prefqu’île dans fa longueur, & font toutes habitées par
des peuples b la n c s c e n’eft que dans les contrées où
les terres s’abaiffent que l ’on trouve des'Nègres ; or
elles fe dépriment beaucoup du côté de l’occident vers
les pays de C on go , d’Angole, &c. & tout autant du
côté de l ’orient vers Mélinde & Zanguebar ; c ’eft dans
ces contrées baffes , exceffivement chaudes, que fe trouvent
des hommes noirs, les Nègres à l’occident & les
Caffres à l’orient. Tout le centre de l’Afrique eft un
pays tempéré & affez pluvieux, une terre très-élevée &
prefque par-tout peuplée d’hommes blancs ou feulement
bafané.s & non pas noirs.
Sur les Barbarins, (page 44.9) M. Bruce fait une
obfervation, il dit que ce nom eft équivoque ; les habitans
de Barberenna, que les-Voyageurs ont appelés Barbarins ,
& qui habitent le haut du fleuve Niger ou Sénégal, font
en effet des hommes noirs, des Nègres même plus beaux
que ceux du Sénégal. Mais les Barbarins proprement dits,
font les habitans du pays de Berber ou Barabra, fitué
entre le feizième & le vingt-deuxième'ou vingt-troifième
degrés de latitude nord; ce pays s’étend le long des deux
bords du N il, & comprend la contrée de Doiigola. Or
les habitans de cette terre, qui font les vrais Barbarins
voifins des Nubiens, ne font pas noirs comme eux; ils
ne font que bafanés, ils ont des cheveux & non pas de
la laine, leur nez n’eft point écrafé, leurs lèvres font
minces , enfin ils reffembient aux Abyffins montagnards,
defquels ils ont tiré leur origine.
A l’égard
A I égard de ce que j ’ai dit de la boiffon ordinaire
des Ethiopiens ou Abyffins, M. Bruce remarque qu’ils
n’ont point l ’u/age des tamarins, que cet arbre leur eft
même inconnu. Us ont une graine qu’on appelle Teef*,
de laquelle ils font du pain, ils en font auffi une efpèce
de bière en la laiffant fermenter dans l’eau, & cette
liqueur a un goût aigrelet qui a pu la faire confondre
avec la boiffon faite de tamarins^
A u fujet de la langue des Abyffins, que j’ai dit
(page 490) n’avoir aucune règle , M. Bruce obferve
* Manière de faire le vain avec la graine de la plante appelée T e e f,
en Abyffinie
II faut commencer par tamifer
la graine de teef & en ôter tous
les corps étrangers, après quoi
Pon en fait de la farine ; enfuite
on prend une cruche dans laquelle
on met un morceau de
levain de la groffeur d’une noix;
ce levain doit être mis dans le
milieu de la farine dont la cruche
eft remplie. Si l’on fait cette opération
fur les l’ept à huit heures
du foir, il faudra le lendemain
matin à fept à huit, heures,prendre
un morceau de la malîè' déjà
devenue levain, proportionné à
la quantité de pain que l’on veut
faire. On étend la pâte en l ’apla-
tilîànt comme un gâteau fort
mince, fur une pierre polie, fous
Supplément. Tome IV.
laquélle il y a du feu ; cette pâte
ne doit être ni trop liquide ni trop
confîftante, & jl vaut mieux
qu’elle foit un peu trop molle
que d’être trop dure. On fa
couvre enfuite d’un vafe ou d’un
couvercle élevé de paille , & en
huit ou dix minutes & moins
encore, félon le feu , lé pain eft
cuit, & on l ’expofe à l ’air. Les
Abyfîins mettent du levain dans
la cruche pour la première fois
feulementaprès quoi ils n’en
mettent plus ; la feule chaleur de
la cruche fuffit pour faire lever
le pain. Chaque matin ils font
leur pain pour le jour entier. Note
communiquée par Al- le chevalier
Bruce a AI. de Buffim.
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