
* caufe des légendes qui marquent non-feulement l’arrivée de l’Empereur ,
mais encore le pays où il arrive ; nous en trouvons des preuves dans les Médailles
d’Hadrien & de quelques autres, ou on lit ^ Adventus, ou Adventui
Augufii Achaix -, Africoe, Afioe , Siciliæ, Gallioe, Hifpania , &c. Arrivée
de l’Empereur en A chaïe, en Afrique , en A llé , en Silicie, dans lés Gaules,
on Elpagne, &c. Nous avons donné deux revers de ces Médailles aux nos.
3 i. & 34. de la planche X X V e.
Il faut obferver que quand le départ des Empereurs fe faifoit par Me r ,
ou par Eau , alors la légende des Médailles ne portoit point, Profeclio ,
mais Trajeclus ; c’étoit alors un Vaifleau trirème rempli des Rameurs & des
Soldats, qui repréfentoit la Navigation. D e même, lorfque les Empereurs
arrivoient par eau , c’étoit encore par un trireme que l’on marquoit cet
événement ; mais avec la légende , Adventus Augufii , ou Augufiorum.
O n en donne trois revers aux nos. 8. 9 . & xo. de là planche X X X I I e.
Enfin les Empereurs , après îèurs expéditions , revenoient à Rorixe :
quand elles avoient été heureufes, ils y étoient reçus en triomphe. On
a reprefente quelquefois ces entrées d’une manière fimple , .par la figure
equeftre ou pedeftre de l'Empereur, que Rome s’empreffe de recevoir - en
tendant la main : d’autres fois , c’eft une figure qui le précède , en tenant la
bride de fon cheval : quelques Types expriment ces entrées par la repré-
fentation d’un ennemi terralfé fous le cheval du Vainqueur : enfin ces fortes
de triomphes font défignés encore plus clairement fur certaines Médailles,
ou R om e , revêtue à la militaire, & affife fur des boucliers & des cuirajffes,
reçoit le Prince victorieux. Nous avons dans Trebonius-Gallus, & Volufien,
un exemple fingulier d’un pareil événement. Ces deux Empereurs, malgré
la paix honteufe qu’ils venoient de faire avec les Scythes , ne laiffèrent
pas d’entrer à Rome en triomphe , & d’en vouloir conferver la mémoire
par des Médailles où ils fe firent repréfenter à cheval , précédés de la
Victoire j la palme à la main, & fuivis des Légions Romaines, défignées
par deux Soldats. Nous donnons ces revers aux nos. 1 1. & 12. de la même
planche XXXIIe.
Section
S e c t i o n V I .
Des Allocutions t ou Harangues, des Empereurs ôC des Généraux, aux Soldats.
Avant de marcher au Combat ou de monter a l’alïaut, les Empereurs,
où les Généraux en leur abfence , avoient coutume de palfer de
rang en rang pour haranguer les Soldats. Us les exhortoient à donner des
preuves de fidelité & de courage qui pulfent leur mériter les titres de Protecteurs
& de Libérateurs de la Patrie : lorfque l’Année s’étoit diftin°née
par fa conduite dans des Combats ou des Expéditions importantes, ceux qui
la commandoient ne manquoient jamais de rendre a la valeur un jufte
hommage, en comblant les Soldats de louanges, & en leur acc'ordant des
récompenfes dont nous parlerons dans la fuite.
C e font ces exhortations & ces louanges que les IVÏedailles nous donnent,
fous le titre d’Allocutions, Adlocutio Augufii : ou Adlocutio Cohortium.
L ’Empereur y eft repréfenté élevé fur une efpèce de tribunal , ou, fur une
éminence qui étoit fouvent formée de gazon: il y paraît quelquefoisfeul,
habillé de fa To ge ; d’autres‘fois il eft accompagné de quelques-uns de fes
Officiers, & habillé à la Militaire, toujours dans l’attitude de parler à un
certain nombre de Soldats qui font debout devant lu i , & qui repréfentent
l’Armée. Nous donnons à la planche X X X I I e. n°L 13. & 1 4 . , deux de
ces revers : ils fuffiront pour avoir l’intelligence de tous les autres, .
S e c t i o n V I I .
Des PromeJJes SC Sermens de Fidélité faits aux Empereurs, ou aux
Généraux, par les Soldats.
Quand les Empereurs, ou leurs Généraux, étoient arrivés à l’Armée,
ils recevoient ordinairement le Serment de Fidélité des Soldats. Ces fortes
de Cérémonies militaires font repréfentées de plufieurs manières fur les
Médailles. T antôt c eft un Soldat, qui, au nom de toute l’A rmée , donne
la main à 1 Empereur , en ligne de Promefle de Fidélité ; tantôt c’eft l’Empereur
qui précédé fes Soldats, ou qui en eft fuivi, pour marque de leur
Fidélité : fur d autres revers , l’Empereur & les Soldats fe donnent la main
au-delfus d un Autel fumant, & offrent enfemble le Sacrifice qui accom- I pagnoit ordinairement le. Serment de Fidélité : quelquefois c’eft devant la
I porte dun Temple que ce Serment fe prête par les Soldats, en levant la
I main vers le Général ou l’Empereur. Une femme qui tient une ou deux
Enfeignes militaires, indique également la Fidélité jurée par les Légions 3 on
trouve fouvent auffiles mêmes Enfeignes feules au nombre de deux, de trois,
ou de quatre, pour marquer la même chofe. On a déjà vu quelques Médailles,
a la planche XIIIe. nos. 14. & 1 y. avec la légende, F ides Militum ; la Foi
ou la Fidelité des Soldats : de plus, on en a dû remarquer une au n°: 37.
delà planche X X X I e. , avec cette autre légende, Fides Exercitûs: nous
allons en donner encore deux à la planche X X X I I e. nos. i j . & 16. Il
fera aifé après cela de reconnoître les autres, puifqu’ils portent toujours
I pour légende, Fides Militum , Fides Exercitûs, Fides Legionum, Fides
Cohortium.