A n n é e s . ' N a i s s a n c e s . M a r i a g e s . M 0 R T S. I
1670. . 1 6S 10. | 3 9 3 ° . : x 14 6 1. |
16 7 1 . 18332. 3986. 17398. s
: ' »-67a. 18427. 3562. 17584. j
T o t a l . . . 53769. 1 1478 . 56443.. j
D ’où l ’on doit conclure, i.° que dans ce temps,
c ’efl-à-dire, il y a près de cent ans , chaque mariage
produifoit à Paris, environ quatre enfans deux tiers, au
lieu qu’à préfent chaque mariage ne produit tout au
plus que quatre enfans.
2.0 Que le nombre moyen des nailfances des trois
années 16 70 , 1671 & 16 7 2 , 'étant 1 7 9 2 3 , & celui
des dernières années de nos Tables de Paris; lavoir,
1 7 6 4 , 1763 & 1766 étant 19 2 0 ? , la force de cette
ville pour le maintien de fa population a augmenté depuis
cent ans d’un quart, & même que fa fécondité eft plus
que lüffilànte pour là population , puilque le nombre des
nailfances, dans ces trois dernières années, elt de 37616,
& celui des morts de 34.927; tandis que dans les trois
années 16 70 , 1671 & 16 7 2 , le nombre total des
nailfances étant de 33769 , & celui des morts de 36443;
la fécondité de Paris ne liiffifoit pas en entier à là population
, laquelle, en multipliant par 33 le nombre moyen
des morts, étoit dans ce temps de 638301 , & qu’elle
n’ell à préfent que de 6 40 8 13 , fi l’on veut en juger
Na i ssances , Mari ages , ire. 323
par le nombre des morts dans ces trois dernières années ;
mais comme le nombre des nailfances lurpalfe celui des
morts, la force de la population eft augmentée, quoiqu’elle
paroilfe diminuée par le nombre des morts. On
feroit porté à croire que le nombre des morts devroit
toujours excéder de beaucoup dans une ville telle que
Paris le nombre des nailfances, parce qu’il y arrive continuellement
un très-grand nombre de gens adultes, foit
des Provinces, foit de l’Etranger, & que dans ce nombre
il y a fort peu de gens mariés, en comparaifon de ceux
qui ne le font pas ; & cette affluence qui n’augmente pas
le nombre des nailfances, doit augmenter le nombre des
morts. Les domeltiques, qui font en fi grand nombre
dans cette ville, font pour la plus grande partie filles &
garçons ; cela ne devroit pas augmenter le nombre des
nailfances, mais bien celui des morts ; cependant l’on
peut croire que c ’elt à ce grand nombre de gens non
mariés qu’appartiennent les enfans-trouvés, au moins par
moitié ; & comme actuellement le nombre des enfans-
trouvés fait à peu-près le tiers du total des nailfances;
ces gens non mariés ne lailfent donc pas d’y contribuer
du moins pour un fixième, & d’ailleurs la vie d’un garçon
ou d’une fille qui arrivent adultes à Paris, eft plus alfurée
que celle d’un enfant qui naît.
S f ij