même inftant ; lés molécules organiques ne îaifleroient
pas de furvivre à cette mort univerlèlle ; le nombre de
ces molécules étant toujours le même, & leur effence
indeftruélible auüi permanente que celle de la matière
brute
» mutilés , je penfai que fi l’in—
x feétë étoit élevé dans I’eftomaC',
33 les alimens ne paffolent dans co
33 vifcère qu’après avoir été pré-
» parés par la maftieation, &
*> conféquemmefit étant empreints
33 des lues falivaires. qu’ils étoient
x de goût différent, & qu!il fiflloit
» lui offrir des alimêns mâchés-,
x comme plus analogues à fa
x nourrituré;6rdinaire; apres plu-
x fleurs expériences de ce genre
x faites & répétées fans luccès ,
x -je -mâchai du boeuf & le lui
x préfentai, l’infeéle s’y attacha ,
x i’affujettit avec fes pattes anté-
» rieures, & j’eus , avec beaucoup
x d’autres témoins-, la fatisfadlion
>3 de le voir manger pendant deux
» minutes -, après lefquelles, il
t s, abandonna cet aliment & fe remit
33 à courir. Je ïui:'te-n donnai de
x nouveau maintes & maintes fois
35 faits fuccès. Je mâchai du veau,
33 i’infeéle1 affahiéq nie donna-à
33 .peine le temps de le lui'pré-
>3 fenter, il accourutà cet aliment,
x s’y attacha & ne cefla de manger
pendant Une demi - heure. II «
étoit. environ huit heures du k
fbir ; St cette expérience fe fit <e
en préfence de huit à dix per- «c
donnes dans la maifon de la «
malade, chez laquelle je l’avois ce
reporté. II eft bon de faire «
•obferver que les viandes blan- ce
ches faifoient partie du régime ce
que j’avois préferit à cette D e - ce
moifelle, & qu’elles étoient fa e<
nourriture ordinaire, auffi le ce
poulet mâché s’eft-il également ce
trouvé du goût de ma chenille, ce
Je l’ai nourrie de cette ma- ce
nière depuis le 8 juin jufqu’au ce
2 7 , qu’elle périt par accident, ce
quelqu’un l’ayant laiffé tomber ce
par terre -,; à mon grand regret;; ce
j ’aurois été fort curieux de fa- ce
voir fi cette chenille fe feroit ce
métamorphofée, & commenti ;cc
malgré mes foins & mon atten- ce
tion à la nourrir félon fon.goûti, ce
loin de.profiterpendant lés dix,- ce
neuf jours que je l’ai confervée, ce
elle a dépéri de deux lignes en<cc
longueur & d’une demi-ligne ce
en
brute que rien n’auroit anéanti, ià Nature pofféderoit
toujours la meme quantité de vie, & l ’on verrait bientôt
paraître des efpeces nouvelles qui remplaceraient les
anciennes ; car les molécules organiques vivantes fè trouvant
toutes en liberté, & n étant ni pompées ni abforbées par
------- ----------------y----------------------- — —-----------------
>3 en largeur, je la conferye dans
33 i’èfprit-de-vin.
33 Depuis le 17 juin jufqu’au
33 22, elle fut pareffeufé, languif-
33 fante, ce n’étoit qu’en la ré-
3> chauffant avec mon haleine que
33 je la faifois remuer ; elle ne fai-
33. fojt que deux ou trois petits
33 repas dans la journée, quoique
33 je lui préfentaflè de la nourriture
33 bien plus fouvent ; cette lan-
33 gueur me fit efpérer de la voir
33 changer de peau, mais mutins
lement; vers le. 22 fa vigueur
,it & ^on aPP^ut revinrent fans
33 qu’elle eût quitté fa dépouille.
33 Plus de deux cents perfonnes
33 de toutes conditions ont affifté
33 à fes repas, qu’elle recommen-
33 çoit dix à douze fois le jour,
33 pourvu qu’on lui donnât des
33 mets felon fon goût, & récem-
3» ment mâchés; car.fitôt qu’elle
33 avoit abandonné un morceau
33.elle n’y revenoit plus. Tant
3» qu’elle a vécu , j’ai continué
33 tous les jours de mettre dans
33 fa boîte différentes efpèçes de-
Supplément. Tome IV .
feuilles fans qu’elle en ait ac- «
cueilli aucune. . . & il efl de fait ce,
inconteftable, que cet infeéte ne x
s’eft nourri que de viande depuis cc
le 9 juin jufqu’au 27. c e
Je ne crois pas que jufqu’à ce
préfent, les Naturalifles aient ce
remarqué que les chenilles or- ce
dinaires vivent de viande.; j ’ai ce
fait chercher & j ’ai cherché ce
moi - même des chenilles de ce
toutes les - efjîèces, je les ai ce
fait jeûner plufieurs jours, & «
je n’en ai trouvé aucune qui ce
: ait pris goût à la viande crue, ce
cuite ou mâchée.......... ce
Notre chenille a donc quel- ce;
que chofe de fingulier & qui ce
méritoit d’être obfervé, ne Ce- a
roit-ce que fon goût pour. la ce
viande, encore falloit-il qu’elle ce
fut récemment mâchée ; autre ce
fingularité............. vivant dans ce
l’eflomac elle étoit accoutumée ce
à un grand degré de chaleur, ce
& je ne doute pas que le degré ce
de chaleur, moindre de l’air où ce
elle fe trouva lorfqù’elle. fut ce
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