différent de celui de la voix de i’homme ; c ’eft par
l ’expiration que i’homme forme fa voix, les animaux
au contraire femblent la former par i’infpiration. Les
coqs, quand ils chantent, s’étendent autant qu’ils peuvent,
leur cou s’alonge , leur poitrine s’élargit , le ventre fe
rapproche des reins, & le croupion s’abaiffe, tout cela
ne convient qu’à une forte infpiration. Un agneau nouvellement
né, appelant fa mère, offre une attitude toute
femblabie ; il en eft de même d’un veau dans les premiers
jours de fa vie : lorfqu’ils veulent former leur vo ix, le
cou s’alonge & s’abaiffe, de forte que la trachée-artère
eft ramenée prefque au niveau de la poitrine, celle-ci
s’élargit, l’abdomen fe relève beaucoup, apparemment
parce que les inteftins relient prefque vides, les genoux
fe plient, les cuiffes s’écartent, l’équilibre fe perd, & le
petit animal chancèle en formant fa voix ; tout cela paraît
être l’effet d’une forte infpiration. J ’invite les Phyficiens
& les Anatomiftes à vérifier ces obfervations qui me
paroiffent lignes de leur attention.
II paroît certain que les loups & les chiens ne hurlent
que par infpiration, on peut s’en affurer ailëment en
faifant hurler un petit chien près du vifage, on verra
qu’il tire l’air dans fa poitrine au lieu de fe pouffer au
dehors , mais lorfque le chien aboie il ferme la gueule
à chaque coup de voix, & le mécanifme de l’aboiement
eft différent de celui du hurlement.
S ur
S u r l e d e g r é d e c h a l e u r q u e l ’H o m m e
les Animaux peuvent fupporter.
Q uelques Phyficiens fe font convaincus que le
corps de l ’homme pouvoit réfifter à un degré de chaud
fort au-deffus de fa propre chaleur; M. Ellis, eft, je
crois le premier qui ait fait cette obfervation en 1758.
M. 1 abbe Chappe d’Auteroche, nous a informé qu’en
Ruffie l’on chauffe les bains à foixante degrés du thermomètre
de Reaumur.
Et en dernier lieu le doéteur Fordîce a conftruit
plufieurs chambres de plein-pied, qu’il a échauffées par
des tuyaux de chaleur pratiqués dans le plancher, en y
verfant encore de l’eau bouillante. 11 n’y avoit point de
cheminée dans ces chambres ni aucun paffage à l ’air,
excepté par les fentes de la porte.
Dans la première chambre , la plus haute élévation
du thermomètre étoit à cent vingt degrés, la plus
baffe à cent dix. (II y avoit dans cette chambre trois
thermomètres placés dans différens endroits) Dans la
fécondé chambre, la chaleur étoit de quatre-vingt-dix à
quatre-vingt-cinq degrés. Dans la troifième, la chaleur
étoit modérée, tandis que l’air extérieur étoit au-deffous
du point de la congélation. Environ trois heures après
le déjeûné, le doéteur Fordice, ayant quitté, dans la
première chambre, tous fe s vêtemens, à l’exception de la
chemife, & ayant pour chauffure des fandales attachées
avec des lifières, entra dans la fécondé chambre. Il y
Supplément. Tome IV L H