étoient elles-mêmes furprilès de ce que ce mauvais oeil
avoit gagné beaucoup de force:, en forte que mefure
prifo après cet exercice, de la portée de cet oeil, je la
trouvois plus étendue, & je jugeois le drabifine curable ;
ainfi pour prononcer avec quelqu’elpèce de certitude fur
le degré d’inégalité des yeux, & fur la poffibilité de
remédier au défaut des yeux louches, il faut auparavant
couvrir le bon oeil pendant quelque temps, afin d’obliger
le mauvais oeil à faire de l’exercice & reprendre toutes
les forces, après quoi on fera bien plus en état de juger
des cas où l’on peut elpérer que le remède fimple que
nous propofons, pourra réuffir.
ADDITION
A D D I T I O N
À l ’article du Sens de V O u ie , volume III,
in-4.0 page 341.
J ’a i dit dans cet article, qu’en confidérant le Ion
comme lènlàtion, on peut donner la railbn du plaifir
que font les fons harmoniques, & qu’ils confident dans la
proportion du fon fondamental aux autres fons. Mais je
ne crois pas que la Nature ait déterminé cette proportion
dans le rapport que M. Rameau établit pour principe:
ce grand Muficien , dans fon Traité de l’harmonie, déduit
ingénieulèment fon lyfième d’une hypothèlè qu’il appelle
le principe fondamental de la mufique ; cette hypothèlè ed
que le fon n’ed pas fimple, mais compofé, en forte que
l’imprelfion qui rélùlte dans notre oreille, d’un Ion
quelconque, n’ed jamais une impreffion fimple qui nous
fait entendre ce lèul fon , mais une impreffion compofée
qui nous fait entendre plufieurs fons ; que c ’ed -là ce
qui fait la différence du fon & du bruit; que le bruit ne
produit dans l’oreille qu’une impreffion fimple, au lieu
que le fon produit toujours une impreffion compofée.
Toute caufe, dit l ’Auteur, qui produit fur mon oreille une
impreffion unique ir fimple, me fait entendre du bruit ; toute
caufe qui produit fur mon oreille une impreffion compofée de
plufieurs autres, me fait entendre du fon. Et de quoi ed
compofée cette impreffion d’un feul fon , de ut, par
Supplément. Tome IV. K k k