quelle a auprès d’e lle, fur certains Typ es , montrent feulement que l’Abon-
■ dance l’accompagne ordinairement.
Les voeux du Peuples pour la Sûreté de l’Empereur & de l’Etat paroiffoient
fur une Médaille de Jovien, fous un Type bien différent. C e font deux
-ligures de femmes, qui repréfentent Rome l’ancienne, & Rome la nouvelle;
la première à droite, avec le cafque fur la tête ; la fécondé avec une couronne
murale. Elles tiennent chacune un fceptre d’une main ; de l’autre elles
Contiennent enfemble un bouclier votif, fur lequel il y a cette Infcription
Votis quinque, multis decan, qui marque que l’Empire faifoit des voeux à la
Sûreté , afin que cet Empereur & la République puflènt en jouir pendant
plufieurs luftres & plufieurs dixaines d’années. L a légende eft, Securitas Rei-
publicoe.
Quand on attendoit la Sûreté ou quand on l’avoit reçue de la valeur d’une
Armée, & du fuccès des batailles, alors la Sûreté étoit repréfentée fous la
figure de Pallas couverte de fon cafque, & armée d’une pique & d’un bouclier
; ou bien fous la figure d’un Empereur devant qui plufieurs Soldats,
repréfentans les Légions Romaines avec leurs enfeignes, juraient fidélité,
en préfentant la main au-deffus d’un autel enflamme , & faifant connoître,
par la légende, que cette fidelité foutenue avec courage & valeur deviendrait
la Sûreté du Peuple Romain , Securitas Populi Romani.
Lorfqu’on avoit acquis la Sûreté par le moyen des victoires & des avantages
que l’on avoit remportés fur les ennemis, les figures de la Sûreté l’an-
nonçoient par leurs ornemens & fymboles. Une branche ou une couronne
delaurier, une palme, une halle, ou une corne d’Abondance dans les mains
& fur les bras, devenoient les attributs de la Sûreté. Les légendes annonçoienc
d ’ailleurs que c’etoit à ces victoires qu’etoit due la Sûrete de l’Empereur, celle
de la République ,. la Sûreté Publique , ou une Sûreté durable & perpétuelle
, Securitas Reipublicce , Augujti, Publica, Perpétua, Populi Romani,
<kc. Si c’étoit tout l’Empire qui en jouifloit, la Sûreté aflife & accoudée tranquillement
montrait alors & foutenoit de la main droite le Glob e , fymbole
de l’Empire Romain & de l’Univers, avec la légende , Securitas Imperii, &c.
Nous en donnons onze T yp e s , a la planche X V I e. nos. y. 6. 7. 8. 9.
1-0. 1 1 . i l . 13. 14. & 1 y. qui mettronc à portée de reconnoître tous les
autres.
S e c t i o n X X X V I .
D e 'la Tranquillité.
L a Tranquillité eft la fille de la Sûreté ; auffi reflemble-t-elle beaucoup
à fa mère dans les repréfentations qu’on en a faites fur les Médailles. Elle y
paraît fous la figure d’une femme aflife ou debout, quelquefois accoudée fur
une colonne 1 la Hafte , deux Epies, un Dauphin, le Capricorne & un
Gouvernail forment indiftinétement les fymboles. O n vo it, fur un revers des
Médailles du Grand Conftantin, un Autel votif avec cette Infcription, Vous
X X : fur l’Autel il y a un Globe, & au-defliis du Globe trois Soleils ou trois
Aftres. L Autel eft le fymbole de la Religion, le Globe celui de l ’Empire,
& les trois Aftres défignent les trois fils de cet Empereur : ainfi cette Médaille
nous apprend que l’Empire, fondé fur la Religion, jouifloit fous le règne de
ce fage Empereur d’une heureufe Tranquillité, que les trois Princes hérédi-
D E S T Y P E S D E S M É D A I L L E S . i 6 9
taires, fembloient lui aflurer pour long-temps. La légende porte, Beat a
Tranquillitas ; les autres , Tranquillitas Augufii, Tranquillitas Publica ,
ôte. . . , , .
Il y a , fur quelques Medailles, des revers qui portent pour legende, {Jutes,
nu Repaies optimorum meritorum , ou Quies Augujla, ou P/ovidentia Deo~
rum Quies Augujlorum, ou Quies Augujlorum ; mais ce Repos, que les
Philofophes Païens regardoient comme la récompenfe des mérites dans les
bons, après la mor t, ne confiftoit alors que dans les éloges ou les fouhaics
aue la flatterie ou la reconnoiffance donnoient aux Empereursaprès leur
mort, fur ces Médailles. Elles ontde*. Types différens : les uns repréfenteîit
deux figures, celles de la Providence, & celle du Repos ou de la Tranquillité
avec leurs attributs, fymboles ' & attitudes les plus ordinaires, qui font un
rameau dans une main & une hafte dans l’autre, ou un globe, des épies,
&c. Leur fituation dénote la Tranquillité & le Repos ; car les figures font
affiles ; ou , fi elles font debout, elles paroiffent fans mouvement. S’il y en
a quelques-unes qui marquent de Faction en tenant un fceptre d’une main
& élevant l’autre', on a prétendu alors marquer l’action de faire des voeux
pour le Repos des Morts. ^
On trouvera quatre Types d e la Tranquillité des Vivans, & du Repos
pour les Morts, a la planche X V I e. n°s. 16. 17. 18. & 19. O n apprend»
par ceux-là à connoître les autres.
S e c t i o n X X X V I I -
D e la Valeur.
Nous n avons rien à ajouter ici à ce qui a été dit a la Seétion X V e. de cet
Article ,' o ù , en traitant de l’Honneur & de la Ve r tu , nous avons donné en
même temps les notions néceffaires pour connoître les figures, les attributs
& les fymboles de la Valeur adoree autrefois fous le nom de Virtus, de
V e r tu , & confédérée comme force du corps, fermeté, confiance & courage
de l ame. Il y a un très-grand nombre de Medailles, qui, par leurs Types &
leurs légendes , rappellent la Valeur fous 1 un & 1 autre rapport, outre celles
dont nous avons fait graver les revers a la planche XIIIe. O n en verra encore
plufieurs dans la fuite, quand on donnera celles qui auronc quelque relation
avec les inftruétions de l’Article II. du Chapitre V III., ou 1 on traitera de
tout ce qui appartient àd’Art Militaire en habillemens, armes, combats ,
viétoires, trophées , triomphes & récompenfes.
Nous nous flattons que nos Obfervations reunies aux différens Types
qui repréfentent la Valeur, fuffirontpour la faire reconnoître par-tout fans
legende, & la diftinguer de la Vertu. Ainfi nous paflons a la demiere Seétion
de cet Article.
S e c t i o n X X X V I I I
D e la Victoire.
La Victoire ne fera confédérée ici que comme une Divinité a laquelle
les Romains, & d’autres Peuples, ont prodigué leur encens, & nous n en