
i l O IN T R . A L A S C IE N C E D E S M É D A IL L E S . C hap. V .
A l’égard du Sort envifagé comme la fuite de certains Jeux de dés ,
•& autres de Hazard, nous en parlerons dans 1 endroit ou il fera queftion des
Jeux des anciens Romains.
S e c t i o n X L V I L
D u Dieu Tèlefphore SC de la DéejJ'e Hygée, félon l ’Écriture Hiéroglyfique,
Si l’on a confervé fur les Médailles, comme il y a toute apparence, la plupart
des figures fymboliques dont on a fait des D ieu x , il y a bien lieu de
croire que Tèlefphore, dans fon origine, ne fut qu un Horus, fils dlfis &
d ’O fir is , & que tous les trois ayant fend de lettres & de figures dans l’Écriture
Hiéroglyfique, en tenant une baguette autour de laquelle il y avoit
un Serpent entortillé, & peut-être d’autres fymboles relatifs a la vie & à la
lanté, on aura pris de là occafion d’en faire des Médecins, & des Divinités
capables de conferver la v ie , de rendre la fanté, & de conduire les malades
à une heureufe convalefcence. En ce cas, Efculape aura été Ofir is, Hygée
Ifis, & Tèlefphore Horus. Leur deftination & les fymboles relatifs à ce qu’ils
fignifioient, leur aura fans doute occafionné un changement de nom & de
fortune. O n peut fe confirmer dans cette penfée, en jettant un coup d’oeil fur
ce que nous avons dit plus haut d’E fculape, & en confidérant fur les Médailles
ce Dieu repréfenté fous la figure d’un Vieillard, Hygée vis- a-vis de
lu i , fous celle d’uhe bonne Matrone, & Tèlefphore fous celle d un Enfant.
D u Dieu Tèlefphore SC delà DéejJ'e Hygée, félon l'Hifloire &, la F aile:
Il femble que la Mythologie ait voulu faire regarder Hygée comme la
Santé, Efculape & Tèlefphore comme des Dieux Médecins, propres a la
procurer & à la conferver. Il paroît auffi que Tèlefphore , quoiqu adoré
comme Dieu de la Médecine, a dû l’être encore plus particulièrement
comme celui de la Convalefcence.
Tèlefphore SC Hygée fu r les Médailles.
La Numlfmatique nous montre ce Dieu fous la figure d un enfant ou d un
homme fort jeune, enveloppé dans un manteau, ayant la tête couverte d un
bonnet en forme de capuchon. .C ’eft ainfi qu’on le voit au n°. 38. de la
planche X e. Cette Médaillé eft des Peryaméniens. Quant à H y g é e , on
la voit près d’E fculape, telle qu’on vient de la dépeindre, au n°. 39. de
la même planche.
S e c t i o n X L V I I L
D u Dieu Terme , félon l’Écriture Hiéroglyfique.
Nous croyons ne nous pas écarter du vrai en fuivant encore ic i, a 1 égard
du Dieu Terme, le principe que nous avons puifé dans M. Pluche, & que
tout ce qui précédé rend inconteftable, fur la naiffance de la plupart des
Dieux. Voici donc ce que l’on peut penfer de plus vraifemblable fur 1 oriOgine
de celui-ci.
D E S T Y P E S D E S M É D A I L L E S . l i t
Dès que l’écoulement des eaux du N il & le defféchement laiffoient les
campaanes à découvert, & la liberté de vifiter, d'arpenter, & de partager
les Terres, on procédoit en forme juridique à ce partage. Il y a apparence
qu’on mettoit enfuite quelques bornes à chaque portion, & aux champs
d’un chacun, afin de pouvoir les reconnoître , les cultiver & moiflonner.
Ces bornes de pierre, de bois ou de quelqu’autre matière ne .manquoient
pas de porter une marque, foitde l’autorité publique , foit du choix & du
goût des Particuliers. Peut-être y imprimoit-on quelques têtes des Dieux
Génies, & fur-tout de ceux qu’on appelloit Viales , parce qu ils prefidoient
aux Chemins. Ces Génies fervant de bornes, aux Terres pour obvier à mutes
conteftations, parurent fort propres à conferver la paix & la tranquillité entre
les Particuliers & dans l’État, & par conféquent, fort utiles au bien public.
Il rien falloit pas davantage alors pour être mis au rang des Dieux. Chaque
borne fut donc divinifée, fous le nom de T e rm e , Terminus.
D Dieu Terme, félon l’Hifioire, la Fable SC la Numifmaüque.
Le Dieu que les Latins appelaient Terminus, les Grecs le nommoient
Hermès. C ’étoit lui q u i, félon la Mythologie, préfidoit aux bornes & aux
limites des champs , auxquels il n etoit pas permis de toucher fans fe rendre
coupable d’un crime de lèze-Majefté divine envers ce Dieu. O n l’adoroit
fous la forme d’une pierre , qui avoit la figure d’un homme par le haut , &
fe terminoit en cône par le bas, comme nos bornes ordinaires. Il navoit^ni
bras ni jambes, pour faire voir qu’une borne devoit être immobile. La tete
de ce D ieu étoit ornée de plufîeurs fortes de couronnes. O n en voit la figure au
n°. 40. de notre X e. planche; la tête eft ornée d’un diadème, avec des ailes:
au n°. 1. de la planche X I e. la tête de ce Dieu porte une couronne, qui paraît
être de laurier : enfin au n°. 1. la couronne eft formée de rayons.
S e c t i o n X L I X .
D e la Terre, félon l’Écriture Hiéroglyfique.
Nous avons déjà obfervé, dans plus d’un endroit, qulfis, Ceres & Tellus,
ou la Terre étoient fouvent la même chofe-; que pour annoncer lesTeres du
labourage , des moiffons & des différentes faifons, on reprefentoit a gure
d’Ifis de plufîeurs façons, & toujours avec des. ornemens & des attributs
nouveaux. Si on vouloit indiquer les fêtes & les travaux du labourage, oa
la môntroit à la fuite d’une charrue, dont elle tenoit le foc. Pour rappeller
l’idée des moiffons & des autres produirions de la T e r re , la Deeffe paroiffoit
avec des panniers pleins de toutes fortes de fruits, entre lefquels on remar-
quoit de beaux épies, ou l’on en voyoit croître auprès de ces panniers. Dans
une autre Saifon, onia couronnoit de fleurs. O n changeoit auffi fon nom ,
fuivant fes ornemens & fymboles. O n peut recourir a ce qui a ete dit p us
haut de Cérès.
La Terre , félon l’Hifioire, la Fable SC la Numifmatique.
■ La Mythologie partage la T e r r e , Tellus, en Divinités mafculine& féminine.
Elle fuppofe que Tellumo eft le mafeulin de Tellus ; & c eft ce nom