religieux & reiigieufes dans la lifte des mortuaires. En
prenant donc le total des morts depuis 1721 jufqu’en
1 7 6 6 , on trouve 868540, ce qui divifépar 4 6 , nombre
des années de 1721 à 17 6 6 , donne 18881 pour le
nombre qui repréfente la mortalité moyenne à Paris
pendant ces quarante -fix années. Mais comme cette
fixation de la moyenne mortalité eft la bafè fur laquelle
doit porter l ’eftimation du nombre des vivans, nous
penfons que l’on approchera de plus près encore du vrai
nombre de cette mortalité moyenne fi l’on n’emploie que
les mortuaires depuis l’année 1 7 4 5 , car ce ne fût qu’en
cette année qu’on diftingua dans le relevé des baptêmes
les garçons & les filles, & dans celui des mortuaires les
hommes & les femmes, ce qui prouve que ces relevés
furent faits plus exaélement que ceux des années précédentes.
Prenant donc le total des morts depuis 1745
jufqu’en 1 7 6 6 , on 8 4 1 4 7 7 7 , ce qui divifé par 2 2 ,
nombre des années depuis 1745 jufqu’en 1 7 6 6 , donne
18853, nombre qui ne s’éloigne pas beaucoup de 1 8881 ;
en forte qu’il me paraît qu’on peut, fans fe tromper,
établir la mortalité moyenne de Paris, pour chaque
année, à 18800, avec d’autant plus de raifon que les
dix dernières années depuis 1 7 5 7 jufqu’en 1766;, ne
donnent que 1 8681 pour cette moyenne mortalité.
5-° Maintenant, fi l’on veut juger du nombre des
vivans par celui des morts, je ne crois pas qu’on doive
s’en rapporter à ceux qui ont écrit, que ce rapport
■ étoit de 32 ou de 33 à i , & j ’ai quelques raifons que
je
je donnerai dans la fuite, qui me font eftimer ce rapport
de 35 à 1 , c ’eft-à-dire, que félon moi, Paris contient
trente-cinq fois 18800 ou fix cents cinquante-huit mille
perfonnes; au lieu que félon les Auteurs qui ne comptent
que trente- deux vivans pour un mort , Paris ne contiendrait
que fix cents un mille fix cents perfonnes (a).
6.° Cette première Table fèrnble démontrer que la
population de cette grande ville ne va pas en augmentant
auiïi confidérabiement qu’on ferait porté à le croire,
par l’augmentation de fon étendue & des bâtimens en
très-grand nombre, dont on alonge fe s faubourgs. Si
dans les quarante-fix années depuis 1721 jùfqu’en 1766
nous prenons les dix premières années & les dix dernières,
on trouve 181590 naiffances pour les dix premières
années, & 186813 pour les dix dernières,
dont la différence 5223 ne fait qu’un trente - fixième
environ. Or je crois qu’on peut fuppofèr, fans fe tromper,
que Paris s’eft, depuis, 1 7 2 1 , augmenté de plus d’un
dix-huitièmé en étendue. La moitié de cette augmentation
doit donc fe rapporter à la commodité, puifque la
néceffité, c ’eft-à-dire, l’accroiffement de la population
ne demandoit qu’un trente-fixième de plus d’étendue.
(a) Nota. Tout ceci a été écrit
en 176 7, il fe pourrait que depuis
ce temps le nombre des habitans
de Paris fût augmenté, car je
vois dans la Gazette du 2 a Janvier
177 j , qu’en 1772 il y a eu
203 74 morts. S 'il en eft de même
Supplément. Tome IV.
des autres années, & que la mortalité
moyenne foit actuellement de
vingt mille par an, il y. aura iept
cents mille perfonnes vivantes à
Paris, en comptant trente-cinq
vivans pour un mort.
N n