
avec le Soleil , fur les mains de l’Éternité ; enfin la quatrième eft ua
croiffant de Lune avec fept Étoiles. O n les- trouvera a la planche X X IV e.
nos. 6. 7. 8. & 9.
S e c t i o n I V .
D u Temps SC des quatrè Saifons de P Année.
O n a vu , dans la Section XLIII. du premier Article, Chapitre V e., où
nous avons parlé de Saturne, quelle a été 1 origine de ce D ie u , & comment
il ne fut d?abord deftiné qu’a repréfenter le Temps : tout ce qui a rapporta
ce Difeu, comme fa forme, fes attributs, Sec. a été expliqué. O n a encore vu
ailleurs que le T em p s , & même l’Éternité étoient défignés par une efpèce
de cercle-que forme un ferpent en fe mordant la queue. Janus a deux faces,
lignifiant le palfé & l’avenir, devint un autre fymbole du Temps. O n fait
aulfi qu’on a donné une faux pour arme & pour attribut a Saturne, & quelquefois
un fablier ou un aviron pour marquer la viciffitudç des jours &
des heures. Tout ce qui a rapport à ces différentes formes , & tout ce que
la Numifmatique nous en a donné, a été repréfenté, autant qu’il a été
néceffaire, dans les planches qui répondent aux inftruéliùns fur cette matière.
Il ne relie plus qu a parler dès quatre Saifons de l’Année, & à faire
voir comment elles font exprimées fur les Médailles.
Nous avons déjà vu ces quatre Saifons , au n°. 4. de la planche X I e. ,
repréfentées par quatre jeunes filles qui s’avancent fur le Zodiaque , pour
aller préfenter à R-hea., autrement la T e r r e , demi-couchée, des nuits ou les
animaux propres a chacune des Saifons qu elles repréfentent. Les Médaillés
nous en fourniffent une autre repréfentation allégorique dans quatre enfans
q u i , par leurs attributs, leurs vêtemens ou attitudes, défîgnent clairement
la propriété de chaque Saifon. Le Printemps nu tient les mains fur fa tête,
ou porte un panier rempli de fleurs. L ’Été auffi nu fe préfente la faucille
à la main, infiniment des Moiffons : quelquefois une double faucille en
marque l’abondance. O n reconnoît l’Automne au lièvre quelle tient
de la main droite, & au panier plein de raifins & de fruits qu elle foutient
de la gauche. Les habits dont l’H iver eft couvert marquent la rigueur du
temps on voit d’ailleurs dans fes mains ou une branche darbre fec , ou
quelques oifeaux propres à la Saifon. C ’efl ce qu’il ne fera pas difficile
de diflinguer , foit dans les Médailles des Enfans de Septime-Sévère , foit
dans celles de Conflantin le Grand , qui toutes ont pour légendes , Felicia
Tempora ; termes expreffifs du bonheur dont jouiffoit 1 Empire fous le
règne de ces Princes. Nous nous contentons de donner un de ces revers :
voyez la planche X X IV e. n°. 1 o.
S e c t i o n V .
D es Volatiles qui habitent le Ciel , SC dont il eft fa it mention fur les
Médailles.
O n a vu , au Chapitre V e. , que les oifeaux ou leurs figures ont été
employés dans dans les premiers temps, chez les Égyptiens, pour annoncer
les vents St leur qualité ; que l’Épervier marqüoit le vent Étéfien Septentrional
trional, la Huppe celui du M id i, S t par conféquent le débordement
du N i l , ou la retraite de fes eaux ; eirconflances effentielles à annoncer à
ces Peuples, par les raifons que l’on trouve en plufieurs endroits du même
Chapitre ; que d’autres oifeaux, comme le Corbeau, l’Ibis , la Poule de
Numidie, fervoient auffi a faire cOnnoître quelques vents ; que l’utilité que
l’on droit de la vue dè leurs figurés, quand on les expofoit aü Public , pour
apprendre ce qu’on avoir a craindre , à efpérer S t à faire , les avoit fait
eonfidérer, après un certain temps, comme des Divinités ; qu enfin, par
une fuite du culte qu’on leur rendoit, on les avoit repréfentés fur un grand
nombre de Monumens qui ont paffé jufqu’a nous.
Dans le nombre de ces Monumens ; on peut compter les Médailles ; car,
quoiqu’on n’y voie pas l’Ëpervier, la Huppe S t quel qu’autres animaux, plufieurs
de ces pièces fe trouvent cependant chargées d’oifeaux qui font peut-
être deflinés à l’annonce des vents S t de leurs effets , S t qui ont leur lignification
particulière. Tels font l’A igle , la Colombe , la Chouette , le C o q ,le s
Poulets , l’Ibis, le Phénix, le Paon, & même jufqu’aux Abeilles, qu’on voit
fur nos Monnoies antiques, S t qui forment autant d’attributs ou fymboles
de quelques Divinités, de quelques parties du Monde, de quelques Empires,
Royaumes, Provinces & Villes.
Il y a des . revers où ils paroiffent comme viélimes , dans lès Sacrifices ,:
ils fervent encore aux Augurés , aux Apothéofes ou Confécrations. Voici
ceux qu’on a repréfentés le plus ordinairement fur les Médaillés : nous
ajouterons une courte explication de ce qu’ils y lignifient.
L ’Aigle.
Cet oifeau marque en général plufieurs chofes fur les Médailles. C ’efl
tin fymbole & un attribut ordinaire de la Divinité : il le devient en particulier
de Jupiter , fur-tout lorfqu’il eft repréfenté avec la foudre. La
Providence , la fouveraine Puiffance , S t fingulièrement l’Empire Romain,
font Cara&érifés par le même fymbole. Si l’Aigle fe préfente les ailes
éployées , la têté levée , S t les regards fixés vers le Cie.l , il fert alors à
. marquer l’Apothéofe des Princes. Nous le trouvons fréquemment fur les
Médailles des Rois S t des Princes qui ont adoré Jupiter d’une manière plus
particulière que les autres. Les Grecs ont adopté ce Symbole auffi fréquem-
ihent que les Latins , comme il eft aifé de s’en convaincre par le nombre
des Monnoies qui nous relient des Rois d’Égypte , de Syrie S t autres,
chargées du même Symbole.
La Chouette.
L a Chouette fut l’oifeau favori de Minerve : elle étoit auffi le fymbole
de la Sageffe S t d’Athènes. O n la voit fur un A u te l, dans les Médaillés de
Néron, comme fymbole de cette Déeffe : elle eft feule fur un revers de
Gdnftantin le Grand, comme fymbole de la Sageffe S t de la Prudence de
ce Prince : c’eft enfin par le même fymbole que les Médailles defignent la
Ville d’Athènes S t les Colonies qui en font forties. Comme c eft un oifeau
de nuit, les Anciens en plaçoient la figure près de celles des Néomenies ,
quand elles arrivoient le foir , pour montrer que les Sacrifices que Ion fai-
foit dans ces fêtes feroient célébrés la nuit.