attention qu’il exifte des Lappons à l’extrémité boréale de l’Europe
. . . . . . que fa diminution de notre taille à celle du Lappon,
e ll à peu-près graduée comme du Lappon au Quimos . . . . Q ue
l ’un & l’autre habitent les zones les plus froides ou les montagnes
les plus élevées de la te r re .............Q u e celles de Madagafcar font
évidemment trois ou quatre fois plus exhaulfées que celles de l’ille
de France ; c’eft-à-dire d’environ feize à dix-huit cents toifes
au-deffus du niveau de la me r . . . . . Les végétaux qui croiffent
naturellement fur ces plus grandes hauteurs, ne femblent être que
des avortons, comme le pin & le bouleau nains & tant d’autres,
qui de la dalle des arbres paffent à celle des plus humbles arbuftes,
par la feule raifon qu’ils font devenus aipicoles, c ’eft-à-dire habitais
des dus hautes montagnes............. Q u ’enfin ce feroit le comble
de la témérité, que de vouloir avant de connoître toutes les
variétés de la Nature, en fixer le terme, comme fi elle ne pouvoit
pas s’être habituée dans quelques coins de la terre, à faire.fur
toute une race, ce qu’elle ne nous paroît avoir qu’ébauché, que?
comme par écart, fur certains: individus qu’on a vus par fois ne
s’élever qu’à la taille des poupées ou des marionnettes.
Je me fuis permis de donner ici cette relation en
entier à caufe de la nouveauté, quoique je doute encore
beaucoup de la vérité des allégués & de l’exiftence réelle
d’un peuple de trois pieds & demi de taille, cela eft au
moins exagéré ; il en fera de ces Quimos de trois pieds
& demi, comme des Patagons de douze pieds; ils fè
font réduits à fept ou huit pieds au plus, & les Quimos
s’élèveront au moins à quatre pieds ou quatre pieds trois
pouces ; lï les montagnes où ils habitent ont feize ou
dix-huit cents tojfes au-deffus du niveau de la mer, il
doit y faire affez froid pour les blanchir & rappetiffer leur
taille à la même mefure que celle des Groënlandois ou
des Lappons, & il feroit affez fingulier que la Nature
eût placé l’extrême du produit du froid fur l ’efpèce
humaine dans^ des contrées voifmes de l’Équateur ; car
on prétend qu’il exifte dans les montagnes du Tucuman,
une race de pygmées de trente-un pouces de hauteur,
au-deffus du pays habité par les Patagons.. On affure
même que les Efpagnois ont tranfporté en Europe quatre
de ces petits hommes fur la fin de l’année 1755 (x) .
Quelques Voyageurs parlent auffi d’une autre race
d’Américains blancs & fans aucun poil fur Je corps, qui fe
trouve également dans les terres voifines du Tucuman,
mais tous ces faits ont grand befoin d ’être vérifiés.
A u refte, l ’opinion ou le préjugé de l ’exiftence des
pygmées eft extrêmement ancien ; Homère, Héfiode &
Ariftote en fon,t également mention. M. l ’abbé Banier à
fait une favante differtation fur ce fujet, qui fe trouve
dans la colleélion des Mémoires de l’Académie des
Belles-Lettres, tomeV, page 101. Après avoir comparé,
tous les témoignages des anciens fur cette race de petits
hommes, il eft d’avis qu’ils formoient en effet un peuple
dans les montagnes d’Éthiopie, & que ce peuple étoit
le même que celui que les Hiftoriens & les Géographes
ont défigné depuis fous le nom de Péchiniens ; mais if
penfe avec raifon, que ces hommes, quoique de très-
petite taille, avoient bien plus d’une ou deux coudées
de hauteur, & qu’ils étoient à peu-près de la taille des
i § V ° y ez ies no»es fur la dernière édition de Lamotte Levaver tome IX , puge 82* * 7