffe. Elle y eft tantôt affife , tantôt debout , quelquefois avec une pique,
ou une palme à la main, ou avec une corne d’abondance fur le bras ; mais
fes fymboles ou fes attributs les plus fimplès, lës plus naturels & qui ont plus
d’analogie avec fon nom, font des enfans qui l’accompagnent, qu elle catelle,
ou qu’elle porte. . „ ...
Sur un revers de Fauftine la jeune, elle èrt tient un fur la main gauche :
fur un autre de Lucille, elle en â trois, tiri furie bras, & un a chacun de les
côtés : fur un troifième revers, elle en à quatre, un fur chaque bras, & un a
chacun de fes côtés. La Fécondité qu’ort fé promet d un mariage elt repre-
fentée comme in-voto , fur un révers de Plantille femme de Caraca-lla, ou
on les voit tous les deuxfe donnant la main, en ligne d’Umon conjugale. La