au lieu que dans la femelle ovipare il fe forme autant
d’oeufs, c’ eft - à - dire, autant de matrices qu’elle doit
produire d’embryons, en la fuppofant fécondée par le
mâle ; cette production d’oeufs ou de matrices fe fait
fucceffivement & en fort grand nombre, elle fè fait
indépendamment de la communication du mâle ; &
torique l ’oeuf ou matrice n’eft pas imprégné dans fa
primeur, & que la femence de la femelle contenue dans
la cicatricule de cet oeuf naiffant n’eft pas fécondée,
c ’eft- à- dire ; pénétrée de la femence du mâle, alors
cette matrice, quoique parfaitement formée à tous autres
égards, perd fà fonétion principale, qui eft de nourrir
l ’embryon qui ne commence à s’y développer que par
la chaleur de l’incubation.
Lorfque la femelle pond, elle n’accouche donc pas d’un
foetus, mais d’une matrice entièrement formée, & lorfque
cette matrice a été précédemment fécondée par le mâle,
elle contient dans fa cicatricule le pçtit embryon dans un
état de repos ou àenon vie, duquel il ne peut fortir qu’à
l ’aide-d’une chaleur additionnelle, foit par l’incubation,
foit par d’autres moyens équivalens ; & fi la cicatricule qui
contient la femence de la femelle n’a pas été- arrûfée de
celle du mâle, l’oeuf demeure infécond, mais il n’en arrive
pas moins à fbn état de perfeéîion ; comme il a en propre
& indépendamment de l ’embryon une vie végétative, il
croît, fe développe & grofîît jufqu’à fa pleine maturité,
c;ieft alors qu’il fe fépare de la grappe à laquelle il tenoit
par fon pédicule, pour fe revêtir enfuite de fà coque.
Dans les vivipares la matrice a auffi une vie végétative,
mais cette vie eft intermittente, & n’eft même excitée que
par la prefènce de l ’embryon. A mefure que le foetus
croît, la matrice croît auffi, & ce n’eft pas une Ample
extenfîon en furfàce, ce qui ne ftippoferoit pas une vie
végétative, mais c ’eft un accroiffement réel, une augmentation
de fubftance & d’étendue dans toutes les
dimenfions; en forte que la matrice devient pendant la
groffeffe, plus épaiffe, plus large & plus longue. Et
cette efpèce de vie végétative de la matrice qui n’a
commencé qu’au même moment que celle du foetus, finit
& ceffe avec fon exclufion, car après l’accouchement la
matrice éprouve un mouvement rétrograde dans toutes
fes dimenfions; au lieu d’un accroiffement, c’eft un
affaiffement, elle devient plus mince, plus étroite, plus
courte, & reprend en affez peu de temps fes dimenfions
ordinaires | jufqu’à ce que la prefènce d’un nouvel
embryon lui rende une nouvelle vie,
La vie de l’oe uf étant au contraire tout-à-fait indépendante
de celle de l’embryon, n’eft point intermittente,
mais continue depuis le premier inftant qu’il commence
de végéter fur la grappe à laquelle il eft attaché, jufqu’au
moment de fon exclufion par la ponte ; & lorfque l’embryon,
excité par la chaleur de l ’incubation, commence
à fe développer, l’oeuf qui n’a plus de vie végétative,
n’eft dès-lors qu’un être.paffif, qui doit fournir à l ’embryon
la nourriture dont il abefoin pour fon accroilfement
& fon développement entier;, l ’embryon convertit en fà