
7 . 8. & 9 . D'abord c’eft fa tête jeune & bien coëffée, telle quelle eft fur une
Médaillé de Jules-Géfar. 2°-. C ’eft fâ figure affife, avec une autre à genoux a fes
pieds, qui a recours à elle , & à qui' elle femble vouloir donner fon rameau
<i Olivier : ce fécond Type eft d’une Médaille de Trajan : le nom de la Clémence
n’eft pas dans la légende. 30. Cette Déelfe , au lieu du rameau d’Olivier
, tient une patère & une pique. 40. C e revers eft celui de Probus, donc
on vient de parler. En voilà alfez pour faire connoître la Clémence fur les
Médaillés & autres Monumens , où elle fe trouve repréfentée.
S e c t i o n IV.
D e la DeeJJe Concorde.
Nous n’ajouterons rien à ce qu on vient de dire de la Clémence : ce que nous
en avons rapporté eft fuffifant pour faire connoître l’origine de la Concorde.
Dans laNumilmatique, o n l’aprife en plufieurs fens : premièrement, pour
la bonne intelligence entre plufieurs perfonnes ; ce que les Grecs ont fort
bien exprimé fur leurs Médailles par le mot Omonoia : fecondement, pour
l ’union qui règne entre le mari & la femme , ou entre plufieurs perfonnes
d ’une meme famille, ou entre plufieurs Princes alfis fur le même Trône:
troifiemement, pour un Traité d’alliance entre les Puiffances, les Provinces,
les Peuples & les Villes : quatrièmement, pour un Traité de Paix , & tout
ce qui peut y avoir rapport.
Nous ne l’envifageons ici que dans les deux premiers fens, parce qu e ,
dans la fuite , nous ferons obligés de traiter en particulier de la Paix & des
Alliances de toutes fortes d’efpèces,
La Concorde prife pour la bonne intelligence , & l’union entre plufieurs
perfonnes , eft repréfentée fur les Médailles*, ou par une tête , ou par une
Statue de femme, ou par des Symboles différens.
_ La tête de cette Divinité paraît fur quelques Médailles Confulaires. On
la voit fur celles de la famille Vinicia , avec une chevelure bien frifée, couronnée
de laurier, & ornée d’un collier de perles. C e fut pour faire connoître
la bonne intelligence qui régnoit entre Augufte & le Sénat, que cette pièce
fut frappée avec la tête de la Concorde. Paulus-Lépidus, frère de Lépide
le Trium-Vir, fit auffi graver la même tête fur une autre Monnoie, pour
célébrer l’union qui régnoit entre eux, félon Fulvius : cette fécondé tête porte
un voile fur fa coëffure, & n’a point de collier.
Marc-Aurèle & Lucius-Vérus furent les deux premiers Princes qui gouvernèrent
enfemble l’Empire Romain. Ils s’accordoient fi bien, qu’on eut
dit qu’une feule ame animoit les deux corps ; c’eft ce qui fit repréfenter la
Concorde fur quelques Monnoies de leur temps, fous un emblème dans
lequel ces deux frères fe donnent mutuellement la main.
L ’Union & la Concorde entre le mari & la femme eft marquée fur une
Médaille de Fauftine, par le même emblème où elle & Antonin-Pie fé
donnent la main. Sur un autre revers de la même Princeffe on a exprimé
1 Union de la famille entière, puifqu’au-deffous du même T ype on voit leurs
enfans, Marc-Aurèle & Fauftine la jeune, qui fe donnent auffi mutuellement
la main.
La Concorde , généralement parlant, eft au revers des Médailles, fous la
figure d’une femme , fouvent fous celle d’une Princeffe affife ou debout,
dans diverfes attitudes & avec des fymboles bien varies , mais toujours carac-
térifés. Quand elle paraît comme une Divinité, & fans rapport à quelqu’évè-
nëment quelle pourrait lignifier par elle-même , ou par fes fymboles &:
attributs, elle tient une patère feulement. Quand on la regarde comme la
fource des jftus grands biens & de la félicité, on la repréfente non-feulement
avec la patere, mais encore avec le caducée, & une ou même deux cornes
d’abondance. Si on la prend pour la caufe des Viétoires,’ de la confervation,
dè la puiffance & de la force, foit des Empereurs,' foit de l’Empire , on la
montre fous la for,me de la Viétoire, avec des ailes, une palme, une couronne,
un fcëptre & une fleur. Lorfqu’on en fait le lien des familles & des mariages,
on.la place-entre un Empereur & une Impératrice quelle femble réunir &
teniifentre.fes bras étendus ; ou bien, on la voit fous la figure d’une Impératrice
donnant la main à l’Empereur fon époux ; fi on a voulu faire fentir
qu’on la regardoit, dans les Armees & dans les Soldats, comme un bien qui
elevoit par des voeux &des voix unanimes desPrinces auTrône de l’Empire, on
lui a mis'èn main diverfes Enfeignes militaires : on l’a repréfentée encore fous
le Symbole de quatre de ces Enfeignes, ou bien fous celui de deux mains qui
fe ferrent mutuellement, & tiennent enfemble quelquefois l’Aigle Romaine,
traverse par la foudre de Jupiter. Trois mains etroitement ferrees marquent
l’union & la bonne intelligence entre trois Empereurs qui gouvernent enfemble.
Un Paon, une Tourterelle, ou une Colombe pofés fur une branche
dOliyier , ou quelques femblables oifeaux font encore fur les Médailles des
Symboles de la Concorde , de la bonne intelligence, de l’union des Princes,
des États, des V illes, des Armées, des Familles, &c.
Nous donnons cette Divinité de fix façons, à la planche X I Ie" nos‘ 10. 1 1 .
12. 13. 14. & 1 y. C ’eft d’abord une tête de femme couronnée de lauriér,
avec un collier 3 cette Médaille eft de la famille Vinicïa ; enfuite c’eft une
figure, affife, portant une corne d’Abondance fur lé bras g'aüçhë, & une
patère ne la main droite 33°. c’eft une figure debout, ayant deux cornes
«.’Abondance fur le bras gauche, & tenant une patère au-deflus d’un Autel 3
4 0. enfin, nos‘ 13. 14. & 13., ce font les trois oifeaux qui lui fervent de
Symboles. O n en trouvera encore plufieurs, autres Types , dans lès Planches.
& dans les Sections fuivantes, où elle reparaîtra fous les noms & les figures
de la Paix , & de diverfes fortes d’alliances.
S e c t i o n V .
D e la Confiance.
L a Confiance eft une qualité & une vertu fi rares, quelle parut aux Anciens
digne d’être mife au nombre des Divinités , & de mériter leur encens.
O n ne voit pas bien clairement la relation de fon origine avec les Dieux de
la première claffe, ou leurs Symboles 3 car on lui a donné, fur les Médailles
antiques, des attitudes & des attributs aflez variés. O n l’y voit fous la figure
de Pallas, avec le cafque & la pique, & prefqu’entièrement habillée à la Militaire
3 & alors on pourrait penfer quelle a emprunté les Symboles de ces
Dieux qu’on appelle les Dieux de la Guerre : d’autres fois elle eft repréfentée
avec la torche allumée de Diane r & la Corne d’Amalthée de Cerès, de
Flore , & des DéefTes de l’Abondance & des Moilfons : enfin on la trouve,
au revers de quelques pièces‘d’Antonia, femme de Drufus , & de quelques-
unes de Tibère-Claude, fous la figure d’une femme affife fur une efpèce de