en Afrique pour les îles de la Martinique, de la Guadeloupe
& de la Dominique, ont produit dans ces îles
des negres blancs, non pas en grand nombre, mais un fur
fix ou fept enfans; le père & la mère de celle-ci n’ont
eu quelle de blanche, & tous leurs autres enfans étoient
noirs. Ces nègres blancs, fur-tout les mâles, ne vivent
pas bien long-temps, & la différence la plus ordinaire
entre les femelles & les mâles, eft que ceux-ci ont les
yeux rouges & la peau encore plus blafarde & plus
inanimée que les femelles.
Nous croyons devoir inférer de cet examen & des
faits ci-deffus expofés., que ces blafards ne forment
point une race réelle, qui, comme celle des nègres &
des blancs, puiffe également fe propager, fe multiplier
& conferver à perpétuité, par la génération, tous les
cara&ères qui pourraient la diftinguer des autres races;
on doit croire au contraire, avec affez de fondement,
que cette variété n’eft pas fpécifîque, mais individuelle,
& qu’elle fubit peut-être autant de changemens qu’elle
contient d’individus différens, ou tout au moins autant
que les divers climats ; mais ce ne fera qu’en multipliant
les obfervations qu’on pourra reconnoître les nuances &
les limites de ces différentes variétés.
Au furplus, il paraît affez certain que les négreffes
blanches produifent avec les nègres noirs, des nègres
pies, c ’e ft-à -d ire , marqués de blanc & de noir par
grandes taches. Je donne ici (planche I I J la figure d’un
de ces nègres pies né à Carthagène en Amérique, &
dont le portrait colorié m’a été enyoyé par M. Taverne,