Par d’autres Tables de mortalité, tirées des regiftres
de la ville de Dublin, pour les années .1668, 16 72 ,
16 7 4 , 16 7 8 , 1679 & 1680, on voit que le nombre
des naiffances dans cette ville, pendant ces fix années,
a été de 61 <7, ce qui fait 10 2 6 , année moyenne. On
voit de même que pendant ces fix années, le nombre
des morts a été de 9 8 6 5 , c ’eft-à-dire de 164 4, année
moyenne ; d’où il réfulte, 1.° que Dublin a befoin,
comme Londres, de fècours étrangers pour maintenir
là population dans la proportion de 16 à 10 ; en forte
qu’il eft néceffaire qu’il arrive à Dublin tous les ans
trois huitièmes d’étrangers.
2.0 La population de cette ville doit s’eftimer comme
celle de Londres en multipliant par 3 1 le nombre annuel
des morts, ce qui donne y 0 9 6 4 perfonnes pour Dublin ,
& 597399 pour Londres; & fi l’on s’en rapporte aux
obfèrvations de l’Auteur, qui dit, qu’il ne faut compter
que trente vivans pour un mort, on ne trouvera pour
Londres que 5781 30 perfonnes, & pour Dublin 493 20;
ce qui me paroît s’éloigner un peu de la vérité ; mais
Londres a pris depuis ce temps beaucoup d’accroiffe-
ment, comme nous le dirons dans la fuite.
Par une autre Table des naiffances & des morts pour
les mêmes fix années à Londres , & dans lefquelles oft
a diftingué les mâles & les femelles, il eft né 6332
garçons & 5940 filles, année moyenne, c ’eft-à-dirè,
un peu plus d’un quinzième de garçons que de filles;
& par les mêmes Tables, il eft mort 10424 hommes
& 9505 femmes, c ’e ft -à -d ir e , environ un dixième
d’hommes plus que de femmes. Et fi l’on prend le total
des naiffances qui eft de 12 2 72 , & le total des morts
qui eft de 199 29 , on voit que dès ce temps, la ville de
Londres tiroit de l’étranger plus de moitié de ce qu’elle
produit elle-même pour l’entretien de fa population.
Par d’autres Tables, pour les années 1683, 1684
& 16 8 5 , le nombre des morts à Londres s’eft trouvé
de 2 2 3 3 7 , anr>êe moyenne, & l’Auteur dit, qu’à Paris
le nombre des morts, dans les trois mêmes années, a
été de 198 8 7 , année moyenne; d’où il conclut, en
multipliant par 30, que le nombre des habitans de
Londres, étoit dans ce temps de 70 011 o , & celui
des habitans de Paris, de 596 610 ; mais comme nous
l ’avons dit, on doit multiplier à Paris, le nombre des
morts par 35, ce qui donne 696045 ; & il feroit fin-
gulier qu’au lieu d’être augmenté, Paris eût diminué
d’habitans depuis ce temps ; car à prendre les trois dernières
années de notre Table de la mortalité de Paris,
favoir, les années 1 7 6 4 , 1765 & 1 7 6 6 , on trouve que
le nombre des morts, année moyenne, eft de 19 2 0 5 f ,
ce qui, multiplié par 35 , donne 672 167 pour la population
aétuelle de Paris, c ’eft-à-dire, 23878 de moins
qu’en l’année 1685.
Prenant enfuite la Table des naiffances & des morts
dans la ville de Londres, depuis l ’année 1686 julques
& compris l’année 1758 , où finiffent les Tables de
M. Corbyn-Morris, on trouve que dans les dix premières
R r i;