„ poitrine. Quoique j ’eulfe mis cet embryon dans un plat
» d’eau pour le laver, cela n’empêcha point que le coeur
» ne battît très-fort, & environ trois fois dans l’efpace de
„ deux fécondés pendant quatre ou cinq minutes ; enfuite
» les battemens diminuèrent de force & de vîtelfe , &
» celfèrent environ quatre minutes apres. L e coccix etoit
» alongé d’environ une ligne & de,mie, ce qui auroit
» fait prendre, à la première vue, cet embryon pour celui
» d’un finge à queue. On ne diftinguoit point les os ; mais
» on voyoit cependant, au travers de la peau du derrière
» de la tête , une tache en lofange dont les angles ëtoient
» émoulfés , qui paroifloit l’endroit où les pariétaux
» coronaux & occipitaux dévoient fe joindre dans la fuite;
„ de forte qu’ils étoient déjà cartilagineux à la bafe. La
»peau étoit une pellicule très-déliée. Le coeur étoit bien
» vifible au travers de la peau, & d’un rouge pâle encore
» mais bien décidé. On diftinguoit auffi a la baie du coeur
» des petits alongemens, qui étoient vraifemblablement les
» commencemens des artères & peut-être des veines; il
n n’y en avoit que deux qui fuflent bien diftinéts. Je n ai
remarqué ni fo ie , ni aucune autre glande.* »
Cette obfervation de M. Roume s’accorde avec celles
que j’ai rapportées fur la forme extérieure & intérieure
du foetus dans les premiers jours après la conception,
& il ferait à defirer qu’on en ralfemblât fur ce fujet
un plus grand nombre que je n ai pu le faire ; car le
* Journal Je Phyfique , par M. l’abbé Rdzier ; Juillet 1 / / ; ,
pages j 2 & } '3 - -
développement
développement du foetus , dans les premiers temps après
fa formation , n eftpas encore affez connu ni affez nettement
préfenté par les Anatomiftes ; le plus beau travail
qui fe foit fait en ce genre eft celui de Malphighi & de
Yalifnieri, ftir le développement du poulet dans l ’oeuf :
mais nous n’avons rien d’auflî précis ni d’auffi bien fuivi
fur le développement de l’embryon dans les animaux
vivipares, ni du foetus dans l’efpèce humaine; & cependant
les premiers inftans;, ou fi l’on veut les premières heures
qui fiiivent le moment de la conception , font les plus
précieux, les plus dignes de la curiofité des Phyficiens
& des Anatomiftes : on pourrait aifëment faire une
fuite d’expériences fur des animaux quadrupèdes, qu’on
ouvrirait quelques heures & quelques jours après la copulation
, & du réfoltat de ces obforvations on conclurait
pour le développement du foetus humain , parce que
l ’analogie ferait plus grande, & les rapports plus voifins
que ceux qu’on peut tirer du développement du poulet
dans l’oeuf; mais en attendant, nous ne pouvons mieux
faire que de recueillir, raffembler & enfuite comparer
toutes les obforvations que le hafard ou les accidens
peuvent préfonter for les conceptions des femmes dans
les premiers jours, & c ’eft par cette raifon que j’ai cru
devoir publier i’obfervation précédente.
I V.
O B S E R V A T IO N fur une naijfance tardive.
J Al dit, volume I I , -page 408 , qu’on avoit des
Supplément. Tome IV A a a