M. P. prononce affirmativement fur un grand nombre
de chofes fans citer fes garans ; cela feroit pourtant à
defirer, fur-tout pour les faits importans.
II faut' abfolument, d it-il, quatre générations mêlées pour faire
difparoître entièrement la couleur des Nègres, & voici l ’ordre que
la Nature obferve dans les quatre générations mêlées.
j ,0 D ’un.nègre & d’une femme blanche, naît le mulâtre a denn-
noir , à demi-blanc, à longs cheveux.
2 .0 D u mulâtre & de la femm'e blanche, provient le quarteron
bafané à cheveux longs.
3.° D u quarteron & d’une femme blanche, fort l’oétavon
moins bafané que le quarteron.
4,.0 D e l’oétavon & d’une femme blanche, vient un enfant parfaitement
blanc.
II faut quatre filiations en fens inverfe pour noircir les blancs,
1 D ’un blanc & d’une négreffe, fort le mulâtre à longs cheveux.
2 .0 D u mulâtre & de la négreffe, vient le quarteron, qui a trois
quarts de noir & un quart de blanc.
3 . °D u quarteron & d’une négreffe, provient L’oéiavon, qui
a fept huitièmes de noir & un huitième de blanc.
4 .0 D e cet oétavon & de la n égreffe, vient enfin le vrai nègre
à cfieveux entortillés (u).
Je ne yeux pas contredire ces affertions de M. P.
je voudrais feulement qu’il nous eût appris d’où il a tire
ces oblèrvations, d’autant que je n’ai pu m en procurer
d’auffi précifes, quelques recherches que j ’aie faites.
On trouve dans l’hiftoire de l’Académie des Sciences,
année 1724, page 17 , l’obfervation ou plutôt la notice
fuivante :
(y) Recherches fur, les Américains, tome 1, page z îy.
Tout
T o u t le monde fait que les enfans d’un blanc & d’une noire ou
d’un noir & d’une blanche-, ce qui ejl égal, font d’une couleur jaune,
8c qu’ils ont des cheveux noirs, courts & frifés; on les appelle
mulâtres. Les enfans d’un mulâtre & d’une noire ou d’un noir éf
d’une mutât reffe, qu’on appelle griffes, font d’un jaune plus noir &
ont les cheveux noirs , de forte qu’il femble qu’une nation originairement
formée de noirs & de mulâtres retournerait au noir
parfait. Les enfans des mulâtres & des mulâtreffes, qu’on nomme.
cafques, font d’un jaune plus clair que les griffes, & apparemment une
nation qui en feroit originairement formée retournerait au blanc.
Il paraît par cette notice, donnée à l’Académie par
M. de Hauterive, que non-feulement tous les mulâtres
ont des cheveux & non delà laine, mais que les griffes
nés d’un père nègre & d’une mulâtreffe, ont auffi des
cheveux & point de laine, ce dont je doute ; il elt fâcheux
que l’on n’ait pas for ce fujet important un certain nombre
d’obfervations bien faites.
Sur les Nains de Madagafcar.
L e s habitans des côtes orientales de l ’Afrique & de
l ’île de Madagafcar, quoique plus ou moins noirs, ne
font pas nègres, & il y a dans les parties montagneufes
de cette grande île, comme dans l’intérieur de l ’Afrique
des hommes blancs. On a même: nouvellement débité
qu’il fe trouvoit dans le centre de l’île, dont les terres font
les plus élevées , un peuple de Nains blancs ; M. Meunier,
Médecin, qui a fait quelque féjour dans cette île, m’a
rapporté ce fait, & j’ai trouvé dans les papiers de feu
M. Commerfon la relation fuivante :
Les Amateurs du merveilleux qui nous auront fans doute fu
Supplément. Tome IV S f f