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modèles, iis font déjà l'amour de la Nation ; leur au-
gufte Père vous honore de toute fa confiance, fa tendrefle
d’autant plus aétive , d’autant plus éclairée qu’elle eft plus
vive & plus vraie ne s’elt point méprife; que faut-il de
plus pour Élire applaudir à fon difcernement & pour
juftifler fon choix l il vous a prépofé, Monfieur, à cette
éducation.fi chère, certain que fes auguftes Enfahs vous
aimeraient puifque vous êtes univerfellement a im é ......
univerfellement aimé; à ce feul mot que je ne crains
point de répéter, vous Tentez, Monfieur, combien je
pourrais étendre, élever mes éloges ; mais je vous ai
promis d’avance toute la difcrétion que peut exiger la
dclicateffe de. votre modefiie ; je ne puis néanmoins vous
quitter, encore, ni pafler fous filence un fait qui foui
prouveroit tous les autres, & dont le fimple récit a pénétré
mon coeur : c ’eft ce trifte & dernier devoir que,
malgré la. douleur qui déchirait votre ame, vous rendîtes
avec tant d’empreflement & de courage à la mémoire
de M. le Cardinal de la Rochefoucault, il vous avoit
donné les premières leçons de la fàgefle, il avoit vu
germer & croître vos vertus par l’exemple des fienn.es,
il étoit, fi j’ofe m’exprimer ainfi, le père de votre ame;
&.VOUS , Monfieur, vous aviez pour lui plus que l’amour
d’un fils ; une confiance d’attachement qui ne fut jamais
altérée., une reconnoiflance fi profonde, qu’au lieu de
diminuer avec le temps, elle a paru toujours s’augmenter
pendant la vie de votre illufire ami , & que plus vive
encore après fon décès, ne pouvant plus la contenir,
D E M. £> 'E B U F F O M ï£
vous la fîtes éclater en allant mêler vos larmes à celles
de tout fon diocè'fo, & prononcer fon éloge funèbre,
pour arracher au moins quelque § chofe à la mort en
refiufcitant fes vertus.
Vous venez auffi, Monfieur, de jeter des fleurs immortelles
for le tombeau du Prélat auquel vous foccédez ;
quand on aime autant la -vertu, on Tait la reconnoître
par-tout, & la louer fous toutes les faces qu’elle peut
préfenter: unifions nos regrets à vos éloges..................
. . .............................. Le rèfte de ce Difcours manque,
les circonfiances ayant changé. M. l ’ancien évêque de
Limoges aurait même voulu qu’il fût fupprimë en entier;
j ’ai fait ce que j’ai pu pour le fatisfaire, mais l’ouvrage
étant trop avancé, & les feuilles tirées jufqu’à la page $$$
je n’ai pu fopprimer cette partie du Difcours, & je la
laide comme un hommage rendu à la piété , à la vertu
& à la vérité.-
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