
.■ un autel enflammé, ou bien un trépied facré , efpèce d’au te l, duquel fort
un Serpent. C e font-là les figures & les fymboles les plus ordinaires de la
Déeffe Salut ou Santé , fur les Médailles. Les légendes que l’on y trouve,
portent Salus Augujh, ou Salus jliitonun, 3c quelquefois, Pruiceps Ju~
vends, ■ .
■ Quant à la Déeffe Salut regardée dans l’autre fens , ceft-â-dire comme
un fecours, comme un événement qui préfervoit de quelque cbofe de fâcheux
ou procurait quelque bien, on la reprefenta aulli de pluiieurs façons, relativement
aux biens quelle procurait, ou aux caufes qui les produifoient, &
qui écartoient en-même temps les maux 3c les accidens oppofés.
L ’Union des Trium-virs repréfentée fur une Médaille fur laquelle Marc-
Antoine, en qualité d’A ugure, tient le bâton Augurai entre Augulte &
Lépide, devant un trépied ou un autel fur lequel eft pofé le globe , & aux
pieds duquel eft couchee la Déeffe Concorde avec le Caducée & la Corne
d ’Amalthée ; cette Union, dis-je, fut regardée par ces trois Princes, Sc par
leurs Partifans, comme le Salut de l’Empire & du Genre Humain, & l’on
grava fur cette Médaille la légende flatteufe, Sains Generis Humani. O n la
répéta encore fur la Médaille où cette union & fes effets falutaires' furent
repréfentés en fymboles , par trois mains, q u i, en fe ferrant mutuellement
tiennent enfemble le Faifceau, fymbole de la Juftice, le Caducée, fymbole
de la Félicité & le Globe, fymbole de l’Empire.
Quand on regarda la Fécondité de l ’Imperatrice Faufta, femme du Grand
Conftantin, comme une chofe très-avantageufe à l’Empire, on fit graver au
revers d’une Médaille l’Image de la Princeffe, & celle de la Fécondité, ou
celle de la Déeffe Salut, avec la légende, Salus ReipubLcoe.
Lorfqu’un Prince fauva, par fes viétoires, l’Empire des maux dont il étoit
menacé, & lui procura de grands biens, on repréfenta cette idée par un emblème
naturel & fort fimple,dontla même légende, Salus Generis Humani ,
déterminoit d’ailleurs le fens ; c’étoit une Victoire fur un globe, tenant une
palme avec la couronne de laurier , fur certains revers, &c une couronne feulement,
fur d’autres, où l’on voit auffi un bouclier votif attaché à une colonne,
avec ces trois lettres initiales, C L .V . qui lignifient, Clypeus voùvus.
L a même légende, Salus Generis Humani, en forme d’Infcription au milieu
d’une couronne de laurier, eut encore le même objet & la meme lignification.
Si les Viétoires procuraient l’Abondance , une femme affilé montrait
deux beaux épies accompagnés de la légende, Salus Publica ; fi c ’étoit fur la
mer qu’on avoir combattu, la femme portoit un gouvernail, ou bien cette
Viétoire étoit repréfentée par un Fleuve , fous la figure d’un vieillard à demi
couché près d’un Vaiffeau, ayant un rofeau à la main. Les légendes pu-
blioient que ces avantages faifoient le Salut non-feulement deplufieurs Royaumes
& Provinces, mais de tout l’Empire, de tout l ’Univers ; Salus Provin-
ciarum, Salus Generis Humani.
Les Princes Chrétiens publièrent hautement qu’ils ne mettoient leur
efpérance qu’en celui qu’on devoit regarder comme le commencement & la
fin de toutes chofes ; ce qu’ils défignoient par l’alpha & l’oméga „ 3c par le
ligne falutaire de la Croix : ce fut pour la montrer qu’ils firent graver au revers
de leurs Monnoies ce ligne du Salut dans un bouclier, foucenu par la Victoire,
avec les deux lettres A. & «. alpha 3c oméga , &c les légendes,, Salus Rei-
publica, ou Salus Dominorum noflrorum Augufiomm SC Coefarum.
