
pératrice a droite, ïe donnant mutuellement la main. Nous doimons deux
«de ces reversa la planche X X X I V e. nos. 3. & 4. ; te qui fuffira pour faire
connoître les Médailles frappées au fujet de ces Alliances Conjugales.
S e c t i o n V .
D es Alliances 8C Confédérations des Peuples , des Villes SC Princes ,
fu r les Médailles.
Quelquefois deux & même trois Princes gouvernoient enfemble l'Empire,
t>u le partageoient entr’eux : alors, pour confacrer & perpétuer là mémoire
d ’un Evénement heureux , q u i, en établiffant 1 union & la paix entre plusieurs
Corhpétiteurs , rendoit ou confervoit la tranquillité a 1 État , on
frappqit des Médailles dont le Type repréfentoit Souvent deux mains qui
fe ferraient mutuellement , quand le Traite netoit fait qu entre deux
Princes, & trois mains, quand il étoit pafle entre trois. Voyez le n°. y.
de la planche X X X IV e. : on y a place le revers frappé à Fôecafion du
Traité fait entre Valérien, Gallien & Valérien le jeune. Ces fortes d A lliances
& de partages de la Souveraineté font encore marqués de plufîeurs
autres façons, aux revers des Monnoies antiques. Quelquefois ce font les
deux Princes Contraéfans qui fe donnent la main droite, & qui tiennent
de la gauche chacun un rouleau, qui paroît être le Traite meme quils ont
fait enfemble ; comme on le voit dans Marc-Aurele & Lucius-Verus, les
deux premiers Princes qui ont gouverné l’Empire de concert, avec la meme
autorité, &c fous le titré d’Augufte. C e revers eft au n°. 6. de la meme
planche. Dans un autre, la nouvelle Rome ( Conftàntinople )affife, ayant
une proue de Vaiifcaii à fes pieds, une Pique & le Globe en main, parait
approuver la bonne Intelligence de Grarien, Valentinien & Theodofe qui
régnèrent enfemble près de cinq ans. C e Type eft repréfenté au n°. 7 de
la même planche, avec la légeride , Co n co k d iA AüGGG.\ les trois ggg.
lignifient les trois Empereurs. Voilà ce qu’on peut rapporter dans cet Ouvrage
de plus intérefïànt fur ces fortes d’Alliances & de Traites entre les
Princes , exprimés fur' les Médailles. <
Quant aux Traités d’Alliance & de Confédération entre les Peuples &
les Villes, il y a plufîeurs chofes à dire & à remarquer à leur fujet. D abord,
il faut diftinguer entre ceux que les Peuples & les Villes de la Grèce fai-
foient enfemble, & ceux que les Romains formoient avec d’autres Villes
& d’autres Peuples.
Les Alliances & les Traités de Confédération, de Communion, ou
de Communauté entre les Villes grecques, font repréfentés par des Types
& fous des noms différens. Sur certaines Médailles expliquées dans les favans
Ouvrages de M. Spanheim, Jupiter paroît comme le Dieu qui préfide aux
Traités & aux Alliances, comme la Caution dçs Sermens en ufage pour
affiner leur garantie & leur exécution , &c enfin comme le Vengeur des
crimes que l’on commet en les violant. C ’eft ainfî qu’il fe trouve à la face
d’une Médaille des Locriens, où la Déeffe Rome pofe la main fur une figure
militaire, qui repréfente le Peuple des Locriens, & qui lui prête Serment
■ de ‘Fidélité, fuivant la légende p«mh nura aokpon 3 ce qui fignifie , la F o i ,
ou la Fidélité jurée ou promife aux Romains par les Locriens. Une Médaillé
des Peuples d’Amorium, dans la Phrygie, nous a confervé un autre
Type de l’Alliance de ces Peuples avec les Romains. A la face on voit
la Déeffe R om e , & au revers deux mains qui fe ferrent mutuellement. On
trouve parmi les Médailles d’Antonin-Pie & de Marc-Antoine deux revers
d’Alliances, l’une des Miléfiens avec ceux de-Smyrne, & l’autre de ces
derniers avec les Laodicéens. Le premier revers porte deux figures qui
repréfentent les Miléfiens & les Smyrniens qui contractent Alliance, adoptent
réciproquement leurs Dieux , leurs Temples & leurs Autels, & fe
promettent des fecours & affiftances dans les armes & le commerce, en
préfence du Génie ou de la Divinité Tutélaire de ces lieux, reprefenté fous
une troifième figure.Sur le fécond revers, on reconnoît à fes attributs Cybèle
aflîfe devant Jupiter debout, deux Divinités tutélaires, l’une de Smyrne, &
l’autre de Laodicée : nous donnons ces deux derniers revers aux n0!. 8.
