5 6 8 S u p p l é m e n t
eft très-rare & peut-être unique. II fe peut cependant que dans
l ’intérieur de l’A fr iq u e , où il fe trouve des nègres noirs & d’autres
blancs, le cas y foit plus fréquent. II me relie néanmoins encore
un doute fur ce que vous me faites l’honneur de me'marquer à cët
égard', & malgré mille & millions d’exemples que vous citez , que
le mélange du fang nègre avec le blanc , n’a jamais produit que du
brun toujours uniformément répandu; je crois qu’à l’exemple des
.quadrupèdes, les hommes peuvent naître, par le; mélange des
individus noirs St blancs, tantôt bruns comme font les mulâtres,
tantôt tigrés à petites taches noires ou blanchâtres, & tantôt pies à
grandes taches ou bandes comme il eft arrivé à l ’enfant ci-deffus ;
ce que nous voyons arriver par le mélange des races noires &
Manches, parmi les cheèaùx, les-vaches, brebis, porcs , chiens1,
chats , lapins, &c. pourrait également arriver parmi les hommes ; il
eft même furprenant que cela n’arrive pas plus fouvent, L a laine
noire dont la tête de cet enfant eft garnie fur la peau noire ; & les
cheveux blancs qui naiflent fur les parties blanches de fon front,
font préfumer que les parties noires proviennent d un fang negre
6 les parties blanches d’un fang blanc, ôte.
S ’il étoit toujours vrai que la peau blanche fît naître
des cheveux , & que la peau noire produifît dé la laine,
on pourroit croire en effet que ces nègres pies provien-
droient du mélange d’une négreffé ôt d un blanc ; inais
nous ne pouvons fàvoir par l’infpe&ion du portrait s’il y a
en effet des cheveux fur les parties blanches & de la laine
für les parties noires , il y â au contraire toute apparence
qué.les unes & les autres de ces parties font couvertes de
laine ; aihfi je fuis perfuadë que cet enfant pie doit fa
naiffance à.un père nègre noir & à une mère négreffe
blanche. Je le foupçonnois en 1772 , lorfque j’ai écrit
à M. Taverne & j’en fuis maintenant prefque affuré par les
nouvelles informations que j’ai faites à ce fujet.
Dans