
Le Minotaure.
La Fable donne pour mère au Minotaure Pafiphaé , femme de Minos
R o i de Crète, & le regarde comme le fruit abominable de la paillon quelle
conçut pour un Taureau ; auflï le reprélente-t-on en partie Homme, ,8c en
partie Taureau. Comme ce Monftre ravageoit tout, & nefe raffafioit nue
de chair humaine, Minos fit faire par Dédale un labyrinthe, où il renferma
8c ou dans la fuite il devint Tinftmment de la vengeance éclatante que ce
R o i voulut tirer de la mort de fon fils Androgée, que les Athéniens avoient
tué. Le Prince fon père les combattit, & leur impofa à main armée un Tribut
annuel de fept jeunes hommes & de fept jeunes filles, pour être dévorés
. par le Minotaure. Mais Thefée délivra les Athéniens de ce cruel Tribut
.en tuant le Monftre : il fortit heureufement du labyrinthe, par le moyen
d’un peloton de fil qu Ariane , propre fille de Minos, lui donna, touchée de
la bonne mine de ce Guerrier. Le Minotaure eft repréfenté tantôt en entier
,8c tantôt par la moitié antérieurè feulement, dans ies Médailles de Syracufe'
de Sélinonte, de Hiéron, &c. Il n'eft pas néceffaire d.e préfenter ces fimires
fur nos planches ; elles font alfez connues.
Voilà ceux des Monftres fabuleux, dont les Médailles nous fourniffent
.ordinairement la figure, & que l’on a fuppofés habiter la terre ou les eaux.
Paflons à préfent aux Poilfons , & autres Animaux réels purement aquatiques.
S e c t i o n X X X V I .
D e s Poijfons cC Animaux aquatiques, qui font repréfentésfur les Médailles.
D e s D a u p h i n s .
Les Poiflons & Animaux aquatiques ont été auffi repréfentés fur les
Médailles;, & même en alfez grand nombre. O n les a fait fervir aux Sacrifices,
& a la Véhiculation : on en a même formé des attributs & des fym-
boles. C e f t ainfi que les Dauphins ont été particulièrement confacrés à
Neptune, à Apollon & à Vénus. Confacrés à Neptune, on les voit entre
les^ mains de ce D ieu , dans quelques Médailles de Sexte - Pompée. Dédiés
à Apollon ^ on les trouve fur le Trépied facré des Quindecim-
virs, Officiers prépofés aux chofes facréés, &c. Rien de plus naturel que
leur Confecration a Venus, Deelle nee de 1 ecume de la mer.
Les memes Dauphins , que les Grecs appellent Philandropes ( amis des
hommes ) , parodient fur plufieurs revers jouer avec des enfans, 8c leur
fervir de monture. Un de ces Poilfons entre les mains de Neptune, qui a le
pied fur la proue d un Vailïeau avec un Trident derrière-lui, marque, fur les
Médaillés d Agrippa, 1 Empire de la mer, ou la place de grand Amiral que
l’Empereur Augufte avoit confiée à ce Prince.
L ’explication détaillée des différens revers qui fe préfentent fur les Médailles
, fera la matière d un Catalogue général, hiftorique & raifonné, qu’on
fe propofe de donner dans la fuite. A préfent, pour ne point nous écarter
du plan de notre Ouvrage, nous nous contenterons d’apprendre à connoître
les objets qui font repréfentés fur ces revers, aux nos. 4. j . & 6. de la planche
X X V I I I e : on les a déjà vus, & on les trouvera encore dans la fuite.
Le
Le Homard, le Polype, la Sèche SC Le Pompile.
Le Homard, en latin CommarSs ; le Polype, Polypus ; la Sèche ou la
Tante, Sépia ; le Pompile ou le Nautique, Nauticus, font repréfentés
fur le revers d’une Médaille de Néron. O n les donne à la planche X X V I I I e.
n°. 7- , d’après M. Spanheim.
Le Thon.
On trouve ce gros PoifTon fur quelques revers de Plantille, de Lucille
Sc de Crifpine. Il y en a deux fur un revers de Lucius-F?rus, frappé à
Nicomédie, & deux autres fur un revers de Lucille fa femme, frappé à,
Byzance : il y a fur ce dernier un Dauphin entre deux. Voyez les n°s. §. &
q, de la même planche.
Le Veau Marin.
Cette efpèce de PoifTon, appelle en latin Phoca, ou Phocoena, approche
aflez du Dauphin: il y a apparence qu’il tire fon nom de celui des Peuples
K qui en faifoient le plus grand commerce ; c’eft-à-dire des Phocéens. Ils nous I en ont confervé la figure, fur une de leurs Médailles frappée fous l’Empe- I reur Sévère. O n voit fur le Poiffon un Animal qui relfemble beaucoup au
Loup, & qui paraît prêt à le dévorer. O n le trouvera au n°. 10. de la
planche X X V I I I e.
Lé Porc Poiffon, la Raie, l ’Écrevife, ou le Cancer, le Crabe, le Pélamys,
ou la Pélamyde.
Le Porc Poiffon, en latin , Aprinus, fe trouve ( félon M. Spanheim,
Tome Ier. pag. 1 3 1 - ) au revers d’uae Médaille frappée fous 1 Empereur
Sévère, par les Peuples d’une Hle d’Afrique appellés Lopadufoe. C e t Animal,
auquel certains Auteurs ont donné d’autres noms, femble etrearme de dents
recourbées comme un Sanglier , & d’arrêtés fur le dos beaucoup plus fortes
& plus'terribles que celles de la Perche. Voyez le n°. 11 de la planche
La Raie fe trouve fur une Médaille de la famille Proculeia ; voyez le.
n?. i z . de la même planche. , . -
Le Crabe eft une efpèce d’Ecreviffe : il fe trouve fur un revers de la
famille Durmia : il prend avec fes pinces un Papillon au v o l, & tient, fur
un autre revers de la famille Servitia, un Acroftolium, ornement de Vaifleau,
Voyez l’u n& l’autre aux nos. 13. & 14. de la meme planche.
Le Pélamys, ou la Pélamyde, approche beaucoup du T h o n , lic e nelt
pas le même Poiffon. O n le voit a la meme planche, n . iy .
Voilà quels font les Animaux aquatiques qui fe trouvent ordinairement
repréfentés fur les Médailles. S’il s’en rencontre quelques autres, dont le
detail nous foit échappé, on les verra dans la fuite de cet Ouvrage, ou dans
les Catalogues qu’on fe propofe d y ajouter.
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