& 9. de. la planche X X X I V e.
Les trois mon dont on s’eft fervi dans les légendes, pour fignifier ces fortes
de Traités d’Alliance & de Confédération des Villes grètques entre elles,
ou avec les Romains, font mxns, qui fignifie la Foi ou la Fidélité, : fcMONoiA-,
qui fignifie la bonne Intelligence , & koinoma ou koinon , qui fignifie
la Communion, la Communauté ou le Commun. Mais ces mots ne font pas
fynonymes, quoiqu’ils paroiffent employés pour fignifier à-peu-près la meme
chofe. Celui de P i jli s , de Foi ou de Fidélité annonce la Foi & a Fidélité
jurée & promife par un Peuple à un autre Peuple ; ce qui forme une efpèce
d’Alliance. Omonoia, l’U nion, la bonne Intelligence, outre l’Alliance d’un
Peuple avec un autre, annonce l’Union & la bonne Intelligence qui régnoid
en toutes chofes entre- les deux Peuples confédérés. Enfin le- terme de Koinonia
ou de Koinon, Communuas ou Commune, ne fignifie la Communauté que
pour certaines chofes , ainfi que l’Union & la bonne Intelligence à certains
égards, & non pour tour. Cette remarque eft de M. Spanheim.
A l’égard des Alliances que les Romains ont contrariées avec d’autres
Peuples, nous trouvons dans les Médailles de la famille Antiflia, & dans
celles de l’Empereur Augufte, deux revers qui repréfentent, à-peu-près de la
même manière, l’Alliance faiteêritre les Romains &-les Gabiens ; Alliance
confirmée, fuivant la coutume du temps, parle Sacrifice d un Porc. Sur
ces deux revers on voit deux Prêtres debout, avec un voile fur la tête :■
l’un tient un Porc par les pieds de devant, & l’autre par ceux de derrière ,
au-deffus d’un Autel qui eft entr’eux , & fur lequel ils parpilfent prêts a
l ’immoler. Toute la légende raffemblée porte, C. Antifias-Vetus. Fctdus
Populi Romani cum Gabinis. La première partie de cette légende marque
que la pièce a été frappée par le jVlonnetaire Caius—Antiftius defeendu de la
branche de cette famille furnommée Vêtus : par la fécondé partie, & par
le T y p e , on a voulu renouveller la mémoire du Traite fait entre les Romains
& .les Gabins ou Gabiens, après la bataille d Aclium. Nous donnons un de
ces revers à la planche X X X I V e. n°. 10.
L ’Alliance d’une Province avec une autre, comme de lEfpagne avec la
France , qui-étoient l’une & l’autre Provinces Romaines, eft repréfentee, fur
une Médaille de Néron , par une Femme affîfe , qui tient une patere pour
offrir le Sacrifice ordinaire en pareille occafion. Quand on a voulu marquer
les fruits de ces fortes d’A lliances, ou de la Concorde & de la bonne Intelligence
entre plufîeurs Provinces, Concordia Provinciarum, on^a ajoute
deux cornes d’Abondance fur le bras de cette figure, qui femble etre celle