
en préfence de l’A rmée, au-deffus d’un Aurel enflammé ; ou par un autre,
■ qui harangue les Soldats ; ou enfin prr un autre , qui les précédé & qui jes
mène au combat, après en avoir reçu le ferment. O n verra plufieurs de ces
derniers Types quand il s’agira du Militaire , dans la fuite de cet ouvrage.
Plufieurs Enfeignes militaires, au revers d’une Médaille, dénotent aufli quelquefois
la fidelité, la foi ou promife ou gardée par une A rmé e , Fides exer~
citas. O n trouve enfin quelques têtes de la Foi dans les Médailles de Goltzius
ou elle eltcouronnée de laurier. O n donne cinq Types de cette Divinité,
ou de cette Vertu prife en plus d’un fens, à la planche X III'- nos- 1 1 . 1 1 , i j .
14. & iy . Ils fuifiront pour faire connoître & entendre les autres.
S e c t i o n X I I .
D e s Furies.
Nous mettons ces mauvaifes Déeffes dans le nombre de celles de la fécondé
clafle, quoique, par ce que l’on a dit des Gorgones , de la Médufe, des Némèfes
& des Furies, dans l’A rticle précédent, il parofife que ce font des Divinités
d’ancienne création, que la crainte faifoit adorer, parce qu’on les regar-
doit comme les Vengerelfes des crimes dans les Enfers. L a raifon qui nous les
fait mettre egalement au fécond rang, comme au premier, c’eft quelles
femblent avoir été honorées par les derniers Idolâtres fous une autre idée que
par les premiers.
Ceux-ci, comme on l’a vu , avoient oublié que les trois figures que l’on
montroit au Public avec des torches, des roues & d’autres inftrumens, indi-
quoient le temps du preffutage des olives , des pommes , des raifins, & de
ce qui etoit neceflaire pour braffer ; après avoir oublié , dis-je, la lignification
de ces images expofées comme des Enfeignes pour l’inltrucHon du Peuple ,
ils s imaginèrent que ces figures, avec leurs torches allumées , leurs couteaux
propres a-couper le raifin, & leurs roues nécelfaires au prelTurage , fur-tout
des olives & des pommes, n’annonçoient que des Divinités cruelles, qui exa-
minoient, jugeoient fouverainement, & punifloient par le feu , le fer & les
torches, les mechans dans 1 Enfer ou le Tartare. Ils en firent en conféquence
des Deefles formidables , dont la terreur plutôt que l’amour les rendit Adorateurs.
Les Idolâtres pofterieurs, au contraire, trompés fans doute par les Fables
poétiques, fe perfuadèrent que ces DéelTes fortoient quelquefois de l’Enfer,
pour exciter les hommes & les Peuples entiers à la fureur. Voyant d’ailleurs
que la fureur a quelque chofe de grand & de terrible , d’effrayant & de ref-
peCtable, fur-tout quand elle eft jufte & bien placée, comme dans les Princes,
dans les Héros contre les ennemis de l’É ta t, dans les Juges contre les défor-
dres, & c ., ils prirent une autre idée de ces Divinités. A u culte que les Anciens
leur rendoient pour elles-mêmes, & comme caufe de la fureur, les
derniers en ont fubftitué un convenable â la fureur , & autres pallions violentes
que les Furies excitoient dans les hommes, dans les Guerriers, dans
les Potentats & dans les Peuples, parce qu’ils ont confondu les caufes avec les
effets : ils les ont néanmoins repréfentees , comme les Anciens, par trois
femmes armées de torches, d’epées, ou de poignards & de roues, & leur
ont donne , autant qu ils ont pu, fur les Médailles, Tait de méchanceté & de
fureur qui accompagne l’efprit de vengeance, la colère & les emportemens.
Pour
D E S T Y P E S D E S M É D A I L L E S . 149
Pour les rendre encore plus terribles, on a ajouté des ferpéfis & des fouets à
leurs premiers attributs.
Leurs noms ne fe trouvent point fur les Médailles ; mais on les reconnok
affez' fans ce fecours, ainfi que les Némèfes, que Ton a vues, à la planché IX “
n ° s. 3 9 . & 4°■
Nous donnons les Furies, d après une Médaille Grecque frappée fous Gordien
le jeune, par Ceux de Lyrba : elle repréfente trois femmes adoffées &t
en fureur, tenant des fouets, des ferpens , des poignards, des torches allu^
mées, & ayant deux chiens aboyans au bas à leurs pieds. Elles n’ont point
ici de roues comme les Némèfes. Voyez planche XIIIe- n0- 16.
S e c t i o n X I I I .
D e là Gloire. -
C ’eft ici une qualité, ou pour mieux dire , un avantage qüeles Idblatt&i
des féconds temps ont divinifé. Mais on ne voit pas qu’ils l’aient perfonnifié.
Ils l’ont placé par-tout où ils ont trouvé quelqu’évènement qu’ils croyoient
devoir les illuftrer, & fur-tûut dans les grands & dans lés bons Empereurs,
par juftice, & dans les autres, par flatterie. La pratique en eft devenue fi fré^
quente fous les derniers Empereurs, que Ce titre était tourné en légende
ordinaire fur les Médailles ; Gloria Romanorum. Les combats & les victoires des
■ Empereurs, des États, des Armees leur ont paru des fujets de Gloire & d’une
Gloire digne non-feulement d’émulation , mais encore de leurs hommages ,
parce que tout ce qui leur paroiffoit grand, fort, puiffant, beau, bon-jC terrible
& extraordinaire, paffoit chez eux pour digne d’être au rang des Dieux
Les Types de la Gloire ont été aufli variés que les fujets dont on s’elt glorifié.
A in fi, tantôt c’eft un FEipereur de bout, tenant 1 eLabarum, Enfeignè
militaire marquée au ligne des Chrétiens, Ou une Amazone aflife fur u'nè
cuiraffeenlevée aux ennemis, tenant une hafte & une petite Victoire ; tantôt
c’eft un Empereur terraffant, Ou traînant Un ehnemi vaincu ; ou Un autre
Empereur avec la Victoire fur un Vaiffèau, Symbole d’une ViCtoite navale.
Quelquefois ce font des Soldats en habit militaire, avec la hafte, le bouclier,
une enfeigne entre deux, ou enfin quelqu’autrefymbolè femblablê, qui fervent5
d’emblème à la prétendue Divinité , fur les Médailles. On y trouvé ces
legendes ; Gloria novi Soeculi , Gloria Rorfianorum , Gloria Exercitus ; la
Gloire du nouveau Siècle , la Gloire des Romains, la Gloire de l’Armee
ou des Armées, &c. O n en voit cinq T yp e s , â la planche XIIIe- nos- 17.
l 8 , 1 9 . i O . & i l .
S e c t i o n X I V .
D e s Grâces.
Ces trois Déeffes ont été adorées des Idolâtres du premier âgfe, & du fécond
; aufli femblent-elles être dans la première & la fécondé claffe. C e font
trois ■ figures de femmes toujours difpofées à danfer & à rire. La pomme
qu’on voit dans la main d’ulre des trois, paraît indiquer que Vénus , Junon
& Pallas ont fervi de modèle aux Grâces, cette pomme ne:pouvant être que
celle de Paris, qui, félon la Fable , fit tant de plaifir à Vénus , & caufa tant
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