
3,3 G IN T R . À L A S C IE N C E D E S M É D A IL L E S . C hap,V .
i °. C ’eft la Déefle Abondance à demi couchée, fur une Médaille grecque
tirée du Sptcimin rei nummarice du Dpcte Spanheim, Tome I I ., page J 37. ;
i° . c’eft la même tirée des Monnoies de Trajan , ou elle eft aflife entre
deux cornes d’abondance,; 3°. elle eft repréfentée debout, fous le nom
d’Ubérité, avec deux cornes d’abondance, dont l’une eft renverfée ; 4°. on
la voit verfant les richeffes de cette corne d’abondance ; y". enfin, elle eft
repréfentée en fymbole, par une corne d Amalthee. L a première eft d An-
ton in -Piecomme on l’a dit ; la fécondé de Trajan ; la troifieme de Quin-
tilien ; la quatrième de Gallien ; la cinquième de Domitien.
S e c t i o n I I .
D e la DéeJJe Annona.
C e f t encore ici une Divinité formée des fymboles de Cérès, de Cybèle,
de R h éa , d’Ifis, ou de la Te r re , comme l’Abondance & la Fertilité; suffi
ne diffèrent-elles pas plus l’une de l’autre dans la fignification de leurs noms,
& dans leur forme, que dans les attributs ou nouveaux fymboles qu’on leur
a donnés, & que l’on a empruntés des premières & des plus anciennes D ivinités.
. - ■' " * kSf. • »
D ’abord la fignification de leurs noms eft prefque la meme , a moins qu on
ne prenne l’Abondance & la Fertilité plus en general, pour defigner la ncheffe
des moiffons, des productions d’un Pays , & qu’on ne reftraigne 1 ' Annom
à ce que peut fignifier les provifions de pain , de vivres , &c. què Ion
fait pour une Armée, pour une Province , ou pour des Maifons particulières.
Dans la repréfentation, ces Divinités font encore prefque femblables ,
puifqu’on les trouve toutes trois, fur les Médaillés, fous• la figure dune
Femme tantôt debout, & tantôt aflife, avec les mêmes habiilemetis, attributs
& fymboles. La Déefle Annona vêtue d’une lobé longue qu elle rétroufle
fur fon bras, tient quelquefois des épies au-deffus d un autel, comme pour
les facrifier en aôtion de grâces ; ou bien ces épies fon t devant elle fortans
d’un panier : fix beaux épics liés enfemble lui fervent aùfli de fymbole.
Quand les provifions étoient venues pai mer ou pat èau, on donnoit a
la figure un gouvernail ; fi c étoit de la fertilité du Pays qu on lés avoir tireés,
alors on plaçoit derrière la Déefle une efpèce de foc de charrue : on lui
donnoit pour fymboles deux cornes d’abondance , & un panier ou un muid
pleins d épies, de têtes de-pavots, & de toutes fortes dê fruits.
Lorfqu’un Empereurl’avoit répandue& procurée par fa libéralité, onia ré-
préfentoit aflife & tenant une tablette marquée d autant de points qu il 1 avoit
procurée .de fois ; on lui mettoit une pique -a la m ain, peut-être pour montrer
que les provifions étoient pour le Militaire. . _ .
Les Légendes portent quelquefois Annona tout court ; alors il ne s -agit
que de la Déefle : d’autres fois on y l i t , Annona Æterna, Annona Aügujh,
ou Auguflomm, ou bien Augufta , comme pour faire entendre que t étoit
par les foins, & par la généralité des Empereurs que cëtce^ Déefle setoit
rendue favorable , quelle avoit répandu fes dons, quelle setoit pour ain *
dire, unie à ces Princes, pour combler leurs Sujets de fes biens, ou en
quelle étoit en eux, & quelle devoir y être adorée/ On a oublie de graver
fur nos planches les quatre repréfentations que nous avions deflein de donner
de cette Divinité ; mais on peut aifément fie paflêr de. ce fecoû-rs- poil!
reconnoître cette Divinité fur les Médailles, & autres Monumens.
