
traiterons comme d’un avantage remporté par les Empereurs & par les Gé
néraux d’Armées fur des Peuples ennemis® que dans les dernières Seétions
du IIe. Article du V IIIe. Chapitre.
La Vido ire confidérée comme une Déeffe , fut repréfentée plus rarement
à la face, qu’aux revers des Médailles : à la face, c eft une tête de femme, ou
plutôt un bufte de jeune fille coëffée de fes cheveux d une manière fingùlière,
& ayant des ailes aux épaules ; Symbole auquel on peut la reconnoître partout
, même fans légende 3 car elle ne paroît, nulle part fans ailes , au lieu
que fes autres ornemens & attributs varient fouvent.
A u revers des Médailles, la Viétoire eft repréfentée fous la figure d’une
grande femme habillée de long. Elle eft quelquefois affife fur une chaife ou
fur un globe, & d’autres fois dans un char à deux ou à quatre Chevaux ; au
revers de quelques Médailles , on la trouve debout fur un globe, où fur un
bouclier, mais plus ordinairement dans l'action & l’attitude de marcher à
grands pas ou de voler. Par-tout elle a des ailes, fouvent la couronne & la
palme a la main, ou un rameau, un trophée , une croix & quelquefois un
bouclier fur lequel on a gravé fon nom, ou les Vidtoires des Empereurs &
du Peuple. Elle y configne auffi les voeux qu’on formé en faveur des Princes:
on voit auffi. fouvent à fes pieds des Captifs. Enfin elle a autant de titres que
les Vainqueurs & les Vaincus ont eu de noms & de qualités. Le detail en
ferait trop étendu : on les trouvera fur les différentes Médaillés qui la repre-
fentent: nous nous-contenterons d’en donner quelques-unes, en attendant
qu’on trouve, dans' la fuite, lesaufres.
Quoique la plupart des Types de la Victoire repréfentés aux nos. zo. z i.
z z . z j . Z4- z y . z 6. irj. z8. 19. 30. 31. & 3z. de la planche X V I e. aient
été gravés pour des Vidtoires d’Empereurs, néanmoins la Viétoire s’y trouve
particulièrement comme D iv in ité , puifqu’il n’y paroît aucun des Princes
dont les Armes victorieufes ont donné lieu à la fabrique de ces Médaillés.
Il n’en fera pas de même dans les Types de Vidtoires, de Trophées
& de Triomphes, que nous donnerons ailleurs.
CH A P IT R E
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C H A P I T R E VI.
Du Culte que les Anciens rendirent aux fuujjes Divinités, SC généralement
de tout ce qui regarde la Religion des Idolâtres-
A Près avoir fait connoître les fauffes Divinités, il convient de faire voir
en quoi confiftoit le Culte qu’on leur rendoit, & de faire fentir,
lautant qu’il eft néceffaire pour notre objet, tout ce quiavoit quelque rapport
fc ce Culte, Les Médailles, entre autres Monumens, nous montrent des
Temples, des A utels , des Sacrifices' & les Inftrumens qui leur étoient
jforopres ; elles nous parlent de Voe u x , de Prières, de Supplications, & de
jplufieurs autres Cérémonies ; nous y trouvons des Pontifes, des Prêtres, des
■ prêtreffesI des Veftales, des Augures, des Flamines, des Duum-virs, des
ÏSeptem-virs, des Quindecim-virs, des Sibylles, avec les habillemens, les
Lrnemens, les titres & autres attributs convenables à leurs fondtions ; elles
Ifbnt mention non-feulement de tout ce qui appartenoit au Culte des Dieux ,
imais encore des Apothéofes , Cérémonie qui fe pratiquoit quand on créoit
'de nouvelles Divinités, en élevant à ce rang les Empereurs, les Impératrices ,
les Hommes Uluftres par leurs dignités, & ceux qui s’étoient diftingués fort
L r leurs grandes & belles actions, foit par leurs bienfaits & leurs mérites-
f II eft donc très-important d’entrer dans le détail de tous ces objets,
d’en apprendre la lignification, puifque fans ces Notions il ferait impoffible
ke parvenir à la connoiffance de la Théologie & de la Religion Païennes,
fies Médailles & autres Monumens ; c’eft ce qui va faire la matière des
'quinze Sections qui partageront l’Article unique de ce Chapitre. Nous parlerons
d’abord des Temples, des Chapelles & des Oratoires que l ’on a élevés
aux fauffes Divinités 3 enfuite des Autels &c des Trépieds (acres, des Sacrifices
& des Inftrumens qui leur étoient propres, des Dignités de Souverain
Pontife, des Pontifes, des Prêtres & Pretreffes, des Augures , des Flamines,
ides Septem-virs dits Épulons, des Duum-virs, des Quindecim-virs prepofes
aux chofes facrées , des Sibylles, des Veftales, des Oracles & d « Voeux ,
ides Funérailles & des Sépulchres, des Lampes Sépulchrales , des Epitaphes,
& c ., enfin des Apothéofes, ou des honneurs rendus aux Empereurs, aux
ilmpératrices , & à plufîeurs autres Perfonnages Uluftres, apres leur mort.
Nous referverons à traiter, dans la fuite, des Fêtes & des Jeux qu on célebroir
’ ici des Dignités facrées,
lédailles, nous remettrons
pour honorer ces fauffes Divinités : en parlant
connues chez les Romains , fur-tout par leurs V
à traiter dans une autre occafion de la nature & des noms de ces memes
Dignités chez les Grecs, qui les ayoient reçues des Egyptiens, & tranfmifes
aux Romains.