que parce qu’ils ont le tempérament froid .(page 42) ;
& plus loin il dit, que c ’efl parce que les Américains
n’ont point de barbe, qu’ils ont comme les femmes de
longues chevelures, qu’on n’a pas vu un foui Américain à
cheveux crépus ou bouclés , .qu’ils ne grifonnem prefque
jamais & ne perdent ieurs cheveux à aucun âge (page do),
tandis qu’il vient d’avancer ( page p.2), que l ’humidité
de leur tempérament les rend chauves; tandis qu’il ne
devoit pas ignorer que les Caraïbes, les Iroquois , les
Hurons, les Floridiens, les Mexicains, les Tlafcalteques,
les Péruviens, &c. étoient des hommes nerveux , robuftes
«St même plus courageux que l’infériorité de leurs armes
à celles des Européens ne fembloit le permettre.
Le même Auteur donne un tableau généalogique des
générations mêlées des Européens & des Américains,
qui, comme celui du mélange des nègres «St des blancs ,
demanderoit caution , & fuppoïe au moins des garans que
M. P. ne cite pas; il dit:
1 . " D ’une femme Européenne & d’un fauvage de ià Guyane>,
naiffent les métis ; deux quarts de chaque efpèce ; ils font bafanés,
& les garçons de cette première combinaifon ont de la barbe,
quoique le père Américain foit imberbe : l’hybride tient donc
cette fmgularité du fang de fa mère feule.
2 . ° D ’une femme Européenne & d’un métis provient l’efpèce
quarterone-: elle eft moins bafanée , parce qu’il n’y a qu’un quart
de i ’Amëriçain dans cette génération.
3. “ D ’une femme Européenne & d’un quarteron ou quart
d’hommes, vient i’efpèce odtavone qui a'une huitième partie du
fang Américain ; elle eft très-foi blement halée , mais affez pour
être reconnue d avec les véritables hommes blancs de nos climats,
quoiqu’elle jouiffe des mêmes privilèges en conféquence de la Bulle
tfu pape Clément X E
4“ D uné femme Européenne & de l ’otftavon mâlê fort l’efpèce
que les Efpagnols nomment Puchuella. Elle eft totalement blanche,
& l’on ne peut pas la difcerner d’avec les Européens. Cette quatrième
race, qui eft la race parfaite., a les yeux bleus ou bruns, les
cheveux blonds ou noirs, félon qu’ils ont été de l ’une ou de l ’autre
couleur dans les quatre mères qui ont fervi dans cette filiation (e).
J avoue que je n ai pas affez de connoiffances pour
pouvoir confirmer ou infirmer ces faits, dont je doute-
rois moins fi cet Auteur n’en eût pas avancé un très-
grand nombre d’autres qui fe trouvent démentis, ou
diredement oppofès aux çhofès les plus connues & les
mieux conflatees, je ne prendrai la peine de citer ici.
que les monumens des Mexicains «St des Péruviens,
dont il nie 1 exifîence, «St dont neanmoins les veftiges
exiftent encore «St démontrent la grandeur «St, le génie
de ces peuples qu’il traite comme des êtres fiupides,
dégénérés de l ’elpèce humaine, tant pour le corps que
pour l’entendement. Il paroît que M. P. a voulu rapporter
à cette opinion tous les faits, il les choifit dans cette vue;
je fuis fâché qu’un homme de mérite, «St qui d’ailleurs
paroît etre inflruit, fe foit livre a cet excès de partialité
dans fos jugemens, «St qu’il les appuie fiir des faits
équivoques. N ’a-t-il pas le plus grand tort de blâmer
aigrement les Voyageurs «St les Naturaliftes qui ont pu
avancer quelques faits fufpeds, puifque lui-même en
(e) Recherches fur les Américains, tome 1 , page 2+1.