D E S T Y P E S D E S M É D A I L L E S . 137
S e c t i o n I I I.
D e la Clémence.
La Clémence , la Concorde & la Paix ont été adorées comme trois
Divinités différentes, quoiqu’elles aient la même origine, & prefque les
mêmes attributs. Leur origine vient de la figure que Ion prefentoit aux
Peuples pour fignifier la fertilité des terres , & l’abondance des moiflons.
Cette figure étoit celle de la Terre même , ou de Rhéa, ou plutôt d.//b ,
dont on fat Rhéa & Cérès. O n lui mettoit à la main, ou l’on plaçost près
d’elle , des épies, ou quelque rameau d’arbre ou darbriffeau : fouvenr ce
rameau étoit de laurier ou d’olivier. La doUceur & les autres 1 H I huile,
qui eft une expreflïon de l’o live, fe trouvant propres à fÿmbohfer 1 inclination
& les vertus qui portent à la Clémence , à la Concorde & a la 1 aix , ôn
penfa que le rameau de cet arbre fignifioit ces difpofitions qui n eurent pas
de pêine à paffer d’abord pour divines, & enfuite pour des Divinités que
l’on adora par-tout où elles fe rencontrèrent, mais fur-tout dans les 1 rinces
| chez qui on les trouva toujours fi néceflaires, qu on les y fuppofa même lom-
| quils n’en eurent pas l’ombre, & qu’ils ne fe figfaalèrent que par des excès
de dureté & de cruauté. Avant de parler de la Concorde & de la i aix , corn-
I fuefaconS par la Clémence. I I , c • n .
Il en fut de cette Divinité comme de plufieurs autres : des qu une rois efae
fut reconnue pour telle, on varia fes figures, fes attributs & fes titres, félon
! les circonftances où l’on fe trouva. O n la donna a la face des Médaillés tantôt
fous la figure d’une tête coëffée d’un voile, & avec 1 air d une femme d un
âge mûr & d’ufaé grande douceur ; tantôt fous celle d’une tete féminine, mais
plus jeune & coëffée comme celfê des premières Impératrices. Cette dermere
tête a devant elle un rameau de laurier ou d olivier,
i A u revers des Médailles, on la voit debout ou aflife , & quelquefois appuyée
du ebude fur une petite colonne. Elle' tient fur les unes uné halte &
un rameau d’o livier, & fur quelques autres, un rameau feulement quelle
préfente à une figure à genoux qui fembleimplorer fonfecours, & quia les
I mains levées vers le rameau quelle regarde. Il y en a ou elle tient une 1 ateie
I & une pique, ou l’une des deux feulement. La Patere etoit un l | s o es
de la Divinité. Enfin ôn a dés Monnoies de Probus, où cet Empetem
[ debout donne la main à une autre figure prefque nue, qui elt a la gauche , 6C
qui a une pique à la main. Cette fécondé figure paraît etre celle d un homme.
! entre les deux il y a une autre petite figure qui femble vouloir mettre une cou-
| ronne de laurier fur la tête de Probus. Sur ce revers ôn ne diftingueroit pas
la Clémence, qui eft toujours repréfentée comme une femme, il on ne pre-
noit pour elle la petite figure qui tient une palme & une couronne ; a ois
on dira que c’eft à la bonté , à là doucèûr & a la clémence es temps qu on
doit’ attribuer l’action dè cette petite figure, qui parait offrir la couronne a
Probus. Aufli la légende porte-t-éllë Clemehilà Temporum, aufli bien qu une
autre du même Empereur, où là Clémence debout, les jambes croilees ,
s'appuie fur une colonne, & tiènfe fané pique de la main droite, es autres
légendes portent , fur un bouclier , ou Clementice, a a emence , ou
Clemenüa, fans épithète , ou Clèmèfiticè Augujloe, ou iSf»
Nous donnons cette Divinité de quatre façons, a a p anc le n