Il y a un très-grand nombre de Types 3c delegendesqui annoncent la Déeflê
S a in t, fur les Médailles. Nous nous contentons d’en donner quatorze à la
planche X V e. qu’on trouvera aux nos. Z7. z8. 19. 30. 31. 31 33. 34.
. ^6. 37. 38. 39. & 40. & deux aux nos 1. & z. de la planche X V I e. ;
I ce qui fuffira pour remplir notre objet.
S e c t i o n X X X I V .
D u Dieu Silence.
On a déjà vu quelque chofe du Dieu Silence, dans le premier Article de
[ce Chapitre. Il ne paraît pas que fon culte ait été fort étendu, fans doute
■ par le peu de difpofition que l’on a toujours eu a lobferver. La repréfenta-
■ tion en eft fimple : c’eft une figure qui porte un doigt fur fa bouche, pour
imontrer qu’elle met un fceau à fes lèvres, afin de ne point parler. Aux revers
|de deux Médailles de Pella, frappées, la première en l’honneur d’Alexandre-
1 Sévère, 3c la fécondé pour le jeune Gordien, le Silence eft reprefenté fur 1 un
»comme un jeune homme affisfur un rocher , tenant une palme de la main
«gauche, & portant un doigt de la droite fur fa bquche , & fur l’autre comme
lune jeune femme âffife fur une chaife, portant auffi fa main droite à la bouche,
fil n’y a point de légende qui indique que c’eft le Silence que^lon a voulu
Irepréfenter ; auffi M. Sphanheim a-t-il cm pouvoir prendre également ces
■ figures pour celles de la Confiance. Confultez fon ouvrage intitulé les Cé-
ifars de Julien, page 1 4 ; . O n les trouvera l’une 3c l’autre à k planche X V 1«.
nos. j . & 4. O n n a guère que ces deux revers confacres a cette Divinité.
S e c t i o n X X X V -
D e la Sûreté.
; La Sûreté fut auffi confidérée , ou en elle-même comme une Divinité,
fans égard à ceüx qui pouvoient la procurer ou en jo u ir , ou comme un
[avantage confidérable qui affermit l’état des hommes & les flatte infiniment.
I Dans ce dernier fens, on demandoit la fureté, ou on 1 avoit obtenue : ces difte- I tentes idées ont donné lieu â plufîeurs repréfentations dans lesquelles on a
■ cherché à indiquer, autant qu’il a été poffible , les divers évenemens qui
l l ’avoient procurée, le rang des perfonnes qui faifoient jouir de cet avantage,
|& même celui de celles qui l’avoient reçu ; c’eft ce que les Médaillés nous
■ apprennent par leurs Types & leurs legendes ; car Üsjg prêtent ouvent un
[fecours mutuel pour fe faire connoître & entendre réciproquement.
Il femble que l’on ait voulu repréfenter la Sûreté comme Déefle^leule ,
| & abftraction faite de fon influence pour la tranquillité & k ien etre , es
! hommes, lorfqu’on l’a gravée fous la figure d une femme anife ouaccou ee,
lâ tête foutenue d’une main devant un autel, la halle a la main, & avec un
air qui marque une tranquillité parfaite. Les légendes Securitas Auguji ,
là Sûreté d’Augufte 3 ou Securitas Populi Romani ; la Surete du Peup e o
main; ou Securitaspublica; la Sûreté publique , peuvent bien annoncer cpm
c'étoit l’Empereur & le Peuple Romain qui jouiffoient de la tranquillité SC
de la Sùrete ; mais la figure n’a rien de rélatif a la Sûrete c0^ 1 er e ans
ceux qui en goûtoient les fruits. Les cornes d Abondance qu ^ e tient ou
à U 6 , L 1 11