
®at la Colonie de Ptolémaïs, il eft encore repréfenté par une tête à trois
«ornes affez femblable à celle du Dieu Pan | on voit à côté-une corne
d’abondance. O n prétend que le N il eft ainfi repréfenté fur ces deux revers,
.parce que les Égyptiens l’adoroient fous le nom de Jupiter l’Egypuen ; en
quoi ils étoient unités par ceux de Ptolémaïde. Les cornes aux figures des
Fleuves, marquent leur embouchure dans la Mer. Aufurplus , cette dernière
façon de reprefenter les Fleuves n’eft point ordinaire.
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D e s Arbres , Arbriffeaux , Plantes SC Herbes de la terre , qui font
repréfentés fu r les Médailles.
Les Ambres, les Arbriffeaux, les Fruits, les Herbes & les autres productions
de la terre, du moins les plus connues & les plus utiles , dans
certains pays, ont auffi trouvé leur place fur les Médailles. Ces dons précieux
d e là Nature y paroiffent en une infinité de manières, tantôt parce
qu’ils étoient confacrés aux Dieux que les Médailles repréfentoient en
figures ou en fymboles, comme le Laurier au Dieu Apollon, le Myrte à
Vénus, & c . , tantôt parce qu’ils dévoient être préfentés aux Empereurs &
aux Princes victorieux, bienfaiteurs, Reftaurateurs ou Protecteurs, & c . , les
Peuples croyant ne pouvoir mieux leur témoigner leur joie, leur refpeû &
leur reconnoi(Tance a leur arrivée dans leurs pays, qu’en leur offrant les
Fleurs , lés Plantes & les Fruits qui leur étoient propres. Quelquefois
c ’étoit par allufion aux noms des perfonnes repréfentees fur les Médailles,
lorfque ces noms avoient quelque analogie avec ceux des Plantes ou Arbres
qu’on y faifoit graver ; c’eft ainfi que les Arbres appellés Lances, par leur
analogie avec le nom de Larifcolus, ont été repréfentés fur les Médailles de
la famille Accoleia , à laquelle Publius Larifcolus appartenoit.
Les Arbres & les Plantes qui paroiffent le plus fouvent fur les Médailles,
font, i° . lesLarices, dont on vient de parler; z°. les Palmiers de plufieurs
efpèces , avec leurs fruits : on les voit fur des Médailles d’Égypte, de Crète,
de Phénicie &c. : une branche de ces Arbres fert de fymbole a la Victoire;
auffi en voit-on ordinairement entre les mains des figures qui la repréfen-
ten t; 30. l’O liv ie r , dont les rameaux paroiffent fur une infinité de revers,
fur-tout quand il eft queftion de la paix, dont il fut toujours-le fymbole;
40. le Laurier confacre à Apollon ; y0, le M y r te , qui l’eft à Vénus : ils fe
trouvent l’un & l’autre fur les Médailles de ces Divinités ; 6°. le Baume ;
y 0, la Canne odoriférante ; 8°. le Diétame ; 90. le Rofeau ; 1 o°, la Vigne;
1 1°. le Silphium ou Laferpium, efpèce de Perfil ; 1 1°. le Lotus, fleur commune
en Égypte , & qui fe trouve fouirent fur la tête des Divinités du
pays ; 1 30. la Rofe ou le Balauftium , autre efpèce de fleur qu’on voit fur
les Médailles des Rhodiens, & qui croît fur le Grenadier fauvage ; 14°. le
Strobilium, ou la Pomme de P in , gravé aux revers d’Augufte, de Mamer-
tius, & de Syracufe ; 1 y0, les épis de Bled , & les Pavots, qui fe trouvent
fouvent unis pour former des bouquets & des fymboles à Cérès, à l’Abondance
, & à d’autres Déeffes femblables ; 16°. les R aifins, fi communs au
revers des Monumens repréfentatifs des Fêtes de Bacchus ; iy ° . les Pommes
dans la main de Vénus, & mêlées, dans les cornes d'Amalthée,, avec toutes
fortes de fruits.
Il fuffit d’avoir indiqué ces Arbres & ces Arbriffeaux, ces Plantes & ces
Herbes , fans qu’il foit befoin d’entrer ici dans un détail plus particulier ,
ni de les repréfenter fur nos planches, non-feulement parce qu’on ne les
rencontre fur les Médailles qua l’occafîon de leur analogie avec les fujets
qui y font repréfentés , mais encore parce qu’on les trouve pour la plupart
fur les Médailles des Divinités qu’on a données , & fur d’autres qui fe
rencontreront encore dans la fuite de cet Ouvrage. D ’ailleurs, ces fortes
d Arbres &c d’Herbes font gravés fi fort en petit fur nos Médailles , qu’il
n’eft pas fouvent poflible de diftinguer la forme des feuillages des uns
d’avec celle des autres : ce feroit par cônféqùent en pure perte qu’on
voudrait les donner chacun en- particulier. Paffons à ce qui regarde les
Animaux ; nous y verrons des objets plus diftindts , plus clairs & plus
dignes de la curiofité & de l’attention de nos Lecteurs.
S e c t i o n X X X I V .
D es Animaux qui font repréfentés fu r les Médailles.
C ’eft quelque chofe d’admirable de voir la multiplicité & la variété des
Animaux, des Reptiles & des Monftres fabuleux que l’on a repréfentés fur
les Médailles, & a combien d’ufages l’Antiquité les a fait fervir. O n va
donner ici les principaux, avec un précis de leur lignification fur ces Monur
mens, & de leur ufage chez les Païens. Nous verrons d’abord les Ahimaux
terreftres, foit domeftiques , foit fauvagèS, foit reptiles, &c. ; nous paffe-
xons enfuite aux Monftres, enfans de la Fable.
D es A n i m a u x D o m e s t i q u e s , et a u t r e s .
D e l’Éléphant.
Nous commençons par l’Eléphaht, Animal d’une force & d’une grandeur
extraordinaires. Il paroît fur nombre de Médailles , où il peut être
confidéré fous trois regards différons ; d’abord comme bête de charge & de
trait ; enfuite comme animal propre à étaler la magnificence des Empereurs,
des Rois &C des Princes ; enfin comme fymbole de quelque objet.
L ’Éléphant, comme bête de charge , fervoit aux Empereurs pour la
guerre, & leur étoit d’une grande utilité. O n chargeoit ces Animaux de
vivres & de butin ; quelquefois on les bardoit & on les cuiraffoit en quelque
forte , pour les animer, & les forcer à fe jetter à travers des bataillons
ennemis, avec une fureur qui les mettoit fouvent en defordre. Comme
bêtes de trait , les Éléphans s’atteloient aux voitures , fingulièrement aux
chars de triomphes des Empereurs &c des Héros victorieux.
Quand les Empereurs vouloient faire voir plus de grandeur & de gene-
rofité dans la célébration des Jeux publics , ils y faifoient paraître, entre
autres Animaux rares, plufieurs Éléphans bardés avec une grande magnificence.
On s’en eft fervi pour fymbole de plufieurs objets. Sur certaines Médaillés
de Jules-Céfar , il l’eft de l’A frique ; fur dautres , il marque
l’Éternité, ou la longue durée d’un règne. C e n’eft guere qu en examinant
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