que celle des forfaces & des folides, la longueur du
pendule fera la jauge univerfelle, & l ’on viendra par ce
moyen aifément à bout d’épurer cette partie du commerce
fi fujette à la friponnerie, par la difficulté de
connoître exactement les meffires, difficulté qui en a
produit d’autres, & qui a fait mal-à-propos imaginer,
pour cèt ulàge, les meffires mécaniques, &, ffibffituer
les poids aux meffires géométriques pour les liquides, ce
qui outre l’incertitude de la vérité des balances & de la
fidélité des poids a fait naître l’embarras de la tare & la
néceffité des déductions. Nous préférons, avec raifon,
la longueur du pendule fous l’Equateur, à la longueur
du pendule en France, ou dans un autre climat. Ou
prévient par ce choix la jaioufie des Nations, & on met
la poftérité plus en état de retrouver aifément cette meffire,
La minute - foconde eft une partie du temps, dont on
reconnoîtra toujours la durée, puiffiu’elle eft une partie
déterminée du temps qu’emploie la T erre à faire là révolution
fur fon axe, c ’eft-à-dire, la quatre-vingt-fix mille
quatre centième partie jufte; ainfi cet élément qui entre
dans notre unité de meffire, ne peut y foire aucun tort.
X X X I .
N o u s avons dit ci-devant qu’il y a des vérités de
différens genres, des certitudes de différens ordres, des
probabilités de différens degrés. Les vérités qui font
purement intellectuelles, comme celles de la Géométrie,
fo réduifent toutes à des vérités de définition ; il ne s’agit,
pour réfoudre le problème le plus difficile, que de le
jd’A r i t h m é t i q u e m o r a l e . 133
bien entendre, & il n’y a dans le calcul & dans les autres
Sciences purement Ipéculatives, d’autres difficultés que
celles de démêler ce que l’elprit humain y a confondu;
prenons pour exemple la quadrature du cercle, cette
queftion fi fomeufe, & qu’on a regardée long-temps comme
le plus difficile de tous les problèmes; & examinons un
peu ce qu’on nous demande, loriqu’on nous propofe de
trouver au jufte la meffire d’un cercle. Q u ’eft-ce qu’un
cercle en Géométrie! ce n’eftpoint cette figure que vous
venez de tracer avec un compas, dont le contour n’eft
qu’un affembiage de petites lignes droites, lefquelles ne
font pas toutes également & rigoureufement éloignées du
centre, mais qui forment différens petits angles , ont une
largeur vifible, des inégalités, & une infinité d’autres
propriétés phyfiques inféparables de l’aélion des inftrumens
& du mouvement de la main qui les guide. Au contraire le
cercle en Géométrie eft une figure plane, comprifo par
une feule ligne courbe, appelée circonférence ; de tous
les points de laquelle circonférence, toutes les lignes
droites menées à un foui point, qu’on appelle centre,
font égales entr’eiles, Toute la difficulté du problème
de la quadrature du cercle , confifte à bien entendre tous
les termes de cette définition ; car quoiqu’elle paroiffe
très-claire & très-intelligible, elle renferme cependant
nu grand nombre d’idées & de fuppofitions, defquelles
dépend la folution de toutes les queftions qu’on peut
foire fur le cercle. Et pour prouver que toute la difficulté
ne vient que de cette définition ; fuppofons pour